Neurodiversité

Enfant neuroatypique : définition, signes, troubles et comment l’accompagner concrètement?

Un enfant neuroatypique, c’est un enfant qui fonctionne différemment de la norme.

Son cerveau perçoit, ressent et réagit au monde d’une manière unique. Ce terme regroupe plusieurs profils : troubles DYS (dyslexie, dyspraxie, dysorthographie…), TDAH, Haut Potentiel, hypersensibilité, autisme… Autant de particularités qui font que ton enfant est parfois vu comme « trop » : trop sensible, trop agité, trop lent, trop en avance, trop dans la lune.

Mais derrière ces différences, il y a un potentiel immense. Le défi, pour toi parent, c’est de comprendre ces fonctionnements atypiques, d’apprendre à les reconnaître et surtout d’accompagner ton enfant pour qu’il puisse s’épanouir pleinement.

Dans ce guide, je vais t’aider à :

  • comprendre ce qu’est réellement la neuroatypie ;
  • reconnaître les signes chez ton enfant ;
  • découvrir les troubles les plus fréquents associés à la neuroatypie ;
  • et surtout : apprendre comment l’accompagner concrètement dans son quotidien, sans t’épuiser.

Tu vas voir qu’en comprenant mieux ton enfant, tu vas aussi retrouver plus de sérénité, de confiance et de complicité au quotidien.

1/ Identifier les signes d’un enfant neuroatypique : les caractéristiques à observer

Quand tu es parent, tu te poses souvent cette question sans oser la formuler :
« Est-ce que mon enfant est simplement différent… ou est-il neuroatypique ? »

La neuroatypie regroupe plusieurs profils qui fonctionnent différemment dans leur façon d’apprendre, de ressentir, de réfléchir ou d’interagir avec les autres. Chaque enfant atypique est unique. Mais certains signes communs peuvent t’aider à repérer plus tôt ces particularités, sans tirer de conclusions trop vite.

Enfant neuroatypique : des profils variés mais souvent regroupés

Si ton enfant semble fonctionner différemment, s’il pose mille questions là où les autres acceptent sans broncher, s’il réagit avec une intensité surprenante ou peine à s’adapter aux attentes scolaires classiques… alors, il est peut-être neuroatypique.

Un enfant neuroatypique, c’est un enfant qui ne correspond pas aux normes traditionnelles.

Il perçoit le monde à sa manière, avec une pensée unique, souvent plus intuitive, plus créative, mais aussi plus sensible. Impossible de le faire entrer dans une case, et c’est bien là toute sa richesse !

Ce profil peut prendre plusieurs formes :
Haut Potentiel Intellectuel (HPI) : un esprit en ébullition, une curiosité insatiable, parfois un perfectionnisme envahissant.
Troubles DYS : dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, dysgraphie, dyspraxie, dysphasie… autant de défis invisibles qui rendent l’apprentissage plus complexe mais qui cachent souvent une intelligence hors norme.
TDAH (avec ou sans hyperactivité) : un cerveau qui tourne à cent à l’heure, une énergie débordante, une impulsivité qui peut être difficile à gérer mais qui fait aussi de lui un véritable explorateur du monde.
TSA (Trouble du Spectre de l’Autisme) : une manière unique d’interagir, de percevoir les émotions et de traiter l’information, avec une intensité qui peut être fascinante.

Toutes ces particularités forment ce qu’on appelle un profil neuroatypique. Loin d’être un frein, elles sont la preuve d’une neurodiversité précieuse, qui mérite d’être comprise et accompagnée avec bienveillance.

Reconnaître ces spécificités, c’est déjà faire un premier pas vers un accompagnement adapté. Ton enfant neuroatypique a des besoins différents, mais il a aussi un potentiel incroyable à révéler.

Pour découvrir les différents symptômes et en savoir plus sur chaque trouble, c’est ici : Etre neuroatypique : qu’est-ce que ça veut dire?

