
10 erreurs à éviter par les parents d’enfants neuroatypiques
Quand j’ai appris que Melyssa était neuroatypique, je suis passée par toutes les émotions possibles. La joie de comprendre enfin ses particularités. L’épuisement de devoir jongler avec ses besoins spécifiques. Et cette peur, constante, de « mal faire ».
Si tu es parent d’un enfant neuroatypique, tu sais de quoi je parle. Chaque jour est une montagne russe : tu veux être patiente, bienveillante, mais tu te retrouves parfois à crier ou à te sentir coupable, en te demandant si tu aurais pu faire autrement.
Et pourtant, il n’y a pas de manuel parfait pour élever un enfant atypique. Ce que je vais te partager ici, ce ne sont pas des reproches, mais des clés pour avancer avec plus de sérénité.
Ces 10 erreurs, je les ai commises moi-même (et je les commets encore parfois !), mais en les identifiant, j’ai pu trouver des solutions adaptées à Melyssa et à notre quotidien.
Et tu sais quoi ? Tu peux toi aussi faire différemment, sans être parfaite, mais avec beaucoup de cœur.
Prête ? Voici les 10 erreurs àéviter des parents d’enfants atypiques, et surtout, comment les éviter avec des stratégies simples mais puissantes.
- 1/ Essayer de « normaliser » son enfant : une erreur courante
- 2/ Se concentrer trop sur les étiquettes : un piège à éviter
- 3/ Sous-estimer ses efforts : une erreur qui peut freiner sa motivation
- 4/ S’épuiser sans demander d’aide : une erreur fatale pour les parents
- 5/ Négliger les forces de ton enfant : un frein à son épanouissement
- 6/ Culpabiliser : une erreur qui te freine dans ton rôle de parent
- 7/ Comparer ton enfant aux autres : une erreur qui peut blesser
- 8/ Ignorer tes propres émotions et besoins : une erreur à ne pas négliger
- 9/ Te laisser envahir par le regard des autres : un piège fréquent
- 10/ Manquer de patience : une erreur face aux progrès
- Conclusion
1/ Essayer de « normaliser » son enfant : une erreur courante
Ce jour-là, Melyssa est rentrée de l’école avec une mine qui en disait long. Elle a jeté son sac dans l’entrée, et s’est affalée sur le canapé sans un mot. Quand je lui ai demandé comment s’était passée sa journée, elle m’a répondu en détournant les yeux : « Pourquoi je suis aussi mauvaise en sport ? Pourquoi je n’arrive pas à lire comme les autres ? »
J’ai senti une boule dans mon estomac. Je savais qu’elle se comparait souvent, mais entendre ces mots si directement m’a prise de court. J’ai hésité avant de répondre, et c’est là que j’ai compris quelque chose : moi aussi, je voulais qu’elle « suive le mouvement ».
J’avais passé des semaines à lui répéter des phrases comme : « Concentre-toi un peu plus en classe », « Fais un effort pour te tenir tranquille », ou encore « Essaie de t’appliquer comme les autres ». Ce n’était pas pour lui faire du mal, mais parce que je pensais que c’était ce qu’il fallait faire pour l’aider à mieux s’intégrer.
👉 Pourquoi ça ne marche pas ? Parce qu’à force de vouloir qu’ils « s’adaptent », on oublie qu’ils n’ont pas besoin de changer pour être à la hauteur. Ce que Melyssa entendait, c’était : « Tu n’es pas assez bien comme tu es. » Et ça, aucun enfant ne devrait le ressentir.
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👉 Comment faire différemment ? Ce jour-là, je me suis assise à côté d’elle. Je lui ai dit, simplement : « Tu sais, c’est normal d’avoir du mal dans certaines choses. Mais regarde tout ce que tu sais faire que d’autres ne peuvent pas : inventer des histoires incroyables, créer des jeux que personne d’autre n’aurait imaginés… » Ses yeux se sont levés vers moi, un peu moins tristes. « Tu es différente, Melyssa, et c’est ça qui fait que tu es toi. »
Depuis, j’essaie de célébrer ses petites victoires plutôt que de me focaliser sur ce qu’elle ne fait pas « comme les autres ». C’est un travail de tous les jours, mais ça a changé notre relation. Parce qu’au lieu de lui demander de s’adapter au monde, je lui montre comment le monde peut aussi s’adapter à elle.
