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5 principales peurs des parents d’enfants neuroatypiques : comment avancer avec confiance?

Lorsque j’ai découvert que ma fille, Melyssa, était neuroatypique (multi-dys, TDAH, hypersensible), une vague de peurs m’a submergée. Quel avenir l’attendait dans un monde qui ne semblait pas conçu pour elle ? Serait-elle jugée par les autres ? Pire, est-ce que j’étais à la hauteur pour l’accompagner dans ses défis ?

Chaque jour semblait être une nouvelle épreuve, et j’avais l’impression de naviguer à l’aveugle, avec ce poids constant sur mes épaules.

Il existe 5 principales peurs des parents d’enfants neuroatypiques.

En tant que parent d’un enfant neuroatypique, il est naturel de ressentir de la peur. Mais plutôt que de lutter contre elle, j’ai appris à la voir comme une alliée.

Oui, elle est là pour nous protéger, mais elle ne doit pas nous empêcher d’avancer. Au contraire, elle peut devenir une boussole qui nous guide.

Dans cet article, je vais te partager des outils concrets pour surmonter cinq grandes peurs que nous, parents d’enfants neuroatypiques, ressentons souvent. Ensemble, nous pouvons apprendre à transformer ces peurs en forces et à élever nos enfants avec confiance et amour. Parce que, malgré les doutes, tu es exactement le parent dont ton enfant a besoin.

1/ Surmonter la peur de l’avenir : investir dans l’épanouissement de son enfant neuroatypique

Quand Melyssa avait 5 ans, j’étais constamment submergée par la peur de l’avenir.

Les questions tournaient en boucle dans ma tête : « Que deviendra-t-elle ? Trouvera-t-elle sa place dans un monde qui ne lui est pas adapté ? » Sa sensibilité exacerbée et ses difficultés scolaires rendaient chaque jour incertain.

Pendant un moment, je me suis laissée envahir par ces angoisses. Puis, j’ai réalisé que je ne pouvais pas changer le monde dans lequel elle évoluerait, mais je pouvais lui donner les outils pour s’y épanouir.

C’est là que j’ai pris conscience de l’importance d’investir dans la réussite de mon enfant.

Investir, c’est d’abord apprendre à observer ton enfant avec attention, pour identifier ses forces.

J’ai remarqué que Melyssa adorait imiter les gens et raconter des histoires rocambolesques. Régulièrement, elle revenait de l’école et imiter ses camarades ou la maîtresse. Et dès qu’une réunion de famille se terminait, elle rejouait comme une pièce de théâtre les scènes de la journée : la tante ultra-bavarde, le cousin timide, l’autre tante coquette, etc. C’était sa manière à elle de s’exprimer, de se libérer. Au lieu de me concentrer uniquement sur ses difficultés scolaires, j’ai choisi d’encourager cette facilité à s’exprimer et à reproduire facilement des comportements et des mimiques.

Je l’encourage dans les jeux de rôles, et je l’invite régulièrement à imaginer des scénarios différents pour les histoires que nous voyons à la télé. Elle s’est épanouie dans cet espace. Peu à peu, sa confiance en elle a grandi. C’était une première brique vers l’avenir.

Au-delà de l’aspect créatif, j’ai investi du temps et de l’énergie dans des ressources adaptées. J’ai cherché des professionnels capables de comprendre Melyssa et d’apporter une aide sur mesure.

Tous les mercredis, elle a une tutrice éducative, également prof d’anglais (Madame Judith), qui travaille sur sa capacité à mieux s’exprimer, à organiser ses idées, à renforcer sa confiance en elle.

Chaque petite victoire, qu’il s’agisse d’un sourire après une journée difficile ou d’une nouvelle compétence acquise, est un pas de plus vers un avenir serein. J’ai compris que l’avenir ne se construit pas en un jour, mais que chaque petit progrès en est la fondation.

Dans cet article je te propose des métiers spécifiquement adaptés aux profils neuroatypiques : 100 métiers d’avenir pour les profils neuro-atypiques

2/ Faire face au jugement des autres : créer un réseau de soutien bienveillant

Je me souviens de ce jour où Melyssa a fait une crise en plein milieu d’un supermarché. Elle avait déjà passé une matinée compliquée et elle ne supportait plus le bruit, les lumières, la foule.