Les signes les plus fréquents à observer

Les enfants neuroatypiques partagent certains points communs qui les rendent uniques. Leur pensée fonctionne souvent par association d’idées et en arborescence, ce qui leur permet de faire des liens surprenants et de voir le monde sous un angle différent.

Ils présentent parfois un décalage entre leur maturité intellectuelle et émotionnelle, avec des raisonnements très avancés mais des réactions émotionnelles intenses. Leur sensibilité et leur créativité sont des traits remarquables, véritables moteurs de leur originalité.

Cependant, un enfant neuroatypique peut aussi rencontrer des difficultés à se concentrer sur une tâche, à rester calme longtemps, ou à gérer ses émotions face à des situations stressantes. Leur empathie, souvent très développée, peut les rendre particulièrement sensibles aux émotions des autres, jusqu’à en être submergés.

Certains comportements peuvent t’alerter et méritent une attention bienveillante :

  • difficultés d’apprentissage malgré des efforts (lecture, écriture, calcul, organisation)
  • maladresse, lenteur inhabituelle pour certaines tâches motrices (s’habiller, écrire, découper…)
  • hypersensibilité émotionnelle (pleurs fréquents, crises disproportionnées)
  • besoin de bouger souvent, difficulté à tenir en place longtemps
  • relations sociales compliquées (isolement, maladresses relationnelles)
  • curiosité intense, questionnements très poussés, pensée originale
  • alternance entre une grande maturité intellectuelle et une immaturité émotionnelle

Pour reconnaître un enfant neuroatypique, deux étapes sont essentielles :
1️⃣ Observer avec bienveillance ses comportements, sans jugement.
2️⃣ Se renseigner scientifiquement pour comprendre ce qui peut paraître « hors norme ».

Nous allons explorer ces étapes ensemble pour t’aider à mieux comprendre ton enfant et révéler tout son potentiel.

2/ Observer et comprendre son enfant neuroatypique : la clé pour mieux l’accompagner

Avant même de poser un diagnostic, le premier vrai travail de parent, c’est l’observation. Pas l’observation stressée qui cherche des défauts, mais l’observation bienveillante qui cherche à comprendre comment fonctionne ton enfant.

Chaque comportement est une information. Derrière une agitation, un blocage, un excès d’émotion, il y a souvent un besoin non exprimé, une difficulté invisible ou un mode de fonctionnement différent.

Observer les comportements atypiques sans jugement

La première chose que tu peux faire en tant que parent d’un enfant neuroatypique, c’est observer avec bienveillance. Pourquoi ? Parce que pour comprendre pleinement ton enfant, il faut d’abord reconnaître ses comportements spécifiques, sans jugement ni comparaison.

Je me souviens quand Melyssa avait 3 ans. Elle tombait souvent, se cognait partout, bien plus que les autres enfants. S’habiller, mettre ses chaussures… c’était une petite aventure quotidienne.

Alors que ses camarades dessinaient des ronds et des carrés, sa feuille était un festival de gribouillis sans queue ni tête. On a vite compris que quelque chose était différent. Elle ne tenait pas en place. Là où d’autres enfants pouvaient jouer calmement pendant 30 minutes, après 7 minutes, elle en avait assez. Il lui fallait du mouvement, de la nouveauté, du changement.

Mais tu sais quoi ? C’est justement en observant ces différences avec bienveillance qu’on a pu comprendre ses besoins. Pas en cherchant à la « rentrer dans le moule », mais en écoutant ce que ses comportements racontaient.

Voici quelques exemples concrets de situations fréquentes chez les enfants neuroatypiques :

  • il tombe souvent, se cogne, galère à faire ses lacets : possible dyspraxie
  • il écrit difficilement, peine à aligner les lettres ou à recopier : possible dysgraphie
  • il saute du coq à l’âne dans ses idées, coupe la parole : possible TDAH
  • il pleure pour des choses anodines, s’effondre émotionnellement : hypersensibilité émotionnelle
  • il s’isole dans la cour, a du mal à nouer des amitiés durables : difficulté sociale fréquente chez plusieurs profils neuroatypiques
  • il pose 1000 questions très tôt, s’intéresse à des sujets d’adultes : possible HPI

Ces comportements ne sont pas des caprices. Ils expriment souvent un cerveau qui fonctionne autrement.

