
Troubles Dys et HPI : y-a-t-il un lien?
Quand on parle des troubles neurodéveloppementaux, tu penses sûrement aux troubles Dys comme la dyslexie, la dyspraxie ou encore le TDAH.
Mais savais-tu que les troubles dys peuvent parfois coexister avec un haut potentiel intellectuel (HPI) ? Dit comme ça, ça peut sembler étonnant : comment un enfant brillant peut-il en même temps avoir des difficultés à lire, écrire ou s’organiser ?
Sur ce blog, je m’intéresse de près à ces profils atypiques, car j’ai remarqué, comme toi peut-être, que ces troubles s’entremêlent souvent. Ces enfants ne rentrent dans aucune case : leur intelligence exceptionnelle est là, mais elle côtoie des défis bien réels qui, s’ils ne sont pas compris, risquent de les freiner dans leur épanouissement.
Dans cet article, je t’explique avec des mots simples le point de vue scientifique du neurologue Michel Habib, un expert reconnu des troubles Dys et du HPI.
Pourquoi ces deux particularités se croisent-elles ?
Comment les reconnaître et, surtout, comment aider ces enfants uniques à s’épanouir pleinement ?
- Qui est le Dr Michel Habib
- Dys et HPI : pourquoi ces deux profils sont-ils souvent liés ?
- Double masquage : quand Dys et HPI se cachent mutuellement
- Enfants Dys et HPI : des capacités verbales exceptionnelles à valoriser
- Repérage des enfants Dys et HPI : pourquoi la prévention est indispensable ?
- Une nouvelle catégorie : le HP-Dys, entre Dys et HPI
- Pourquoi la diversité cognitive est une richesse?
- Conclusion
Qui est le Dr Michel Habib
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il est essentiel de découvrir qui est Michel Habib, ce spécialiste passionné qui a consacré sa carrière à mieux comprendre les enfants atypiques.
Le Dr Michel Habib est neurologue au CHU de Marseille, où il a longtemps accompagné des adultes et des enfants avec des troubles cognitifs, avant de se spécialiser dans les troubles d’apprentissage comme la dyslexie et la dyspraxie.
Il partage son expertise en neuropsychologie dans plusieurs universités, en France et à l’international, et transmet une vision claire et humaine des liens entre cerveau et comportements.
Passionné par ces sujets, il est l’auteur de plusieurs ouvrages essentiels comme Le génie des Dys, La dyslexie à livre ouvert et La constellation des Dys. Ces livres, accessibles et éclairants, offrent des clés pour comprendre les défis uniques des enfants atypiques et leur fonctionnement souvent mal compris.
Depuis plus de dix ans, il s’investit pour faire bouger les choses : il est président de Résodys, un réseau qui rassemble des professionnels pour accompagner les enfants Dys de manière pluridisciplinaire.
Son objectif ? Une meilleure prise en charge, un diagnostic précoce et des solutions adaptées pour que chaque enfant trouve sa voie.
Le Dr Habib défend une vision positive et encourageante des troubles d’apprentissage.
Pour lui, ces enfants atypiques ne doivent pas être vus à travers leurs difficultés, mais à travers leur potentiel unique. Ses recherches et ses actions sont guidées par une conviction forte : avec les bons outils et une reconnaissance adaptée, chaque enfant peut s’épanouir et dépasser ses défis. Un message plein d’espoir pour tous les parents qui ne lâchent rien.
Dys et HPI : pourquoi ces deux profils sont-ils souvent liés ?
HPI et troubles Dys coexistent souvent
Mais alors, pourquoi parle-t-on si souvent d’un lien entre HPI et troubles Dys ? Ce lien surprenant mérite d’être exploré pour mieux saisir ce qui se cache derrière ces deux particularités.
Beaucoup de parents et enseignants imaginent que les enfants à haut potentiel intellectuel (HPI) n’ont pas de difficultés majeures dans leur parcours scolaire.
Pourtant, les recherches montrent que HPI et troubles Dys (comme la dyslexie, la dyspraxie ou le TDAH) coexistent bien plus souvent qu’on ne le pense.
Michel Habib, neurologue spécialiste des troubles neurodéveloppementaux, souligne que cette double occurrence est 4 à 5 fois plus fréquente chez les enfants Dys que dans la population générale.
Cette combinaison peut sembler paradoxale : comment un enfant brillant intellectuellement peut-il peiner à lire, écrire ou organiser ses gestes ?
A lire aussi : Troubles “dys”, TDAH, HPI : dépasser les étiquettes pour révéler le potentiel unique de chaque enfant neuroatypique
Dys et HPI : un cerveau hétérogène entre forces et fragilité
Pour y voir plus clair, intéressons-nous au fonctionnement du cerveau des enfants HP-Dys. Un équilibre fascinant entre forces exceptionnelles et défis bien réels.
En réalité, les enfants HP-Dys possèdent un cerveau atypique qui fonctionne de manière hétérogène. Certains domaines, comme les capacités verbales, sont exceptionnellement développés, tandis que d’autres, comme la coordination motrice ou le traitement visio-spatial, montrent des faiblesses.