Elle s’est mise à hurler, et tous les regards se sont braqués sur nous.

Je pouvais sentir leur jugement : « Quelle mauvaise mère ! » « Pourquoi elle ne contrôle pas son enfant ? » J’avais envie de disparaître. Pendant des années, ce genre de situation me paralysait. Dès qu’il y avait beaucoup trop de monde, j’hésitais à sortir avec Melyssa. Car il n’y avait généralement que deux options majeures : soit elle se renfermait et n’ouvrait pas la bouche, soit elle faisait une mini-crise. Je craignais le regard des autres et d’une certaine manière, j’échouais dans mon rôle de maman.

Puis, un jour, j’ai rencontré d’autres parents d’enfants neuroatypiques lors d’une réunion de parents d’élèves. Ces rencontres ont changé ma vie. Pour la première fois, je me suis sentie comprise.

J’ai partagé mes expériences et, en retour, j’ai écouté celles des autres. J’ai appris que je n’étais pas seule dans cette bataille. Nous étions tous confrontés aux mêmes jugements, aux mêmes regards accusateurs. Cela m’a apporté un énorme soulagement, car j’ai réalisé que ces jugements n’avaient aucun pouvoir sur moi si je ne leur en donnais pas.

J’ai aussi cherché des professionnels pour m’aider à mieux comprendre Melyssa et ses besoins. Sa psychologue, par exemple, m’a expliqué comment reconnaître les signaux avant-coureurs d’une crise, ce qui m’a permis d’intervenir plus tôt et de mieux gérer ces moments difficiles. J’ai aussi parlé avec ses enseignants pour qu’ils puissent adapter certaines méthodes d’apprentissage à son profil atypique. Ce dialogue a transformé notre quotidien.

Aujourd’hui, quand je sens que quelqu’un me juge ou ne comprend pas la situation de Melyssa, je prends le temps d’expliquer calmement. Parfois, cela aide à briser la glace et à créer de la compréhension. Si ce n’est pas le cas, cela ne me touche plus autant, car je sais que j’ai les bonnes personnes à mes côtés pour m’accompagner et me soutenir.

Pour t’aider voici 5 exercices pour se libérer du regard des autres

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3/ Apaiser la peur de ne pas être à la hauteur : accepter l’imperfection avec bienveillance

Au début, j’étais persuadée qu’il fallait que je sois une mère parfaite pour Melyssa.

Je lisais des tas de livres sur la parentalité, je regardais des vidéos, je cherchais à tout anticiper pour éviter les crises, les conflits, et les frustrations. Mais chaque jour, je me sentais un peu plus épuisée.

Melyssa avait besoin d’une attention constante, et malgré tous mes efforts, il y avait des jours où rien ne fonctionnait. Je finissais la journée en larmes, convaincue que j’avais échoué, que je n’étais pas à la hauteur. Cette pression de la perfection était insupportable.

Puis, un soir, après une énième journée chaotique, j’ai craqué. Je me suis assise avec Melyssa et lui ai simplement dit que je faisais de mon mieux, mais que, comme tout le monde, j’avais des limites.

À ma grande surprise, elle m’a prise dans ses bras et m’a dit : « C’est pas grave maman, moi aussi je fais de mon mieux. » À cet instant, j’ai compris que mon enfant n’avait pas besoin d’une maman parfaite, mais d’une maman humaine, capable de montrer ses vulnérabilités.

Accepter l’imperfection m’a permis de relâcher une énorme pression.

J’ai réalisé que les erreurs faisaient partie du chemin, et qu’elles étaient même nécessaires pour grandir. Quand je commets une erreur, au lieu de me flageller, je l’utilise comme une opportunité d’apprendre.

Par exemple, si une journée s’est mal passée, je prends un moment le soir pour réfléchir à ce qui aurait pu être fait différemment, sans jugement, juste avec curiosité. Cette approche m’aide à m’améliorer petit à petit, sans me sentir écrasée par le poids de la perfection.

Aujourd’hui, Melyssa voit que même quand les choses ne vont pas bien, on peut toujours les réparer et avancer. Accepter l’imperfection, c’est aussi lui montrer que l’échec fait partie du succès, et que chaque étape est une occasion d’apprendre, pour elle comme pour moi.