Observer sans jugement

Choisir une communication bienveillante avec un enfant neuroatypique

La façon dont tu t’adresses à ton enfant peut tout changer. Littéralement.
Un mot, un regard, une remarque… et son estime de lui peut se construire ou se fissurer. C’est encore plus vrai chez les enfants neuroatypiques, souvent plus sensibles, plus réactifs, et déjà conscients de leur différence.

Adopter une communication bienveillante, c’est :

  • poser des mots simples et rassurants sur ce qu’il vit ;
  • éviter les formules blessantes, même dites sans penser à mal ;
  • lui transmettre que, peu importe la difficulté, tu es là avec lui, pas contre lui.

❌ Par exemple, bannis les phrases comme :

  • « Tu le fais exprès ? »
  • « Tu pourrais faire un effort quand même ! »
  • « Qu’est-ce qui ne va pas chez toi ? »

✅ Et remplace-les par :

  • « Tu sembles avoir du mal, comment je peux t’aider ? »
  • « Je vois que tu es énervé, on va trouver une solution ensemble. »
  • « Tu fais de ton mieux, et ça compte. »

Chaque mot bienveillant est une brique de plus pour construire la confiance de ton enfant.

Pour améliorer ta communication avec ton enfant, plonge dans cet article : Faber et Mazlish : communiquer efficacement avec ton enfant atypique

Observer sans comparer : comprendre ses besoins spécifiques

Les comparaisons sont un piège courant, surtout quand l’école ou ton entourage te renvoient des standards. Mais ton enfant ne fonctionne pas comme les autres, et c’est justement ce qui fait sa richesse.

Plutôt que de te dire « il est en retard », pose-toi la question :
👉 « Quel est son rythme à lui ? Ses besoins à lui ? »

Évite les généralisations du type :

  • « Les enfants de son âge savent déjà faire ça. »
  • « Il devrait être plus autonome maintenant. »

Au lieu de ça, adopte une posture d’explorateur :
– Qu’est-ce que je remarque qui revient souvent ?
– Est-ce que ces comportements sont amplifiés dans certaines situations ?
– Qu’est-ce que ça dit de son mode de fonctionnement ?

C’est cette observation régulière, patiente, sans jugement, qui va t’aider à mieux le comprendre… et à mieux l’accompagner.

Comparer son enfant aux autres enfants est une des pires erreurs de parents. Tu trouveras dans cette vidéo les autres erreurs à éviter.

3/ Comment l’école peut aider à détecter et comprendre un enfant neuroatypique

L’école est souvent le premier endroit où les particularités de ton enfant ressortent. Pourquoi ? Parce que c’est un environnement exigeant : il faut apprendre, respecter des règles collectives, gérer les relations sociales, suivre un rythme imposé…

Et c’est dans ce contexte que les premières difficultés peuvent devenir visibles.

L’observation des enseignants : un miroir précieux

Les enseignants observent ton enfant chaque jour au milieu de ses camarades. Ils repèrent parfois :

  • des difficultés d’attention en classe ;
  • une agitation permanente ou au contraire un isolement marqué ;
  • des troubles du langage ou de l’écriture récurrents ;
  • des émotions débordantes face aux frustrations scolaires ;
  • une grande avance sur certains apprentissages et des blocages sur d’autres.

Le regard extérieur de l’école est complémentaire du tien.
En croisant vos observations, tu affines la compréhension de ses besoins.

Important : certains signes sont souvent plus visibles à l’école qu’à la maison, car l’enfant doit gérer des contraintes plus nombreuses qu’en famille.

Communiquer régulièrement avec l’école

L’échange avec l’équipe pédagogique est essentiel. Plus tu partages tes propres observations à la maison, plus l’école pourra affiner ses propres constats.
Tu peux aborder avec eux :

  • ce que ton enfant réussit bien et là où il rencontre des blocages ;
  • ses réactions émotionnelles face aux changements ou aux consignes ;
  • ses besoins spécifiques pour mieux apprendre (calme, aménagements, pauses…).