2/ Se concentrer trop sur les étiquettes : un piège à éviter
Quand j’ai enfin eu le diagnostic de Melyssa, j’ai ressenti un mélange d’émotions : un immense soulagement… et une obsession soudaine. J’ai voulu tout comprendre, tout maîtriser. Soir après soir, je plongeais dans des articles, des groupes de parents, des listes de symptômes… toujours dans la peur de mal faire.
Mais à force de tout analyser sous le prisme de la dyspraxie, de la dyslexie, du TDAH, je me suis perdue. Je ne voyais plus ma fille, mais son trouble.
Chaque crise ? « Normal, c’est sa dyspraxie. »
Chaque difficulté ? « Une conséquence de son TDAH. »
Et sans m’en rendre compte, je la réduisais à ces étiquettes.
👉 Pourquoi c’est un piège ?
Parce qu’un diagnostic est un outil, pas une identité.
Si on focalise trop dessus, on finit par enfermer notre enfant dans ses difficultés.
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👉 Comment s’en détacher ?
J’ai pris du recul et décidé de rééquilibrer mon regard.
Oui, Melyssa est neuroatypique, mais elle est bien plus que ça.
Au lieu d’expliquer tous ses comportements par ses troubles, j’ai recommencé à la voir elle.
Elle adore chanter et danser. Elle chante un peu faux et elle n’a pas vraiment le sens du rythme, mais elle le fait avec une intensité incroyable.
Alors plutôt que de me demander si son manque de coordination est « typique de sa dyspraxie », j’ai juste… encouragé sa passion.

3/ Sous-estimer ses efforts : une erreur qui peut freiner sa motivation
Je me souviens d’un soir où Melyssa s’est assise à la table pour faire ses devoirs. Ce n’était qu’un simple exercice de maths, mais pour elle, c’était une montagne.
Elle s’est tortillée sur sa chaise, s’est levée, a tapé du crayon sur la table. Rien que de rester concentrée quelques minutes, c’était un combat. À la fin, elle avait écrit deux lignes. Deux lignes mal alignées, avec des chiffres gribouillés et des erreurs dans les calculs.
J’ai regardé sa feuille et, sans vraiment réfléchir, j’ai dit : « Mais tu n’as pas avancé. » Elle a baissé les yeux et m’a répondu, presque en chuchotant : « Mais j’ai essayé… » Et là, ça m’a frappée. À mes yeux, ce n’était pas suffisant, mais pour elle, c’était un énorme effort.
👉 Pourquoi ça arrive ? On a souvent tendance, en tant que parent, à évaluer les résultats plutôt que le chemin parcouru. Surtout avec un enfant atypique, les progrès peuvent être si subtils qu’on les remarque à peine. Mais ces petits pas, qui peuvent nous sembler insignifiants, représentent parfois des efforts gigantesques pour eux.
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👉 Comment valoriser ces efforts ? Ce soir-là, j’ai changé d’approche. Je me suis assise à côté de Melyssa et j’ai regardé sa feuille d’un autre œil. Je lui ai dit : « Je vois que tu as passé beaucoup de temps sur ça. Tu sais quoi ? Je suis fière de toi d’avoir essayé, même si c’était difficile. » Ses épaules se sont détendues, et elle a relevé un peu la tête.
