Violences éducatives ordinaires (VEO) : un danger sous-estimé pour les enfants neuroatypiques

Je n’ai jamais voulu faire du mal à ma fille. Et pourtant… il m’est arrivé de crier. De menacer.

De lancer un “Tu vas voir si tu continues !” sans réfléchir. Comme si ces phrases sortaient toutes seules, héritées de mon enfance, de ce qu’on m’avait appris sans jamais le nommer.

Ce n’est que plus tard que j’ai mis un mot sur ces automatismes : les violences éducatives ordinaires.
Pas la maltraitance, pas la violence “grave”, mais ces gestes et paroles qu’on banalise dans l’éducation : une tape sur la main, un “file dans ta chambre !”, un chantage affectif pour obtenir l’obéissance.

Des comportements souvent utilisés par fatigue, par peur, ou par transmission, et qui laissent pourtant des traces dans le cœur de nos enfants.

Chez un enfant neuroatypique, ces VEO résonnent encore plus fort. Leur sensibilité, leur impulsivité, leur besoin d’être compris rendent ces violences invisibles particulièrement douloureuses.

Alors non, cet article n’est pas là pour culpabiliser.

Il est là pour mettre de la lumière, pour comprendre ce qui se cache derrière ces réflexes… et pour offrir des alternatives respectueuses, accessibles, humaines.
Parce que changer, ce n’est pas tout recommencer. C’est décider, à partir d’aujourd’hui, de faire différemment. Un mot à la fois.

Violences éducatives ordinaires : une réalité qu’on sous-estime

L’autre soir, j’ai crié. Pas un simple “stop”. Un vrai cri. Brutal.

Il était 20h45, j’étais à bout, et Melyssa avait encore oublié ses devoirs. J’ai explosé :
“Mais tu le fais exprès ou quoi ?!”

Elle s’est figée. Puis, sans un mot, les larmes ont coulé.
Et là, la culpabilité m’a submergée. Ce n’était pas le cri en soi… mais ce regard. Comme si quelque chose en elle venait de se briser.

Je ne voulais pas lui faire mal. Je voulais juste qu’elle m’écoute. Qu’elle comprenne.
Mais ce soir-là, c’est moi qui ai compris : même les paroles “ordinaires” peuvent blesser profondément, surtout chez un enfant atypique.

C’est ce qu’on appelle les violences éducatives ordinaires, ou VEO.
Un terme qui dérange. Parce qu’on ne se voit pas comme “violent”. Et pourtant…

Pas besoin de fessées ou d’insultes. Une menace, un “Tu m’énerves !”, un “Va dans ta chambre !”, peuvent suffire à ébranler un enfant.

Le plus souvent, ces réactions ne viennent pas d’un manque d’amour. Elles naissent de la fatigue, de la frustration, du sentiment d’être dépassé.e.

Mais les reconnaître, c’est déjà commencer à les transformer.
Parce qu’au fond, ce n’est pas l’erreur qui abîme le lien…
C’est de faire comme si elle n’existait pas.

Et si, à partir d’aujourd’hui, on osait regarder ces gestes “qu’on fait sans faire exprès” pour en faire quelque chose de plus doux, de plus juste, de plus conscient ?

Pour en savoir plus sur mon histoire et ma relation avec ma fille, c’est ici : De l’impuissance à l’optimisme avec OptimismeCool : comment tout a commencé?

Définition des violences éducatives ordinaires

Comprendre ce qui se cache derrière des gestes banals

Le rapport de l’UNICEF « Cachée sous nos yeux » (2014) est clair : dès leur première année, la majorité des enfants dans le monde subissent des violences verbales ou physiques. Des gestes qui ne se veulent pas méchants, mais qui blessent.
Aujourd’hui encore, 85 % des enfants sont exposés aux violences éducatives ordinaires, et un enfant sur deux serait frappé avant l’âge de 2 ans.

La France a bien adopté en 2019 une loi qui interdit toutes les formes de VEO. Mais soyons réalistes : cette loi est encore peu connue, peu appliquée, et surtout… culturellement difficile à intégrer.

Parce que ces violences ne ressemblent pas à ce qu’on imagine. Elles ne laissent pas de bleus.
Mais elles abîment la confiance. L’image de soi. Et le lien parent-enfant.

Elles sont là, silencieuses, normalisées. Et c’est justement pour ça qu’il est essentiel de les nommer.

Des violences culturellement acceptées

“Une petite fessée, ça n’a jamais tué personne.”
“Il faut bien qu’ils sachent qui commande.”
“Moi, j’en ai eu, et je suis pas traumatisée.”