N’aie pas peur de poser des questions précises aux enseignants, AVS, orthophonistes scolaires ou psychologues de l’éducation nationale.

L’objectif n’est pas de chercher un « problème », mais d’ajuster l’accompagnement.

L’école comme déclencheur d’une démarche d’évaluation

Parfois, c’est l’école qui, la première, te proposera de consulter un professionnel pour une évaluation neuropsychologique, orthophonique ou psychomotrice.
Ce n’est pas un jugement sur ton enfant. C’est souvent une chance de poser des mots et de mettre en place :

  • des aménagements pédagogiques adaptés (PAP, PAI, PPS…)
  • des outils de compensation en classe ;
  • un suivi adapté pour l’aider à mieux gérer ses difficultés.

Un diagnostic n’est jamais une fin en soi. C’est un point de départ pour personnaliser l’accompagnement et révéler le potentiel de ton enfant.

Oser déclencher une réunion avec l’équipe éducative

Si tu sens que ton enfant rencontre des difficultés récurrentes à l’école, tu n’as pas besoin d’attendre qu’on vienne te proposer une solution.
En tant que parent, tu as le droit — et même le pouvoir — de demander une réunion avec l’équipe éducative.

Cette rencontre permet de :

  • partager vos observations croisées (maison/école) ;
  • exprimer tes inquiétudes et poser tes questions en toute transparence ;
  • envisager ensemble des pistes d’accompagnement adaptées ;
  • décider, si besoin, de lancer une évaluation ou de mettre en place des aménagements scolaires.

Tu peux simplement demander un rendez-vous avec l’enseignant, le directeur, la psychologue scolaire ou l’infirmière scolaire.

Dans cette article je te dis tout sur ton rôle lors d’une équipe éducative : Que dire lors d’une équipe éducative ? Le guide pour défendre ton enfant avec confiance

équipe éducative

4/ Les ressources essentielles pour mieux comprendre ton enfant neuroatypique

Accompagner un enfant neuroatypique, c’est aussi s’équiper.
Car plus tu comprends, plus tu te sens légitime et confiant dans tes choix de parent.
Heureusement, il existe aujourd’hui de nombreuses ressources de qualité pour t’aider à avancer sans t’épuiser.

🌐 Forums et communautés en ligne : s’informer et échanger

Les réseaux sociaux, les forums spécialisés et les sites sur la parentalité sont des mines d’informations. Ils permettent de lire des témoignages, poser des questions et trouver des solutions pratiques.

Voici deux forums assez généralistes, mais fréquentés régulièrement par les parents d’enfants atypiques :

Sur Facebook, j’ai rejoint le groupe public « Tous ensemble pour nos enfants TDAH/Dys« .

📖 Livres incontournables sur la neuroatypie

« Coacher mon enfant atypique » de Nawel Faye

Écrit par une maman coach, ce livre est un véritable guide pratique pour les parents d’enfants neuroatypiques. Nawel Faye y partage des outils concrets, des conseils simples et des stratégies d’accompagnement applicables au quotidien. Un livre accessible, bienveillant et rassurant pour les parents souvent démunis.

Si tu ne connais pas Nawel, je t’invite à la découvrir ici : Nawel Faye : comment elle réinvente l’accompagnement des enfants neuroatypiques et soutient les parents ?

« Vive les zatypiques » d’Audrey Akoun et Isabelle Pailleau

Je recommande vivement « Vive les zatypiques » d’Audrey Akoun et Isabelle Pailleau : un ouvrage inspirant qui explore les différents profils neuroatypiques (hypersensibilité, TDAH, HPI, troubles DYS, etc.) avec des conseils pratiques pour les parents.