Depuis, j’essaie de me focaliser sur le processus plutôt que sur le résultat. Quand elle fait un dessin, même s’il n’est pas parfait, je lui demande ce qu’elle a aimé dessiner. Quand elle range sa chambre, même si elle oublie la moitié des affaires, je lui dis : « C’est un bon début. Merci d’avoir fait cet effort. »
Ça change tout. Valoriser ses efforts, c’est lui montrer que ses progrès comptent, peu importe leur taille. Et ça lui donne envie de continuer, de s’améliorer, parce qu’elle sait que son travail est vu et apprécié.

4/ S’épuiser sans demander d’aide : une erreur fatale pour les parents
C’était un soir de semaine comme un autre. Enfin, presque. J’étais épuisée. Pas seulement fatiguée, mais ce genre de fatigue qui te colle à la peau, où tu te sens incapable d’avancer. J’avais jonglé entre les rendez-vous médicaux et les crises de Melyssa, les courses, et mon propre travail. Un soir, alors qu’elle était en pleine crise parce qu’elle n’avait pas envie d’aller se coucher, j’ai éclaté en larmes.
Je me suis assise sur le canapé, au milieu du salon, et j’ai craqué. Elle me regardait, perplexe, et je voyais bien qu’elle ne comprenait pas pourquoi je pleurais. Et pour être honnête, moi non plus. Ce n’était pas une chose en particulier, c’était tout. Le poids des attentes, des responsabilités, de vouloir tout faire bien… seule.
👉 Pourquoi on évite de demander de l’aide ?
Parce qu’on a peur d’être jugé. Parce qu’on se dit qu’on devrait y arriver.
Parce qu’on veut protéger nos enfants et montrer qu’on maîtrise la situation.
Mais la vérité, c’est qu’être parent d’un enfant atypique, c’est un marathon, pas un sprint. Et personne ne peut courir un marathon sans ravitaillement.
👉 Comment demander de l’aide sans culpabiliser ? Après cette journée, j’ai fait un pas que je n’avais jamais osé faire : j’ai appelé une amie proche. Pas pour qu’elle m’aide avec Melyssa, mais juste pour parler.
Elle m’a écoutée, sans me juger, et rien que ça, c’était un soulagement immense. Ensuite, j’ai commencé à chercher des groupes de soutien pour parents d’enfants neuroatypiques. J’ai découvert que je n’étais pas seule, que d’autres vivaient les mêmes montagnes russes.
Aujourd’hui, je demande de l’aide plus souvent. À mon compagnon, à des amis, à la famille, à des professionnels.
Parfois, c’est pour une simple pause : faire une séance de sport. Et tu sais quoi ? Ça ne fait pas de moi une moins bonne mère. Au contraire. Quand je reviens, je suis plus patiente, plus présente, plus capable d’accompagner Melyssa avec sérénité.
N’oublie pas : demander de l’aide, ce n’est pas un échec. C’est un acte de courage et d’amour, pour toi et pour ton enfant.
5/ Négliger les forces de ton enfant : un frein à son épanouissement
Un soir, après une journée chaotique, Melyssa est venue me voir avec un dessin qu’elle avait mis des heures à colorier.
Pleine d’espoir, elle me l’a tendu avec son plus beau sourire.
Et moi ?
Fatiguée. Distraitement, j’ai juste lâché un : « C’est joli. »
Son sourire est retombé. Elle a posé la feuille et est partie.
Ce moment me hante encore. Pas juste parce que je n’ai pas pris le temps de regarder, mais parce que je me suis rendu compte que je faisais ça tout le temps.
Je passais mes journées à gérer ses crises, ses devoirs, ses rendez-vous… et j’oubliais de voir ce qu’elle faisait de bien.
👉 Pourquoi c’est important ?
Parce que les enfants neuroatypiques entendent toute la journée ce qui ne va pas chez eux.
Ils sont trop distraits, trop lents, trop impulsifs… Et à force, ils finissent par croire qu’ils ne valent rien.
👉 Comment valoriser leurs forces ?
Après cet épisode, j’ai pris une décision : je devais changer mon regard.
J’ai commencé à chercher activement ce que Melyssa faisait bien.