4/ Gérer les crises émotionnelles : avancer avec des outils concrets

C’était un de ces après-midis d’été où tout semble parfait. Le soleil baignait la terrasse, les rires des enfants résonnaient en arrière-plan, et les adultes échangeaient des anecdotes autour de la table. J’avais pris soin de préparer Melyssa pour cette journée. Je lui avais expliqué comment ça se passerait, qui serait là, et surtout, qu’il y aurait d’autres enfants avec qui jouer. Mais rien ne s’est déroulé comme prévu.

Dès notre arrivée, je l’ai sentie nerveuse. Ses petites mains moites s’accrochaient à mon bras comme si elle s’accrochait à une bouée au milieu d’un océan agité.

Alors que les autres enfants couraient joyeusement, elle restait collée à moi, sans prononcer un mot. Ce n’était pas un caprice, je le voyais bien. Ses gestes étaient maladroits, ses mouvements saccadés, comme si son propre corps lui échappait.

Chaque bruit semblait être une attaque : le tintement des verres, le cliquetis des couverts, les éclats de rires. Melyssa absorbait tout ça, sans savoir comment le gérer.

Et puis, tout s’est accéléré. Ses yeux se sont remplis de larmes, ses mains ont commencé à trembler, et avant que je ne puisse intervenir, elle s’est mise à hurler. Un cri déchirant, plein de détresse. Tous les regards se sont braqués sur nous. J’étais pétrifiée, incapable de bouger. La panique montait en moi. Comment pouvais-je l’aider alors que je ne comprenais même pas ce qui la submergeait à cet instant ?

Je me sentais totalement impuissante, le cœur lourd, alors que ma fille s’effondrait sous le poids de ses émotions.

Avec le temps, j’ai compris que je devais adopter une nouvelle approche pour accompagner Melyssa lors de ces moments de crise. J’ai appris à ne plus céder à la panique, à me recentrer sur l’essentiel. Aujourd’hui, je peux dire que trois stratégies majeures ont transformé ces situations. La première ? Garder mon calme.

Rester calme en situation de crise : techniques pour apaiser les émotions

J’ai réalisé que si je me laissais submerger par mes propres émotions, je ne pourrais jamais l’aider. J’ai découvert que ma propre attitude jouait un rôle clé. Si je restais sereine, Melyssa finissait par se calmer plus rapidement.

Alors, j’ai développé une technique toute simple mais efficace : je respire profondément. Quand je sens que la crise approche, je prends trois grandes respirations, en me concentrant uniquement sur l’air qui entre et sort de mes poumons. Cela m’ancre, me permet de rester présente pour Melyssa sans me laisser emporter par l’agitation.

Maintenant quand la crise est là, voici comment je réagis : je la prends dans mes bras et lui murmure doucement : « Je sais que c’est difficile, mais on va s’en sortir ensemble. » Cette simple phrase suffi à la calmer.

« Rester calme, c’est offrir à ton enfant un refuge apaisant au cœur de la tempête de ses émotions. »

Relativiser les difficultés : transformer le regard sur les situations

Ensuite, j’ai appris à relativiser. Pendant longtemps, je ressentais une énorme pression : celle des regards, des jugements silencieux ou exprimés des autres parents. Mais j’ai fini par comprendre que tout ça n’avait pas d’importance.

Ce qui compte, c’est ma fille.

Chaque enfant a son propre chemin, et j’ai décidé de ne plus me comparer aux autres familles. Cela m’a libérée d’un poids immense, et a permis à Melyssa de ressentir cette sérénité.

« Cesser de se soucier du regard des autres, c’est ouvrir un espace de sérénité pour son enfant, où il peut s’épanouir sans pression extérieure. »

A lire aussi : Comment accepter l’échec?

Lui apprendre à respirer : exercice simple pour recentrer son enfant

Enfin, j’ai introduit des exercices de respiration pour elle aussi. Lorsqu’elle sent que l’agitation monte, nous faisons ensemble un exercice “la caresse du papillon”. Tu trouveras les détails de cette technique dans cette vidéo, ou dans cet article : Séance de relaxation anti-stress : la « caresse du papillon »

Aujourd’hui, les crises ne me font plus aussi peur. Elles sont encore parfois présentes, mais je sais comment les anticiper et les gérer. Chaque crise est une occasion d’apprendre, pour Melyssa et pour moi.