J’en parle dans cet article : Enfant neuro-atypique : 3 livres indispensables pour bien vivre sa parentalité

« Moi, neuroatypique, le secret de ma résilience » d’Aurélie Renard-Vignelles (6foisdys)

Il y a aussi le livre d’Aurélie Renard-Vignelles de 6foisdys : « Moi, neuroatypique, le secret de ma résilience ». Tu retrouveras son interview ici : Aurélie de 6foisdys : « J’ai 6 troubles dys et un TDAH »

« Une notion de temps » de Tom

Pour comprendre ma fille dyspraxique, je me suis procuré le livre de Tom, un rare témoignage d’un adulte dyspaxique. Tu retrouveras ici nos échanges : Dyspraxie : dans la peau d’un dyspraxique devenu écrivain – Tom auteur de « Une notion de temps »

A lire aussi : Enfant neuroatypique : 3 livres indispensables pour bien vivre sa parentalité

📄 Les sites et associations de confiance avec guides gratuits à télécharger

Sur la neurodiversité en général

Les excellentes fiches techniques de l’association Raptor NeuroPsy qui abordent la santé mentale et les apprentissages.

Sur les troubles DYS

Sur le TDAH

Sur le Haut Potentiel

Sur le TSA

« Autistes et non-autistes, mieux se comprendre » par l’organisme Autisme Montérégie du Québec

🌍 KIT DE SURVIE pour parents d’enfants neuroatypiques

En téléchargeant le kit de survie des parents neuroatypiques sur ce blog, tu accèderas à la bibliothèque des sites de références pour les troubles dys, les troubles de l’attention, les troubles du spectre autistique, l’hypersensibilité et les hauts potentiels.

👩‍⚕️ Les professionnels de santé spécialisés

Même si les forums, livres et guides sont de précieuses ressources, rien ne remplace l’avis d’un professionnel de santé qualifié. En cas de doute, il est essentiel de consulter un médecin, un psychologue, un orthophoniste ou un neuropsychologue. Ces experts peuvent réaliser des évaluations approfondies pour identifier des troubles spécifiques et poser un diagnostic précis.

Un diagnostic, ce n’est pas une étiquette. C’est une clé. Il ouvre la porte à une meilleure compréhension de ton enfant, à des aménagements adaptés à ses besoins, et surtout à des stratégies pour révéler son potentiel. Comprendre le fonctionnement de ton enfant neuroatypique, c’est lui donner les outils pour s’épanouir pleinement, à l’école comme à la maison.

A lire aussi : Troubles “dys”, TDAH, HPI : dépasser les étiquettes pour révéler le potentiel unique de chaque enfant neuroatypique

5/ Accepter et valoriser les spécificités de son enfant neuroatypique

L’étape la plus difficile… et la plus puissante : accepter son enfant neuroatypique tel qu’il est.

« Le premier pas vers le changement est la prise de conscience, le second est l’acceptation »

Nathaniel Branden

Il y a un moment clé que beaucoup de parents traversent.
Ce moment où tu comprends que ton enfant ne rentrera jamais dans le moule que tu avais, inconsciemment, imaginé pour lui.
Ce n’est pas un simple constat. C’est un bouleversement intérieur.

Accepter que ton enfant est neuroatypique, ce n’est pas juste « comprendre son diagnostic ».
C’est souvent faire le deuil de l’enfant rêvé, celui qui aurait suivi le parcours classique, sans embûches, sans regards en coin, sans remarques des profs, sans ces crises qui te laissent vidée en fin de journée.

enfant neuroatypique

Le piège du déni : quand vouloir bien faire bloque tout

Je me souviens d’une enseignante qui m’a dit un jour cette phrase qui m’a marquée :
« Untel ressemble beaucoup à Melyssa… mais ses parents refusent d’accepter la situation. Ils pensent que c’est l’école le problème. »

Et je l’ai vue cette scène, souvent.
Des parents épuisés mais qui tiennent encore cette image serrée :
« Mon enfant n’a rien. Il doit juste faire un effort. C’est l’école qui n’est pas adaptée. »

Le problème, c’est que plus on retarde l’acceptation, plus l’enfant reste seul face à ses difficultés.
Pendant que les parents luttent contre l’idée même de la différence, lui vit chaque jour avec ce décalage intérieur, incompris, souvent coupable de ne pas « réussir comme les autres ».