Un matin, je l’ai surprise en pleine création : elle avait inventé une histoire incroyable, avec des personnages, un décor, des rebondissements…
Sa créativité était impressionnante.
Je lui ai dit : « J’adore tes idées. Tu es tellement imaginative ! »
Elle a relevé la tête, surprise. Fière.
Depuis, je m’efforce de noter ces moments et de lui dire à voix haute.
Quand un enfant entend ce qu’il fait de bien, il commence à croire en lui. Et c’est ça qui l’aidera à dépasser ses défis.
6/ Culpabiliser : une erreur qui te freine dans ton rôle de parent
La culpabilité, je l’ai connue de près.
Ce sentiment qui te ronge, qui te murmure à l’oreille : « Si tu avais fait autrement, ton enfant irait mieux. » Combien de fois je me suis retrouvée à refaire mentalement mes journées, à analyser chaque mot que j’avais dit, chaque décision prise. Comme ce jour où Melyssa a eu une crise au supermarché, parce que je n’avais pas pris son goûter préféré. Tout le monde nous regardait, et je me sentais à la fois impuissante et terriblement fautive.
👉 Pourquoi on se sent coupable ? Parce qu’on veut le meilleur pour nos enfants. Parce qu’on croit, souvent à tort, qu’on doit être parfaite. Parce que la société, les proches, et même notre petite voix intérieure, nous mettent une pression énorme.
Mais la vérité, c’est qu’aucun parent n’est parfait. Et encore moins quand il s’agit d’accompagner un enfant atypique dans un monde qui ne l’est pas.
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👉 Comment sortir de ce cercle ? Ce qui m’a aidée, c’est d’apprendre à me pardonner. Ce jour-là, après la crise de Melyssa, je me suis isolée quelques minutes dans ma chambre. J’ai respiré profondément et je me suis rappelée : « Tu fais de ton mieux. »
J’ai aussi appris à accepter que certains jours sont plus difficiles que d’autres. Et surtout, à demander pardon à Melyssa quand je me trompe. Un simple « Je suis désolée, j’aurais pu réagir différemment » peut être incroyablement puissant. Parce que cela montre à ton enfant que même toi, tu apprends encore.
Madame Culpabilité ne disparaîtra peut-être jamais complètement, mais elle n’a pas à te contrôler. Ce qui compte, ce n’est pas d’être parfaite mais de continuer à avancer, un pas après l’autre.
7/ Comparer ton enfant aux autres : une erreur qui peut blesser
C’était lors d’un anniversaire. Les enfants jouaient dans le jardin, et moi, comme souvent, je regardais Melyssa avec attention. Elle courait derrière les autres, mais elle avait du mal à suivre les règles du jeu.
À plusieurs reprises, elle s’arrêtait, perdue, et finissait par se désintéresser. Pendant ce temps, d’autres parents discutaient de leurs enfants : « Tu sais, Léa lit déjà toute seule », « Et Lucas ? Il a eu sa ceinture jaune au judo la semaine dernière ! »
Je n’ai rien dit, mais intérieurement, mon cœur se serrait. Pourquoi Melyssa n’arrivait-elle pas à faire comme eux ? Ces pensées me suivaient souvent, que ce soit à l’école ou même à la maison.
Sans m’en rendre compte, je comparais constamment ses progrès à ceux des autres enfants, comme si c’était une mesure de ma réussite en tant que parent.
👉 Pourquoi c’est dangereux ? Les comparaisons ne font que renforcer la pression sur toi et ton enfant. Elles transmettent, même involontairement, le message qu’il n’est « pas assez ». Et elles te privent de voir tout ce qui rend ton enfant unique.
👉 Comment changer cette habitude ? Ce qui a tout changé pour moi, c’est une remarque que Melyssa m’a faite un jour : « Pourquoi tu dis toujours que les autres font mieux que moi ? » Elle n’avait pas tort.
En voulant l’encourager à progresser, je la confrontais sans cesse à des exemples qui, pour elle, semblaient inatteignables.