Tu as peut-être déjà entendu ces phrases. Peut-être même prononcées. Et tu n’es pas seule.

Ce sont des violences qui ne sont pas reconnues comme telles par la majorité, car elles sont encore culturellement acceptées. Elles ne laissent pas de bleus visibles… mais elles marquent l’estime de soi, la sécurité intérieure et la relation de confiance entre l’enfant et son parent.

Il y a aussi des phrases comme :

  • « Tu vas voir si tu continues. »
  • « Je compte jusqu’à 3. »
  • « File dans ta chambre, tu m’énerves. »
  • Ou même des gestes comme une tape, une punition humiliante, un isolement forcé.

Ces actes sont souvent faits par amour, par fatigue, ou par manque de repères éducatifs. Mais ils ont un impact réel sur le développement de l’enfant, notamment sur :

  • sa sécurité affective
  • sa confiance en lui
  • sa capacité à gérer ses émotions
  • ses comportements sociaux

Et la bonne nouvelle, c’est qu’on peut s’en libérer. Pas en devenant des parents parfaits, mais en devenant des parents conscients et engagés.

Alors non, reconnaître une VEO, ce n’est pas dire “je suis un mauvais parent”.
C’est dire : “Je veux comprendre. Je veux faire autrement. Je suis prête à désapprendre ce qui ne m’a pas servi.”

Et rien que ça, c’est déjà énorme.

Le Time-out est-il une violence éducative ordinaire ?

C’est une question qui revient souvent. Et je la comprends. Le Time-Out fait partie des outils proposés dans certains programmes reconnus, comme celui du Dr Barkley pour accompagner les enfants TDAH.

Il y est présenté comme une technique de retrait temporaire, censée aider l’enfant à se réguler… mais aussi à permettre au parent de ne pas exploser.

Je ne l’ai jamais utilisé avec Melyssa. Parce que dès qu’on était en crise, je sentais qu’elle avait besoin de moi, pas de distance. L’isoler aurait coupé le lien. Elle se serait sentie rejetée, incomprise, encore plus en colère.

Personnellement, je suis contre le time-out : La technique du « time out » : pourquoi je dis non, et comment poser des limites autrement ?

Alors, est-ce que le Time-Out est forcément une violence éducative ordinaire ? Pas forcément.
Mais il peut le devenir, si :

  • il est utilisé comme une punition (« Tu files dans ta chambre ! »),
  • il est imposé sans dialogue,
  • il coupe le lien sans proposer d’accompagnement ensuite.

Un enfant neuroatypique, en crise, a souvent besoin de co-régulation. Il n’a pas encore les ressources pour s’apaiser seul. Le Time-Out mal utilisé peut donc être vécu comme une forme de rejet émotionnel.

À l’inverse, un temps de recul choisi, accompagné, peut être bénéfique. Certains enfants demandent à s’isoler pour se recentrer. L’important, c’est de revenir ensuite, reconnecter, réparer.

Tout outil, même bien intentionné, peut devenir une VEO… s’il est utilisé sans lien, sans sens, sans amour visible.

Pourquoi c’est encore plus délicat avec un enfant neuroatypique ?

Des comportements et des émotions décuplées

Quand tu vis avec un enfant TDAH, dys, hypersensible ou dyspraxique, tu sais que l’éducation “standard” ne marche pas. Les réactions sont décuplées.

Les émotions jaillissent à la vitesse de l’éclair. Et les VEO, même involontaires, font souvent plus de dégâts.

Parce que ces enfants n’ont pas les mêmes filtres émotionnels.
Parce qu’ils prennent tout à cœur.
Et surtout, parce qu’ils vivent déjà beaucoup de rejet à l’extérieur.

Une sécurité intérieure fragile

Je me souviens d’un jour où Melyssa a renversé un verre d’eau par maladresse. C’était le troisième accident de la journée. Fatiguée, je lui ai lancé :
“Tu fais exprès ou quoi ?”

Elle s’est figée. Les larmes sont montées. Pas à cause du verre.

Mais à cause de cette phrase. Elle venait de l’école avec le même genre de remarques. Et là, elle l’entendait aussi chez elle.

Un enfant neuroatypique vit souvent dans l’hypervigilance. Il attend la prochaine remarque, la prochaine critique, la prochaine “preuve” qu’il est “trop”, “pas comme il faut”, “difficile”.

Alors quand on crie, punit, isole ou compare… on renforce cette blessure.
Et c’est là que les VEO prennent une autre dimension : ce ne sont pas juste des maladresses éducatives. Ce sont parfois des confirmations de leur insécurité intérieure.