Ce lien entre HPI et Dys est une véritable richesse cognitive mais peut aussi entraîner des difficultés importantes si l’enfant n’est pas compris. Sans un repérage adéquat, ces enfants risquent d’être étiquetés à tort : soit comme paresseux ou maladroits, soit comme trop « dans la lune ».
Une intelligence élevée ne rend pas les troubles Dys invisibles. Au contraire, elle peut les camoufler, rendant l’identification plus complexe mais d’autant plus essentielle pour leur épanouissement. Sans un repérage adapté, ces enfants risquent d’être mal compris et étiquetés à tort.
Double masquage : quand Dys et HPI se cachent mutuellement
Comment HP et Dys se camouflent entre eux?
Et c’est là que tout se complique. Le double masquage, un phénomène où l’intelligence masque les difficultés, et inversement, brouille souvent les pistes.
Imagine un enfant qui réussit à l’oral, s’exprime avec une maturité incroyable, mais a un mal fou à écrire ou à se concentrer sur ses devoirs.
Cet enfant, qui semble « aller bien » aux yeux de l’école, cache peut-être un trouble Dys. C’est ce que le Dr Habib appelle le double masquage.
D’un côté, les capacités intellectuelles exceptionnelles des enfants HPI leur permettent de camoufler leurs difficultés Dys.
Ils compensent, ils s’adaptent, parfois sans même s’en rendre compte. De l’autre, leurs troubles Dys empêchent de voir leur véritable potentiel. Résultat : ils passent souvent pour des enfants « moyens » ou « paresseux » alors qu’ils sont tout simplement atypiques.
Dys et HPI : les risques d’un diagnostic tardif ou erroné
Ce double masquage est un piège silencieux. Il peut entraîner une baisse de confiance chez l’enfant : « Pourquoi je n’y arrive pas alors que je suis censé être intelligent ? »
Quand leurs efforts ne suffisent plus, ils se sentent incompris, démotivés, et parfois même en échec scolaire.
Le repérage est essentiel pour éviter cette spirale.
Si tu as l’impression que ton enfant cache quelque chose, écoute ton intuition. Il peut être brillant dans certaines matières et avoir besoin d’un coup de pouce dans d’autres.
En comprenant ce double masquage, on peut enfin poser les bons mots sur la situation et mettre en place les aménagements nécessaires.
Ces enfants ont un potentiel incroyable, mais ils ont besoin qu’on voie toutes leurs facettes, sans en oublier aucune.
Enfants Dys et HPI : des capacités verbales exceptionnelles à valoriser
Pourtant, ces enfants possèdent des talents extraordinaires, notamment sur le plan verbal. Mettre en lumière ces forces, c’est leur offrir la reconnaissance qu’ils méritent.
Ils utilisent des mots impressionnants, développent des idées complexes et savent expliquer des concepts avec une maturité incroyable. Mais quand il s’agit de passer à l’écrit ou de réaliser des tâches visuelles et motrices, tout devient plus difficile.
Cette hétérogénéité cognitive est typique des enfants HP-Dys.
Lors des bilans comme le WISC, leurs résultats montrent des scores très élevés en intelligence verbale, souvent au-dessus de 130 (le seuil de HPI), tandis que d’autres indices, comme la motricité fine ou le traitement visio-spatial, sont beaucoup plus bas. Ce décalage est une clé pour les identifier.
Le problème, c’est que leurs forces verbales cachent leurs difficultés.
Comme ils s’expriment mieux que les autres enfants, on s’attend à ce qu’ils réussissent partout. Alors quand ils ont du mal à écrire, à s’organiser ou à lire, on pense parfois qu’ils ne font pas assez d’efforts. C’est faux ! Leur cerveau fonctionne simplement différemment.
Ces enfants ont besoin qu’on valorise leurs capacités exceptionnelles tout en les accompagnant sur leurs points faibles.
Cela peut passer par des outils comme un ordinateur pour l’écriture ou des adaptations pédagogiques pour réduire les efforts visuels.
Leurs forces sont là, incroyables et inspirantes. Il suffit de les soutenir avec bienveillance pour les aider à s’épanouir dans toutes leurs dimensions.
A lire aussi : Franck Gastambide : ses 3 secrets pour transformer ses troubles dys en force
Repérage des enfants Dys et HPI : pourquoi la prévention est indispensable ?
L’importance d’un dépistage précoce pour agir vite
Lorsqu’un enfant HPI présente aussi des troubles Dys, il est essentiel de repérer la situation tôt. Pourquoi ? Parce que le risque, c’est de passer à côté de ses besoins spécifiques, ce qui peut entraîner des conséquences importantes : baisse de confiance, découragement, et parfois même décrochage scolaire.
Un enfant HP-Dys est souvent un enfant qui « donne le change ».
