
Croyances limitantes : la prison invisible qui bloque ton enfant (et comment en sortir)
Je me suis longtemps répétée : « Melyssa n’y arrivera jamais, elle est trop différente. » Ces mots tournaient en boucle dans ma tête, comme une petite voix qui me hantait jour et nuit. Chaque difficulté me semblait une montagne infranchissable, chaque effort un combat perdu d’avance. Sans m’en rendre compte, j’avais fait de mes propres peurs un mur qui l’empêchait d’avancer.
Puis, un jour, le déclic. J’ai compris : ce n’était pas Melyssa qui était limitée, c’était ma vision de la situation. Mes croyances, forgées par mes doutes et mon besoin de la protéger, l’enfermaient dans une prison invisible. En pensant qu’elle ne pouvait pas, je lui montrais que c’était vrai.
Ce jour-là, j’ai choisi de changer mon regard. J’ai appris à voir ses forces là où je voyais ses faiblesses. Ses petits progrès, là où je ne regardais que les blocages. Et tu sais quoi ? Melyssa a commencé à s’épanouir. Ses capacités n’avaient pas changé, mais moi, si. Mes croyances étaient devenues son plafond. Le jour où je les ai déconstruites, elle a trouvé la force de s’envoler.
Et toi ? Quelles sont les croyances qui freinent ton enfant sans même que tu t’en rendes compte ?
Prendre conscience de tes croyances limitantes
Croyances limitantes : qu’est-ce que c’est vraiment ?
Une croyance limitante, c’est comme un poids invisible qu’on traîne sans même s’en rendre compte. Une idée profondément ancrée qui ressemble à une vérité universelle, mais qui, en réalité, nous freine et freine nos enfants. Ce ne sont pas des faits, ce sont des pensées, souvent héritées de nos peurs, de notre éducation ou du regard des autres. Mais elles influencent tout : notre attitude, nos actions, nos paroles, et surtout, la manière dont on accompagne nos enfants.
Imagine cette situation : tu te dis que « Un enfant atypique ne réussira jamais à l’école ». Sans t’en rendre compte, cette pensée guide ton comportement. Tu anticipes les échecs avant même qu’ils arrivent, tu n’encourages pas autant que tu pourrais, et parfois, tu baisses les bras trop vite. Résultat ? Ton enfant ressent cette énergie. Il intègre ce message comme une vérité sur lui-même : « Je suis différent, je ne suis pas capable. »
Ces croyances, c’est comme porter des lunettes teintées de pessimisme. Elles colorent tout : la manière dont tu vois ton enfant, ses défis, et même ses réussites. Alors qu’en réalité, ces lunettes peuvent être retirées.
Pour en savoir plus, Thomas d’Ansembourg nous décode les croyances limitantes avec l’exemple : « je ne sais pas chanter ».
D’où viennent ces croyances limitantes ?
Nos croyances limitantes ne naissent pas de nulle part. Elles trouvent souvent leur origine dans notre enfance, dans ce que nos parents, enseignants ou proches nous ont transmis, parfois sans s’en rendre compte.
Peut-être as-tu grandi dans un environnement où l’échec était perçu comme une faute grave, où réussir signifiait forcément obtenir de bonnes notes ou exceller dans un domaine précis.
Des phrases comme « Les enfants sages ne font pas de bruit » ou « Tu ne réussiras jamais si tu ne te concentres pas » laissent des traces. Elles t’ont peut-être semblé anodines à l’époque, mais elles ont façonné ta manière de voir le monde… et d’éduquer ton enfant.
La société elle-même joue un rôle. Entre les attentes sociales, les comparaisons constantes avec les autres familles et l’image idéalisée véhiculée par les réseaux sociaux, il est facile de se sentir « en retard » ou « insuffisant ». Cette pression peut transformer nos doutes en certitudes limitantes : « Je n’ai pas les outils pour l’aider », « Mon enfant est différent, donc il ne peut pas réussir. »
👉 La prochaine fois que cette petite voix te murmure un doute, arrête-toi et demande-toi : Est-ce ma voix ou celle de quelqu’un d’autre ? Remonte à la source. Comprendre d’où viennent tes croyances, c’est déjà les affaiblir et reprendre le pouvoir.
Comment repérer tes croyances limitantes ?
Les croyances limitantes se cachent dans les petits mots du quotidien. Prends un moment pour écouter ce que tu te dis, à toi-même et à ton enfant. Les phrases qui commencent par « Je suis… », « Il ne peut pas… », « C’est toujours comme ça » ou encore « Il n’y arrivera jamais » sont souvent les signes d’une croyance qui t’empêche d’avancer.