Ce qui ne veut pas dire qu’on doit marcher sur des œufs.
Mais ça veut dire qu’on doit être encore plus conscients de nos mots, de nos gestes. Et qu’on a tout intérêt à construire une maison où ils se sentent compris, respectés, légitimes, même dans leurs tempêtes.

Parce que s’ils ne trouvent pas ça chez nous… ils chercheront ailleurs. Et pas toujours au bon endroit.

Pourquoi on utilise encore des violences éducatives ordinaires (même quand on veut bien faire)?

Soyons honnêtes : aucun parent ne se lève le matin en se disant “Aujourd’hui, je vais crier, punir, blesser.” Et pourtant, ça arrive. Encore. Et encore.

Pourquoi ?

Parce qu’on est humains. Fatigués. Parfois à bout.

Parce qu’on a grandi dans un monde où les VEO étaient la norme, où une fessée ou une humiliation passaient pour de “l’autorité”. Parce qu’on a intégré ces automatismes sans les questionner.

Et puis il y a le contexte :

  • Tu dors mal depuis 4 nuits.
  • Tu gères tout en même temps (boulot, devoirs, lessives, crises).
  • Ton enfant t’appelle pour la 9e fois alors que tu essaies juste de t’asseoir 5 minutes.
  • Et là… tu exploses.

Tu cries. Tu menaces. Tu dis ce truc que tu regrettes à peine prononcé.
Et après ? Tu culpabilises. Tu rumines. Tu te demandes si tu n’es pas en train de tout rater.

Ce cycle épuisant, je l’ai vécu. Je le vis encore parfois. Et tu sais quoi ?
Il ne fait pas de toi un mauvais parent.
Mais il te montre qu’il y a quelque chose à transformer.

Les VEO, souvent, ne sont pas des choix délibérés. Ce sont des signaux d’alerte :

  • Tu es fatiguée.
  • Tu te sens impuissante.
  • Tu manques d’outils.
  • Tu reproduis ce que tu as connu.

Et la bonne nouvelle, c’est qu’on peut désapprendre. À tout âge. À tout moment.
Pas pour devenir un parent parfait, mais pour devenir un parent plus conscient, plus ancré, plus libre.

Parce que la vraie autorité, c’est pas de faire peur. C’est de montrer qu’on peut grandir ensemble.

Les 10 gestes du quotidien qui sont des VEO

On ne parle pas ici de coups ni d’insultes violentes.

On parle de ces petites phrases, attitudes, réflexes qu’on utilise sans y penser, parce qu’on les a toujours entendus. Et pourtant, ils peuvent blesser. Surtout un enfant atypique.

Voici 10 exemples concrets de VEO ordinaires, avec des alternatives plus respectueuses :

  1. “Tu pleures encore ? T’es un bébé ou quoi ?”
    → On ridiculise l’émotion.
    → À la place : “Tu as besoin de pleurer, je suis là.”
  2. “Je vais compter jusqu’à 3…”
    → Menace masquée.
    → À la place : “Tu as besoin d’aide pour faire ce que je t’ai demandé ?”
  3. “File dans ta chambre !”
    → Isolement punitif.
    → À la place : “On va se poser un moment, ensemble ou chacun de son côté ?”
  4. “Regarde ta sœur, elle au moins elle écoute.”
    → Comparaison blessante.
    → À la place : “Je vois que c’est difficile pour toi. Je vais t’accompagner.”
  5. “Tu me fatigues !”
    → Rejet de l’enfant.
    → À la place : “Je suis fatiguée, j’ai besoin de calme. Ce n’est pas contre toi.”
  6. “Tu vas voir ce que tu vas voir.”
    → Menace floue.
    → À la place : “Je t’explique ce qu’on va faire ensemble pour que ça se passe mieux.”
  7. “Tu l’as bien cherché.”
    → Blâme l’enfant au lieu de responsabiliser.
    → À la place : “Ce que tu as fait a eu des conséquences, on va en parler.”
  8. “Arrête ton cinéma.”
    → Déni du ressenti.
    → À la place : “Ce que tu vis a l’air très fort. Tu veux en parler ou qu’on respire ensemble ?”
  9. “Si tu continues, tu restes seule à la maison.”
    → Inquiétude et peur de l’abandon.
    → À la place : “J’ai besoin que tu m’aides pour qu’on puisse partir ensemble.”
  10. “Je ne veux plus te voir.”
    → Rejet total, très violent.
    → À la place : “J’ai besoin de faire une pause, mais je t’aime et je reviens vite vers toi.”

Ce ne sont pas les mots qui comptent le plus. C’est le lien qu’ils construisent… ou qu’ils détruisent.