5/ Surmonter l’épuisement parental : retrouver de l’énergie et de l’équilibre

Il y a quelques années, je pensais que je devais tout gérer seule.

Entre le travail, les rendez-vous médicaux de Melyssa, les tâches de la maison, et ses besoins émotionnels, je me sentais constamment sur le fil du rasoir. Le soir, quand tout le monde était couché, je m’effondrais de fatigue, épuisée mentalement et physiquement. Je n’avais plus d’énergie pour moi-même, et je commençais à craindre de ne pas pouvoir tenir le rythme. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé qu’il était temps de changer quelque chose. Je ne pouvais pas tout porter sur mes épaules.

La première étape a été d’impliquer Melyssa dans des tâches simples pour l’aider à développer son autonomie. Nous avons commencé avec des petites choses comme ranger ses jouets ou préparer son sac pour l’école. À travers ces petits gestes, elle a pris conscience que sa contribution était essentielle au bon fonctionnement de la maison. Petit à petit, elle s’est sentie plus responsable et cela lui a permis de développer de nouvelles compétences tout en allégeant un peu ma charge mentale.

Ensuite, j’ai cherché du soutien autour de moi. Son papa, avec son approche intuitive et bienveillante, a souvent su trouver des solutions sans se perdre dans les détails, là où moi je pouvais m’embourber.

Ses grand-mères sont aussi des présences précieuses et rassurantes.

Mais l’aide ne s’est pas arrêtée là. L’équipe scolaire, toujours attentive, nous donne régulièrement des informations précieuses pour ajuster certains comportements à la maison. Sa prof d’anglais et tutrice éducative, Mme Judith, a également joué un rôle clé en proposant des stratégies adaptées pour faciliter son apprentissage. De plus, nous avons renforcé notre cercle d’amis, organisant ensemble des journées récréatives avec les autres enfants, permettant à Melyssa de tisser des liens tout en me donnant des moments de répit.

Enfin, j’ai compris l’importance de me retrouver moi-même. Loin de culpabiliser, j’ai appris à apprécier des petits moments pour moi : lire un livre, prendre un café avec une amie ou simplement aller me promener. Ces moments me permettent de recharger mes batteries et de revenir plus sereine auprès de Melyssa.

En fin de compte, créer une véritable équipe autour de nous a changé notre quotidien. En impliquant Melyssa, son papa, ses grand-mères, des professionnels comme Mme Judith, et nos amis, j’ai retrouvé un équilibre. Je ne me sens plus épuisée.

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« Créer une équipe autour de soi, c’est comprendre qu’on ne peut pas tout porter seul. En impliquant ses proches et en prenant soin de soi, on retrouve l’équilibre et l’énergie nécessaire pour être pleinement présent pour son enfant. »

Conclusion

Être parent d’un enfant neuroatypique, c’est faire face à des peurs qui semblent parfois écrasantes : l’avenir incertain, le jugement des autres, la peur de ne pas être à la hauteur ou encore de s’épuiser sous la pression. Pourtant, ces peurs, bien qu’intenses, ne sont pas des ennemies à fuir.

Elles peuvent devenir de véritables alliées pour avancer avec confiance.

En apprenant à accepter ces craintes, tu transformes non seulement ta perspective, mais aussi celle de ton enfant. La peur de l’avenir, par exemple, peut t’inciter à observer ton enfant avec attention, à découvrir ses forces et à investir dans son épanouissement. Le jugement des autres ? Il n’a de pouvoir que si on lui en donne. En t’entourant de personnes qui comprennent ta réalité, tu te libères de ce fardeau.

Ce chemin est difficile, mais il n’a pas à être solitaire.

Impliquer tes proches, construire une équipe de soutien, et prendre soin de toi sont des étapes essentielles pour retrouver l’énergie nécessaire. Souviens-toi que chaque crise, chaque peur surmontée est une victoire, un pas de plus vers un avenir serein pour toi et ton enfant. Ensemble, vous êtes capables de traverser les tempêtes et de trouver la lumière au bout du chemin.

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