Un autre indicateur ? Les mots « toujours », « jamais », « trop » ou « pas assez ». Par exemple : « Il est toujours distrait », « Je ne suis pas assez patiente », « Elle est trop agitée pour suivre en classe. » Ces généralisations figent la situation et créent une barrière invisible entre toi et le potentiel de ton enfant.
👉 Pour aller plus loin, écris dans un carnet les pensées qui reviennent régulièrement lorsque ton enfant traverse une difficulté. Ensuite, pose-toi ces questions :
- Est-ce que cette pensée est absolument vraie ?
- Quelles preuves ai-je pour la confirmer ?
- Quelles preuves ai-je pour la contredire ?
Prendre du recul te permettra de distinguer les faits réels des filtres que tu utilises. Et une fois identifiées, ces croyances ne pourront plus contrôler ta relation avec ton enfant.
Et si tu changeais de regard ?
L’étude de Carol Dweck sur le growth mindset l’a prouvé : croire que les capacités peuvent évoluer grâce à l’effort change tout.
Quand on adopte une mentalité de croissance, on transforme chaque échec en opportunité d’apprendre. À l’inverse, un fixed mindset, où l’on pense que tout est figé, nourrit la peur de l’échec et sabote la confiance en soi.
Concrètement, ça veut dire quoi ?
👉 Si tu dis : « Mon enfant a du mal, mais il peut progresser avec du temps et de l’aide », tu ouvres une porte.
Ton regard devient une boussole encourageante pour ton enfant. Chaque effort, même petit, est célébré. Chaque défi devient un tremplin. Tu lui apprends que l’effort compte plus que le résultat, et tu changes sa perception de lui-même.
Pour enfin te débarrasser de tes croyances limitantes, suis le guide : Comment se débarrasser de ses croyances limitantes?
L’influence de tes croyances sur ton enfant
Tes croyances limitantes deviennent celles de ton enfant
Les enfants sont de véritables éponges émotionnelles. Ils absorbent tout : nos mots, nos émotions, nos comportements.
Parfois, même nos silences parlent. Ce que tu crois profondément sur ton enfant, il finit par le croire aussi. Si, dans un moment de fatigue, tu laisses échapper des phrases comme « Tu es trop maladroite », « Ce n’est pas pour toi » ou « Tu ne comprends rien en maths », ces mots s’impriment en lui.
Peu importe que ce soit dit sous le coup de l’émotion ou sur le ton de l’humour, ton enfant les entend comme une vérité. Une vérité qui façonne sa vision de lui-même et sa manière d’affronter ses défis.
L’effet Pygmalion : ce que tu crois, il devient
L’effet Pygmalion illustre parfaitement ce mécanisme.
En 1968, Rosenthal et Jacobson ont mené une étude fascinante : des enseignants ont été informés (à tort) que certains élèves avaient un potentiel exceptionnel.
À la fin de l’année, ces élèves avaient fait des progrès impressionnants. Pourquoi ?
Pas parce qu’ils avaient des capacités extraordinaires, mais parce que les enseignants croyaient en eux. Leurs attentes positives avaient influencé leur comportement, leur regard, leurs encouragements… et, au final, les résultats des enfants.
Ce phénomène est puissant.
👉 Alors, fais un choix conscient chaque jour.
Remplace les phrases qui figent par des mots qui élèvent :
- « Tu progresses à ton rythme, et c’est génial. »
- « Ce n’est pas facile, mais je sais que tu peux y arriver. »
- « Je suis fier/fière de tes efforts, même les plus petits. »
Les mots que tu choisis aujourd’hui seront la voix intérieure de ton enfant demain. Sois cette voix qui l’encourage à croire en lui, à oser et à grandir.
👉 Alors, chaque jour, fais un choix conscient : utilise des mots qui élèvent plutôt que des mots qui figent. Les phrases que tu prononces aujourd’hui seront la voix intérieure de ton enfant demain.
A lire aussi : Développer un état d’esprit de croissance : 7 techniques efficaces pour les enfants
Transformer tes croyances limitantes en leviers pour avancer
Transforme les échecs en apprentissages
L’échec… Rien que le mot peut faire peur. On l’associe à l’incapacité, à la déception, voire à un arrêt définitif. Mais si on changeait de perspective ?
Si l’échec devenait une simple étape, un levier pour progresser ?
Nos croyances sur l’échec sont souvent plus limitantes que l’échec lui-même. Si tu penses qu’une erreur est catastrophique, ton enfant l’intégrera comme une vérité. Pourtant, les plus grands apprentissages naissent souvent des moments difficiles.