Depuis, j’ai décidé de la comparer… à elle-même. Au lieu de regarder ce que font les autres, je me concentre sur ses progrès. Melyssa a changé de regard sur elle-même. Elle est fière de ses propres pas, même petits, parce qu’elle sent qu’ils comptent. Et moi, j’ai appris que chaque enfant avance à son rythme, avec ses propres talents et défis.
8/ Ignorer tes propres émotions et besoins : une erreur à ne pas négliger
Il y a quelques années, je vivais en mode « pilote automatique ». Mes journées étaient un enchaînement de to-do lists sans fin : réveiller Melyssa, l’aider à se préparer, gérer le travail, puis revenir pour enchaîner avec les devoirs, etc. Je terminais chaque journée vidée.
Et pourtant, je n’écoutais jamais mon propre corps, mes propres émotions.
Je me disais que tant que Melyssa avait ce dont elle avait besoin, c’était suffisant. Mais ce n’était pas le cas. À force d’ignorer mes propres besoins, je devenais impatiente, irritable, incapable de gérer ses défis avec calme.
👉 Pourquoi c’est un problème ? Quand on ne prend pas soin de soi, on finit par manquer de ressources pour accompagner son enfant. Et les enfants, surtout les neuroatypiques, ressentent nos émotions. Si tu es stressée ou épuisée, ton enfant le perçoit, et cela peut amplifier ses propres difficultés.
Je te donne des idées ici pour prendre soin de toi : 50 façons de prendre soin de soi
👉 Comment faire autrement ? Ce qui m’a aidée, c’est d’accepter que prendre soin de moi n’était pas un luxe, mais une nécessité. Au début, c’était dur. Je culpabilisais de prendre du temps pour moi.
Rappelle-toi : tu ne peux pas verser de l’eau d’une carafe vide. Ton bien-être est la clé pour accompagner ton enfant avec sérénité. Alors, prends ce temps pour toi. Ce n’est pas égoïste, c’est essentiel.

9/ Te laisser envahir par le regard des autres : un piège fréquent
Je me souviens d’un samedi après-midi sur une aire de jeu d’un centre commercial.
Melyssa jouait sur le toboggan, mais comme souvent, elle avait du mal à attendre son tour. Un autre enfant l’a bousculée, et elle est partie en pleurant.
Je suis allée la réconforter, mais elle s’est mise à crier : « C’est toujours moi qu’on embête ! » Je sentais les regards des autres parents se poser sur nous, comme s’ils analysaient ma réaction. Certains avaient ce petit sourire condescendant, d’autres hochaient la tête, comme pour dire : « Voilà encore un enfant mal élevé. »
À ce moment-là, j’ai senti la chaleur de la honte monter en moi. J’ai eu envie de disparaître, ou pire, de dire quelque chose à Melyssa qui aurait été plus pour apaiser ces inconnus que pour vraiment l’aider. C’était comme si leur opinion comptait plus que ma connexion avec ma fille.
👉 Pourquoi on se laisse envahir ? Le regard des autres peut être un poids énorme, surtout quand on a un enfant atypique. Chaque crise en public, chaque comportement « différent » devient une scène où tu te sens jugée. Et cette pression peut te pousser à agir de manière qui ne correspond pas à tes valeurs ou aux besoins de ton enfant.
Je t’invite à lire cet article sur le regard des autres : 5 exercices pour se libérer du regard des autres
👉 Comment s’en détacher ? Ce jour-là, au lieu de réagir pour les autres, j’ai décidé de me concentrer uniquement sur Melyssa. Je me suis accroupie à sa hauteur et je lui ai dit calmement : « Tu sais, c’est normal d’être en colère. On va trouver une solution. » Elle a pleuré encore un peu, mais elle a fini par s’apaiser. Les regards autour de nous ? Ils ont fini par se détourner.