Ses capacités intellectuelles masquent ses difficultés, et comme il semble réussir, personne ne s’inquiète. Mais toi, en tant que parent, tu sais quand quelque chose ne va pas. Tu ressens cette frustration : « Je sais qu’il peut faire tellement plus… »
Des aménagements adaptés pour révéler leur potentiel
Un diagnostic précoce permet de mettre en place les bons aménagements.
Par exemple, un enfant dyspraxique pourrait avoir besoin d’un ordinateur pour écrire plus facilement.
Un enfant dyslexique pourrait bénéficier d’adaptations pour la lecture, comme des textes simplifiés ou une lecture audio. Ces outils ne sont pas des « avantages », mais des aides pour compenser leurs difficultés et leur permettre de révéler leur potentiel.
L’écoute des parents est primordiale dans ce processus.
Si tu ressens qu’il y a quelque chose à explorer, ne laisse pas les doutes s’installer.
Un repérage à temps, des aménagements adaptés et une bienveillance constante peuvent transformer le quotidien de ton enfant. Prévenir, c’est offrir à ton enfant la chance de grandir sereinement en révélant ses incroyables capacités.
Une nouvelle catégorie : le HP-Dys, entre Dys et HPI
C’est pourquoi certains spécialistes, comme le Dr Habib, proposent de considérer les HP-Dys comme une catégorie à part entière le HP-Dys. Une approche innovante pour mieux comprendre ces profils uniques.
Il propose de considérer ces enfants comme une « entité à part entière », au même titre que les autres troubles neurodéveloppementaux.
Pourquoi ? Parce que comprendre leur fonctionnement spécifique, c’est aussi mieux les accompagner. Ces enfants ne sont ni « paresseux » ni « inconstants » : leur cerveau fonctionne autrement.
En leur donnant un nom, en reconnaissant leur particularité « HP-Dys« , on facilite leur repérage et on peut mettre en place des solutions adaptées pour les aider à s’épanouir pleinement.
Valoriser leurs forces tout en soutenant leurs besoins, c’est la clé pour révéler leur potentiel incroyable. Reconnaître le HP-Dys, c’est offrir à ces enfants atypiques la place qu’ils méritent pour grandir sereinement.
Pourquoi la diversité cognitive est une richesse?
Troubles Dys : « un effet collatéral »
Avoir un enfant HPI avec des troubles Dys, c’est souvent un défi, mais c’est aussi une véritable richesse. Ces enfants sont uniques : ils pensent autrement, créent autrement et voient le monde sous un angle différent.
Le Dr Michel Habib propose même une idée forte : les troubles Dys pourraient être un « effet collatéral » de la haute intelligence, comme si la nature avait favorisé des profils complexes pour encourager l’émergence de capacités exceptionnelles.
Ces enfants incarnent la neurodiversité, cette idée que chaque cerveau est différent et que cette diversité est une force.
Bien sûr, leurs défis sont réels : ils peuvent avoir du mal à écrire, lire ou s’organiser. Mais leurs forces, elles, sont incroyables : une capacité à penser en dehors des sentiers battus, à inventer, à questionner le monde avec une profondeur étonnante.
Accompagner un enfant HP-Dys : solutions concrètes pour les parents
Accompagner un enfant HP-Dys, c’est l’aider à comprendre et à accepter son fonctionnement atypique. C’est valoriser ses talents tout en l’aidant à surmonter ses défis, sans jamais nier l’un ou l’autre.
C’est lui montrer qu’il est pleinement capable, même si le chemin est parfois différent.
La neurodiversité est une chance pour notre société.
Ces enfants apportent une richesse unique, à condition qu’on les comprenne et qu’on les soutienne. Leur intelligence, alliée à leur résilience face aux défis, est une force précieuse qui mérite d’être cultivée. Leur différence est un cadeau à célébrer.
Tu souhaites davantage d’informations? Je t’invite à visionner ce webinaire (attention, c’est assez technique) : Replay du webinaire Le génie des DYS HPI et troubles dys sont ils liés
Conclusion
Accompagner un enfant HPI avec des troubles Dys, c’est comprendre son fonctionnement atypique pour l’aider à s’épanouir. Ces enfants sont des explorateurs de la pensée : brillants et curieux, mais confrontés à des défis réels comme lire, écrire ou s’organiser. En résumé :
- HPI et Dys coexistent, formant un cerveau hétérogène entre forces et fragilités.
- Le double masquage peut cacher les difficultés ou le potentiel réel de l’enfant.
- Un dépistage précoce évite le découragement et permet des aménagements efficaces.
- Le concept du HP10, proposé par le Dr Habib, valorise ces profils uniques.
En tant que parent, tu es celui qui voit au-delà des apparences et qui croit en ton enfant. Valorise ses talents, soutiens-le avec bienveillance et montre-lui qu’il est capable d’aller loin, à sa manière. La neurodiversité est une richesse, et ces enfants en sont la preuve. Avec les bons outils et ton accompagnement, ils transformeront leurs défis en véritables super-pouvoirs.
Retiens ceci : chaque petit progrès est une victoire. Ensemble, on révèle leur potentiel.
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