Sortir du déni n’est pas une capitulation.
C’est ouvrir enfin la porte aux vrais outils, aux vrais accompagnements, à l’allègement du quotidien.

Accepter, c’est choisir l’amour réel, pas l’amour conditionnel

Accepter ton enfant tel qu’il est, avec ses forces et ses défis, c’est lui offrir le plus beau des cadeaux : la liberté d’être lui-même, sans masque. Pour qu’il puisse croire en son potentiel, il doit se sentir pleinement accepté, d’abord par toi.

Concrètement, ça veut dire quoi ?

  • Arrête de le comparer aux autres. Il est unique. Ses réussites et ses défis lui appartiennent.
  • Évite les « Pourquoi tu fais ça ? » Ces questions, souvent chargées d’incompréhension, peuvent peser sur son estime de soi. Il ne choisit pas d’être différent, il fait de son mieux avec ses propres ressources.
  • Sois là, même dans ses échecs. Ton amour inconditionnel est le socle sur lequel il construira sa confiance. Savoir qu’il peut compter sur toi, quoi qu’il arrive, fait toute la différence.

L’amour inconditionnel, c’est ce qui transforme le doute en confiance. Ton enfant neuroatypique n’a pas besoin que tu le changes. Il a besoin que tu sois son ancrage, sa boussole, sa voix intérieure qui lui dit : « Tu es capable. Tu as de la valeur. Tu es exactement à ta place. »

A lire aussi : Amour inconditionnel et enfant neuroatypique : comment éviter le piège de l’amour conditionnel?

Le vrai cadeau de l’acceptation : lui permettre de révéler ses trésors

La plupart des enfants neuroatypiques possèdent des ressources incroyables :

  • une imagination débordante
  • une hypersensibilité qui fait d’eux des amis profondément empathiques
  • des raisonnements originaux qui déroutent, mais innovent
  • une énergie qui, bien canalisée, peut déplacer des montagnes

Mais ils ont besoin que quelqu’un valide ces forces avant qu’eux-mêmes n’y croient.

Et ce quelqu’un, c’est toi.

Ta capacité à voir au-delà des étiquettes, à poser des mots positifs sur ses particularités, à lui montrer qu’il n’a pas besoin de changer pour mériter sa place…
c’est ça qui active son potentiel.

FAQ

Pour terminer cet article, je pose ici les questions récurrentes de mes lectrices et les réponses :

Quels sont les signes d’un enfant neuroatypique ?
Difficultés d’apprentissage, hypersensibilité, troubles moteurs, agitation ou isolement, questionnements précoces, et décalage émotionnel.

Quels troubles regroupent la neuroatypie ?
Elle inclut les troubles DYS, le TDAH, le Haut Potentiel, l’hypersensibilité et les troubles du spectre de l’autisme (TSA).

Comment aider un enfant neuroatypique à l’école ?
Observer les difficultés, dialoguer avec les enseignants, demander une évaluation spécialisée, et mettre en place des aménagements adaptés (PAP, PPS…).

Faut-il poser un diagnostic de neuroatypie ?
Un diagnostic permet d’adapter les accompagnements et de mieux comprendre les besoins spécifiques de l’enfant sans réduire sa valeur à une étiquette.

Comment accepter la neuroatypie de son enfant ?
Sortir du déni, renoncer aux comparaisons, valoriser ses forces, et lui offrir un amour inconditionnel pour qu’il se sente pleinement lui-même.

Conclusion

Accompagner un enfant neuroatypique, c’est apprendre à naviguer dans un monde aux règles mouvantes. Ce n’est ni un parcours classique, ni une liste de cases à cocher. C’est un chemin intime où l’amour, la compréhension et l’observation deviennent tes meilleurs alliés.

En comprenant les signes de la neuroatypie, tu poses les premières pierres. En collaborant avec l’école et les professionnels, tu ouvres des portes d’accompagnement sur-mesure. Mais le vrai tournant, celui qui change tout, c’est le travail intérieur du parent : accepter son enfant tel qu’il est, sans condition ni attente de normalité.