En tant que parent, ton rôle est crucial pour leur transmettre cette vision. Si ton enfant traverse une difficulté, encourage-le à analyser ce qu’il a appris plutôt que de se concentrer sur l’échec.
Par exemple : « Qu’as-tu découvert grâce à cette expérience ? » ou « Quelle solution pourrions-nous essayer la prochaine fois ? ». En lui montrant que l’erreur fait partie du processus, tu l’aides à transformer chaque obstacle en tremplin.
👉 Souviens-toi : tes mots façonnent sa perception de l’échec. Partage aussi tes propres expériences d’apprentissages après des moments difficiles. Cela dédramatise les erreurs et montre qu’on peut toujours rebondir.
Les échecs sont des enseignants déguisés. Avec des mots bienveillants, transforme-les en opportunités d’apprendre, d’évoluer et de croire en soi. Ce regard nouveau, c’est toi qui peux l’offrir à ton enfant. Parce qu’échouer n’est jamais un arrêt… C’est un tremplin pour avancer.
Pour approfondir le sujet : Parent imparfait, parent puissant : Comment transformer les échecs en clés pour aider ton enfant neuroatypique?
Crée un environnement qui contredit tes croyances
Nos croyances limitantes peuvent parfois influencer l’environnement que l’on propose à notre enfant. Si, par exemple, tu penses qu’il n’aime pas lire ou qu’il est « trop agité », il est facile d’accepter cette situation sans chercher à l’adapter. Mais changer ton regard, c’est aussi changer son monde. Et parfois, il suffit de petits ajustements pour lui permettre de réussir.
Un environnement bienveillant et adapté peut transformer un défi en réussite.
Si ton enfant a du mal à rester concentré pendant les devoirs, essayez de les découper en petites étapes, avec des pauses régulières. S’il n’aime pas lire, propose-lui des livres sur ses sujets préférés, des bandes dessinées ou même des livres audio. L’objectif n’est pas de forcer, mais de s’adapter à son fonctionnement unique pour contourner les obstacles.
👉 Réduis les « frictions » du quotidien en simplifiant son environnement : des outils visuels pour les routines, un espace de travail calme et organisé, ou encore des moments pour bouger. L’environnement est un allié puissant pour contredire ces croyances et révéler ses capacités.
Sur le sujet des devoirs scolaires, je te conseille vivement cet article : Devoirs scolaires : 7 stratégies simples pour ton enfant neuroatypique
Crois en ton enfant comme personne d’autre ne le fera
Quand le monde doute, sois celui qui croit. Être parent d’un enfant atypique, c’est souvent être confronté aux jugements extérieurs : les remarques des enseignants, les commentaires de la famille, les comparaisons avec d’autres enfants. Dans ces moments, ta confiance est son bouclier. Même lorsque tout semble compliqué, rappelle-toi que ton regard sur lui influence directement sa perception de lui-même.
Si tu vois son potentiel, même lorsqu’il peine, tu plantes une graine de confiance qui grandira avec lui. Alors, prends l’habitude de lui dire des phrases simples mais puissantes : « Je crois en toi, peu importe le temps que cela prendra. » Ou encore : « Je sais que tu peux progresser, pas à pas. »
👉 Ton regard bienveillant est une boussole pour ton enfant. Chaque mot, chaque encouragement devient un repère qui lui permet de s’élever et de dépasser ses propres limites. Croire en lui, c’est déjà lui donner les ailes dont il a besoin pour s’envoler.
Conclusion
Changer tes croyances, c’est ouvrir un nouvel horizon à ton enfant.
Chaque mot que tu prononces, chaque regard que tu poses, est une graine que tu plantes dans son esprit. Ces graines grandiront pour devenir sa confiance, sa résilience et sa capacité à voir les défis comme des opportunités.
Regarde-le pour ce qu’il est vraiment : un être unique, prêt à grandir et à surmonter ses obstacles. Croire en lui, c’est déjà lui offrir des ailes. Alors aujourd’hui, fais un choix conscient : choisis de croire en ses possibilités, même quand tout semble difficile. Car c’est là que commence la magie.
Rappelle-toi : ton regard sur lui façonne sa confiance, sa perception et ses capacités. Si toi, tu crois en lui, il apprendra à croire en lui-même. Alors, aujourd’hui, fais le choix de devenir son plus grand allié.
Parce que les limites ne sont pas dans ton enfant, elles sont dans ton regard. Et ton regard a le pouvoir de le libérer.
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