
Système vestibulaire et proprioception : les superpouvoirs cachés de ton enfant neuroatypique
Quand Melyssa était petite, elle avait une habitude bien à elle : se balancer d’avant en arrière ou bouger régulièrement les cuisses quand elle était assise. En creusant dans les livres, j’ai découvert que derrière ces mouvements se cachait de superpouvoirs dont je ne connaissais pas l’existence : son système vestibulaire et sa proprioception travaillaient en coulisses pour l’aider à se réguler.
Le système vestibulaire contrôle l’équilibre, la coordination et la perception des mouvements. La proprioception, quant à elle, permet à ton enfant de savoir où se trouvent ses membres dans l’espace, sans avoir besoin de les regarder. Ces deux systèmes sensoriels sont essentiels pour la régulation émotionnelle, la concentration et le développement moteur des enfants neuroatypiques.
Comprendre ces systèmes sensoriels, c’est un peu comme découvrir la face cachée de l’iceberg.
Ce que l’on voit à la surface – des enfants qui bougent trop, qui tombent souvent ou qui ont du mal à rester assis – cache un monde fascinant où le mouvement devient un langage à part entière.
Dans cet article, je vais t’expliquer comment le système vestibulaire et la proprioception influencent le comportement, l’apprentissage et l’épanouissement de ton enfant atypique.
- Système vestibulaire et proprioception : les superpouvoirs sensoriels méconnus
- Le système vestibulaire : l’art invisible de l’équilibre et de la coordination
- La proprioception : quand ton corps parle sans que tu t’en rendes compte
- Pourquoi le mouvement booste la concentration et l’écriture?
- Dr Patrick Quercia : comprendre la proprioception pour améliorer les apprentissages
- Système vestibulaire et proprioception : leur rôle clé dans l’apprentissage
- Conclusion
Système vestibulaire et proprioception : les superpouvoirs sensoriels méconnus
Quand j’ai découvert que les mouvements de Melyssa n’étaient pas de simples gestes anodins, mais le reflet de besoins sensoriels profonds, j’ai voulu en savoir plus.
C’est là que j’ai réalisé qu’au-delà des cinq sens (la vue, l’ouïe, le toucher, le goût et l’odorat), il existait des superpouvoirs souvent méconnus mais essentiels à l’équilibre des enfants atypiques.
Il existe deux autres sens essentiels, souvent oubliés, qui jouent un rôle clé dans le développement des enfants neuroatypiques : le système vestibulaire et la proprioception. Ce sont eux, les « superpouvoirs cachés » de ton enfant.
Système vestibulaire : le chef d’orchestre de l’équilibre et du mouvement
Le système vestibulaire est un ensemble de petits organes situés dans l’oreille interne qui agissent comme un capteur de mouvement pour le cerveau. Il est composé de trois canaux semi-circulaires remplis de liquide, qui détectent les mouvements de la tête (haut/bas, gauche/droite, rotations), et de deux autres structures appelées utricule et saccule, qui perçoivent les mouvements linéaires (se pencher, accélérer, sauter).
Le système vestibulaire est comme un GPS interne. Il aide ton enfant à savoir s’il est debout, allongé, en mouvement ou immobile. Il régule l’équilibre, la coordination, et même la posture.
Chez un enfant atypique, un dysfonctionnement de ce système peut se traduire par des difficultés à rester assis calmement, un besoin constant de bouger ou, au contraire, une peur des activités physiques.
Proprioception : comment ton corps se repère dans l’espace sans y penser
La proprioception est un système sensoriel invisible qui permet à ton enfant de savoir où se trouvent ses membres dans l’espace sans avoir besoin de les regarder.
Elle repose sur des capteurs situés dans les muscles, les tendons et les articulations, qui envoient en permanence des informations au cerveau sur la position, la pression et les mouvements du corps.
La proprioception est un peu la « boussole du corps ». C’est ce qui permet à ton enfant de savoir où se trouvent ses bras, ses jambes, ses doigts, sans avoir besoin de les regarder.
Grâce à la proprioception, ton enfant peut marcher sans regarder ses pieds, attraper un objet sans viser consciemment, ou ajuster sa force pour tenir un crayon sans l’écraser ni le laisser tomber. Quand ce système est perturbé, ton enfant peut sembler maladroit, avoir du mal à écrire, ou rechercher des sensations fortes comme des pressions intenses, des câlins très fermes ou des sauts répétés.
Système vestibulaire et proprioception : bien plus que la motricité !
Et ce n’est pas juste une question de motricité. Ces systèmes ont un impact direct sur la régulation émotionnelle, la concentration et même l’estime de soi. Un enfant qui ne « tient pas en place » n’est pas forcément agité par caprice, il répond à un besoin sensoriel profond.
Comprendre ces superpouvoirs, c’est voir ton enfant autrement. Ce n’est plus un enfant « trop agité » ou « maladroit », c’est un explorateur du mouvement, un chercheur d’équilibre. Et avec les bonnes clés, tu peux l’aider à apprivoiser ces pouvoirs pour qu’il s’épanouisse pleinement.