Parce que ton enfant atypique n’est pas « en retard », il est simplement hors-cadre. Et c’est justement là que résident ses talents cachés, ses ressources inattendues, sa créativité sauvage, son hypersensibilité lumineuse.

En adoptant une approche bienveillante, outillée et informée, tu vas non seulement l’aider à dépasser ses difficultés scolaires ou émotionnelles, mais surtout lui offrir la possibilité de construire une confiance solide, un regard positif sur lui-même, et une place à part entière dans un monde encore trop normé.

Chaque enfant neuroatypique est un potentiel à révéler. Et chaque parent qui comprend comment accompagner ces profils crée un avenir où la différence n’est plus un obstacle, mais une richesse.

Tu viens d’en faire un pas essentiel. Le reste du chemin, on va le tracer ensemble, un article après l’autre.

Si cet article t’a parlé, c’est sûrement que tu vis aussi ces moments de fatigue, de tensions, de découragement.
J’ai rassemblé dans un guide gratuit les outils concrets qui m’ont aidée à traverser ça avec ma fille.
Trop de cris, de tensions, de doutes au quotidien ?
Ce guide va t’aider à comprendre ton enfant neuroatypique et à reprendre la main, pas à pas, sans t’épuiser.

Commentaires

  1. Manager Papillon

    Merci beaucoup Marie pour ton commentaire. Atypique ou non, tu as raison : chaque enfant est unique et spécial, et notre rôle de parent est de l’aider à trouver ses forces et ce qui le fait vibrer positivement.

  2. Ondespositivesfr

    Merci pour cemagnifique artcile. mon fils est un être à part, je ne le met dans aucune case mais son fonctionnement est différent de celui de sa soeur et des autres enfants. merci pour tous ces conseils, j’avoue me laisser dépasser par moment.

    1. Manager Papillon

      Merci pour le commentaire. Ravie que ces conseils aient été utiles.

  3. Valérie, Madame Pas de Soucis

    Merci pour cet article qui m’émeut beaucoup ! Oui on est tous différents, mais de nos jours la différence est trop souvent mal vue et dénigrée. Les enfants en particulier sont très durs les uns avec les autres (mon fils me racontait ce soir encore comment certains de ses camarades avaient tenu des propos très durs à son encontre aujourd’hui)
    En tant que parent, on se sent vite une responsabilité, mais sans savoir forcément quoi faire : cet article est très déculpabilisant et très rassurant. J’aime beaucoup en particulier les analogies avec des difficultés que des célébrités ont rencontrées et résolues !Merci !

    1. Manager Papillon

      Merci Valérie. Ravie que cet article ait été utile et déculpabilisant.

  4. eric

    Je crois fortement qu’il n’existe que des personnes atypiques et que vouloir les cataloguer et faire rentrer dans des cases est un des problèmes pour nos enfants. La réussite en tant que parent, me semble t il, est de pourvoir révéler le plein potentiel de nos enfants afin qu’ils puissent vivre une vie de leur choix et en pleine conscience de leurs capacité. Merci beaucoup pour cet article qui résonne fortement en moi …

    1. Manager Papillon

      Merci Eric. « Révéler le plein potentiel de nos enfants », tout est dit 😉

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  7. KOMENAN

    J’adore!! Magnifique article très bien écrit, facile à lire avec pleins d’infos et d’astuces qui remettent un peu les choses à leur place. C’est tellement vrai et un travail de tous les jours sur soi ça c’est sûr. J’ai un fils hypersensible et hyperactif et je suis persuadée qu’il est capable de beaucoup de chose dans ce monde. En effet l’accompagnement au quotidien n’est pas simple du tout mais pas impossible et transformer ses faiblesses en force est bien la clés de la réussite de tous les êtres humains. Merci beaucoup pour cette article que je partage.

    1. Manager Papillon

      Merci beaucoup pour votre commentaire très touchant.

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