Ce que j’ai appris, c’est que personne d’autre ne vit ta réalité. Ceux qui te jugent ne comprennent pas ce que c’est que d’élever un enfant atypique. Leur avis n’a pas d’importance. Ce qui compte, c’est le lien que tu crées avec ton enfant et la manière dont tu l’aides à grandir.
Depuis, j’ai adopté une règle simple : recentre-toi sur toi et ton enfant. Les autres, leurs pensées, leurs murmures, tout ça n’a pas de prise si tu ne leur donnes pas d’importance.
10/ Manquer de patience : une erreur face aux progrès
Je me souviens d’une période où j’étais obsédée par les progrès de Melyssa. Chaque rendez-vous avec son orthophoniste devenait une sorte de bilan mental : « Est-ce qu’elle avance assez vite ? Est-ce qu’on fait tout ce qu’il faut ? » Je regardais les autres enfants de son âge et je me demandais : « Pourquoi ça prend autant de temps pour elle ? »
Un jour, alors qu’on travaillait sur ses devoirs, elle s’est mise à pleurer. Pas parce que c’était trop difficile, mais parce qu’elle sentait ma frustration. « J’essaye, maman… mais c’est dur », a-t-elle murmuré. Ce moment m’a brisé le cœur. En voulant l’encourager à aller plus vite, je lui avais transmis un message involontaire : « Tes efforts ne suffisent pas. »
👉 Pourquoi on manque de patience ? Parce qu’on veut le meilleur pour nos enfants. On sait qu’ils ont des défis à relever et on veut les préparer à l’avenir. Mais la réalité, c’est que les enfants neuroatypiques avancent souvent à un rythme qui leur est propre. Vouloir accélérer les choses peut non seulement créer du stress, mais aussi diminuer leur confiance en eux.
👉 Comment changer son regard sur les progrès ? Ce jour-là, j’ai changé de stratégie. J’ai arrêté de me concentrer sur ce qui n’était pas encore accompli et j’ai commencé à célébrer chaque petite victoire. Si Melyssa réussissait à lire un paragraphe sans s’arrêter, je la félicitais. Si elle s’habillait seule, même si ses chaussettes étaient à l’envers, je soulignais son autonomie.
J’ai aussi appris à regarder ses progrès sur le long terme. Par exemple, il y a quelques années, elle ne pouvait pas écrire son prénom sans se décourager. Aujourd’hui, elle arrive à rédiger des phrases entières, même si elles ne sont pas toujours bien formées. Ce ne sont pas des « grands » progrès aux yeux du monde, mais pour elle (et pour nous), ce sont des pas de géant.
Alors, rappelle-toi : les progrès, même lents, restent des progrès. Encourage ton enfant à son rythme, sans te laisser happer par l’urgence. Parce que ce qui compte, ce n’est pas la vitesse, mais la constance et la confiance qu’il développe en chemin.
Retrouve en images, sur la chaine OptimismeCool, un échantillon de ces erreurs à éviter.
Conclusion
Accompagner un enfant neuroatypique est une aventure unique, faite de défis, d’émotions et de nombreuses remises en question.
Si tu as reconnu certaines de ces erreurs dans ton propre quotidien, sache qu’il n’est jamais trop tard pour ajuster ton approche. L’objectif n’est pas d’être un parent parfait — personne ne l’est — mais d’être une présence aimante et bienveillante pour ton enfant.
En évitant ces pièges, tu pourras cultiver un environnement plus serein où ton enfant se sentira valorisé pour ce qu’il est, et non jugé pour ce qu’il n’est pas. Chaque petit pas, chaque progrès compte, même ceux qui te paraissent insignifiants. N’oublie pas non plus que prendre soin de toi est essentiel pour être pleinement disponible à ton enfant.
Et surtout, rappelle-toi : tu fais déjà beaucoup. Avec de l’amour, de la patience et des ajustements quotidiens, tu donnes à ton enfant les clés pour s’épanouir dans un monde qui, petit à petit, peut apprendre à s’adapter à sa différence.
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