Le système vestibulaire : l’art invisible de l’équilibre et de la coordination
Troubles du système vestibulaire : quand l’équilibre devient un défi
Le rôle du système vestibulaire va bien au-delà de l’équilibre. Il influence la capacité de concentration, la régulation des émotions et même la gestion de l’énergie.
Un système vestibulaire en difficulté peut se manifester de deux façons opposées :
- Hypersensibilité vestibulaire : ton enfant évite les jeux de mouvement, a peur des hauteurs, se cramponne sur les toboggans ou se sent facilement étourdi.
- Hyposensibilité vestibulaire : à l’inverse, il recherche des sensations fortes. Il saute, court, grimpe sans arrêt, tourne sur lui-même sans jamais avoir le vertige.
Maintenant que tu comprends le rôle du système vestibulaire, la question est : comment répondre aux besoins spécifiques de ton enfant ?
Soutenir un enfant avec un trouble vestibulaire : stratégies et solutions
Pas besoin de matériel sophistiqué. Voici quelques idées simples :
- Balançoires, hamacs : des mouvements rythmés qui apaisent.
- Jeux de sauts : trampoline, sauts sur place, jeux de marelle.
- Activités d’équilibre : marcher sur une ligne, sur des coussins instables, faire la « planche ».
L’important, c’est d’observer ton enfant. Quels mouvements le calment ? Lesquels le dérangent ?
En répondant à ses besoins vestibulaires, tu l’aides à mieux gérer ses émotions, à se concentrer, et à trouver son équilibre – au sens propre comme au figuré.
L’autre superpouvoir, tout aussi discret mais tout aussi essentiel, c’est la proprioception.

La proprioception : quand ton corps parle sans que tu t’en rendes compte
Troubles proprioceptifs : quand le corps perd ses repères et se désoriente
Que se passe-t-il quand cette boussole intérieure perd le nord ? Certains signes peuvent t’alerter sur un trouble proprioceptif chez ton enfant. Voici comment les repérer.
- Recherche de sensations fortes : ton enfant adore les câlins très serrés, les sauts répétés, ou porter des objets lourds.
- Maladresse : il se cogne souvent, tombe facilement, ou a du mal à attraper des objets.
- Difficultés en motricité fine : l’écriture est laborieuse, il a du mal à boutonner sa chemise ou à tenir ses couverts.
Comment aider un enfant avec un trouble de la proprioception ?
Pas besoin d’exercices compliqués. Voici quelques activités efficaces :
- Jeux de pression : serrer des balles anti-stress, faire des « sandwichs humains » avec des coussins pour des câlins fermes et rassurants.
- Activités motrices : grimper, ramper sous des obstacles, tirer ou pousser des objets lourds.
- Exercices de coordination : jeux d’équilibre, parcours de motricité, yoga adapté aux enfants.
Ces activités aident ton enfant à mieux « ressentir » son corps et à renforcer sa confiance en ses capacités. Parce que derrière chaque maladresse, il y a souvent un besoin sensoriel en quête d’équilibre.
Pourquoi le mouvement booste la concentration et l’écriture?
En classe, ton enfant peut sembler agité ou maladroit, mais ces comportements cachent souvent un besoin sensoriel essentiel pour sa concentration et son apprentissage.
Comprendre pourquoi il bouge ou peine à écrire permet de lui proposer des solutions adaptées pour l’aider à mieux vivre son quotidien scolaire. Voici quelques astuces :
Difficulté à rester assis en classe
- Ton enfant ne tient pas en place sur sa chaise, il se balance ou change de position constamment.
- L’enseignant peut penser qu’il est agité, alors qu’il stimule en réalité son système vestibulaire pour rester concentré.
- Solution : Lui proposer un ballon ergonomique, un coussin dynamique ou lui permettre des pauses mouvement régulières.
Difficulté en écriture (dysgraphie et proprioception déficiente)
- Il appuie trop fort sur son crayon ou, au contraire, a une écriture trop légère et difficilement lisible.
- Il se fatigue vite en écrivant et peine à aligner ses lettres sur la ligne.
- Solution : Un stylo avec grip, des exercices de motricité fine avant d’écrire, ou l’utilisation d’un clavier.
A lire aussi : Devoirs scolaires : 7 stratégies simples pour ton enfant neuroatypique

Dr Patrick Quercia : comprendre la proprioception pour améliorer les apprentissages
Quand on parle de proprioception, il est impossible de ne pas mentionner le travail du Dr Patrick Quercia, un ophtalmologiste et chercheur passionné par l’impact de ce sens méconnu sur les troubles de l’apprentissage, notamment chez les enfants neuroatypiques.
Son approche novatrice a permis de mieux comprendre pourquoi certains enfants rencontrent des difficultés à l’école, malgré tous leurs efforts. Et si, finalement, ce n’était pas un problème de volonté, mais un simple déséquilibre sensoriel ?
Dysproprioception : quand le corps perd ses repères
Le Dr Quercia a identifié un trouble souvent invisible : la dysproprioception. Derrière ce terme un peu complexe se cache un déséquilibre dans la manière dont le corps perçoit sa position dans l’espace.
Leur cerveau reçoit des informations floues sur la position de leur corps, ce qui peut entraîner des problèmes de posture, de coordination… et même des difficultés d’apprentissage comme la dyslexie.
Le Dr Quercia explique que de nombreux enfants en difficulté scolaire présentent des signes de syndrome de déficience posturale.
Ils peuvent sembler maladroits, avoir du mal à rester concentrés ou à lire correctement. Mais ce n’est pas un manque d’effort. Leur corps lutte simplement pour trouver son équilibre interne
A lire aussi : Les secrets de la dyslexie : un regard complet sur le trouble et ses multiples dimensions
Rééduquer la proprioception : des solutions concrètes pour libérer le potentiel de ton enfant
Ce qui rend les travaux du Dr Quercia si inspirants, c’est qu’ils ne s’arrêtent pas au constat. Il propose des solutions concrètes pour aider ces enfants à retrouver leurs repères. Son approche combine 4 piliers :
- Lunettes à prismes : Portées en continu, elles peuvent être intégrées à la correction optique existante.
- Semelles posturales : Très fines et confortables, elles doivent être portées en permanence pour soutenir l’équilibre postural.
- Exercices de rééducation posturale : Des routines quotidiennes visent à renforcer la proprioception, en mettant l’accent sur une respiration abdominale efficace.
- Optimisation de l’environnement de travail : L’adoption de postures adaptées est cruciale, notamment pour la lecture (idéalement sur un support incliné à 30°) et l’endormissement, afin de favoriser un bon alignement corporel.
Les résultats sont souvent spectaculaires. Des enfants qui peinaient à lire sans se fatiguer découvrent soudain qu’ils peuvent suivre un texte sans effort. D’autres, maladroits dans leurs gestes, gagnent en fluidité et en confiance.
Tu retrouveras le Dr Quercia dans cette interview où il aborde la relation entre la dysproprioception, l’écriture et la lecture.
Système vestibulaire et proprioception : leur rôle clé dans l’apprentissage
Le comportement de ton enfant est souvent perçu à travers le prisme de la discipline.
Mais si on regardait au-delà des apparences ? Voici comment le système vestibulaire et la proprioception influencent l’apprentissage et la gestion des émotions de ton enfant atypique :
- 🎯 Concentration et attention : Ton enfant a du mal à rester assis ? Ce n’est pas un manque de volonté. Le mouvement l’aide à activer son système vestibulaire, améliorant ainsi sa concentration. C’est en bougeant qu’il « allume son cerveau ».
- 💡 Mémoire de travail : L’intégration des informations passe par le corps. Des activités qui stimulent la proprioception (comme écrire debout ou manipuler des objets) renforcent la capacité à retenir des consignes.
- ❤️ Régulation émotionnelle : Se balancer, sauter ou recevoir des pressions profondes sont des moyens naturels pour ton enfant de gérer ses émotions. Ce n’est pas un caprice, mais un besoin de régulation sensorielle.
- 🤸 Hyperactivité ou agitation apparente : Quand ton enfant semble « bouger trop », il ne cherche pas à te défier. Il cherche à réguler son système nerveux. Bouger est sa façon à lui de se sentir bien dans sa tête et dans son corps.
- 🚀 Confiance en soi : Un enfant qui comprend ses besoins sensoriels se sent plus compétent. En répondant à ces besoins, tu l’aides à développer une image positive de lui-même.
Pour en savoir plus sur mon parcours de maman imparfaite avec ma fille Melyssa, c’est ici : De l’impuissance à l’optimisme avec OptimismeCool : comment tout a commencé?
Conclusion
Comprendre le système vestibulaire et la proprioception, c’est bien plus qu’une simple exploration scientifique. C’est un véritable changement de regard sur ton enfant. Ce qui peut sembler n’être que des comportements « agaçants » ou « incompréhensibles » cache en réalité des besoins sensoriels profonds, des superpouvoirs en quête d’équilibre.
Chaque mouvement, chaque saut, chaque besoin de se balancer n’est pas un caprice, mais un message. En apprenant à décoder ces signaux, tu ne cherches plus à corriger ton enfant, tu l’accompagnes à apprivoiser son corps, à réguler ses émotions et à développer sa confiance en lui.
Les travaux du Dr Quercia nous rappellent que derrière des difficultés d’apprentissage se cachent souvent des déséquilibres sensoriels, invisibles à l’œil nu, mais pourtant essentiels. La bonne nouvelle ? Il existe des solutions simples, des activités adaptées, des gestes du quotidien qui peuvent transformer son expérience d’apprentissage.
Alors, au lieu de voir un enfant « trop agité » ou « maladroit », vois un explorateur sensoriel. Et toi, en tant que parent, tu as les clés pour l’aider à naviguer dans son propre univers, avec confiance et sérénité.
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