Dans cet article je te partage une technique pour désamorcer les crises et raffermir le lien que tu as avec ton enfant : Les 3 R de la discipline positive : comment désamorcer les crises sans punir ni crier?

Comment éviter les violences éducatives ordinaires sans culpabiliser ?

Nous sommes humains et vulnérables

On a tous déjà crié. Menacé. Puni sans réfléchir.

Pas parce qu’on est malveillant… mais parce qu’on est humain. Et souvent seule face à un quotidien épuisant.

Alors, maintenant qu’on a mis de la lumière sur les VEO, la vraie question c’est : comment on en sort, sans se flageller ?

Parce que la culpabilité, aussi légitime soit-elle, n’aide pas à changer.

Ce qui aide, c’est d’y aller petit à petit, avec conscience et bienveillance… pour toi aussi.

violences éducatives ordinaires

5 stratégies à expérimenter

Voici 5 pistes concrètes que j’ai expérimentées :

1/ Observer sans se juger

Avant de vouloir tout changer, commence par noter tes automatismes. À quels moments tu cries ? Quand est-ce que tu punis sans réfléchir ? Qu’est-ce qui te met en surcharge ? Cette lucidité, c’est déjà une transformation.

2/ Préparer des phrases-repères

Quand on est sous stress, on a besoin de raccourcis sains. Écris-toi des phrases que tu pourras utiliser en cas de tempête :

  • “Je suis en colère mais je choisis de respirer.”
  • “On va traverser ça ensemble.”
  • “Je t’aime même quand c’est dur.”

3/ Réparer après coup

Il n’est jamais trop tard pour réparer. Melyssa m’a souvent entendu dire :
“Je suis désolée. Ce n’est pas comme ça que je veux te parler. Je vais faire mieux.”
Et tu sais quoi ? Elle apprend, grâce à ça, qu’on peut se tromper, s’excuser, et continuer à avancer

4/ Te former et bien t’entourer

Lire. Écouter. Parler avec d’autres parents. Se sentir moins seul.e. C’est ce qui m’a aidée à tenir les jours les plus durs.

5/ Te rappeler que tu fais déjà de ton mieux

Le simple fait de lire cet article, de réfléchir, de remettre en question… c’est déjà énorme. Tu es sur le chemin. Et ça compte.

Sortir des violences éducatives ordinaires

Comment ma fille m’a sensibilisée?

Tu sais ce que m’a dit Melyssa un soir, après une journée particulièrement chaotique ?
“Je t’aime même quand tu cries… mais je préfère quand tu m’écoutes.”

Ça m’a transpercée. Pas parce qu’elle me jugeait. Mais parce qu’elle voyait clair.
Elle savait que je n’étais pas parfaite.
Mais elle savait aussi que je faisais de mon mieux.

C’est ça, le vrai cœur de la parentalité bienveillante. Ce n’est pas de ne jamais se tromper.
C’est de revenir au lien, encore et encore.
Même après une phrase blessante.
Même après un moment de colère.

Pas besoin d’être parfaite, juste d’être consciente et engagée

Les violences éducatives ordinaires ne sont pas des fatalités. Elles sont des mécanismes qu’on peut comprendre, désamorcer et transformer.

Oui, ça demande du courage.
Oui, ça demande de l’humilité.
Mais tu n’as pas besoin de tout réussir d’un coup.

Tu as juste besoin de garder le cap : celui d’une parentalité où ton enfant se sent aimé, respecté, accompagné, même quand il déborde.
Et où toi, tu te sens légitime, même quand tu as l’impression de flancher.

Tu n’élèves pas juste un enfant.
Tu construis une relation.
Et cette relation, tu peux la réparer. La renforcer. La réinventer.

Un mot à la fois. Un geste à la fois.
Un “je suis désolé.e” sincère.
Un “je t’aime” au milieu du bazar.

Parce qu’au fond, ce qui guérit vraiment…
C’est l’amour en action. Pas la perfection.

A lire aussi : L’obstacle est le chemin : surmonter les défis de la parentalité pour grandir ensemble

Conclusion

Tu n’élèves pas ton enfant avec des manuels. Tu l’élèves avec ton cœur. Et parfois, ton cœur est fatigué.

Si tu t’es reconnu.e dans cet article, ce n’est pas un signe d’échec. C’est un signe que tu es conscient.e. Que tu veux faire autrement. Que tu refuses de continuer sur pilote automatique, même quand c’est ce que tu as connu.

Les violences éducatives ordinaires, ce ne sont pas juste des cris ou des tapes. Ce sont aussi ces petits mots qui blessent, ces gestes qui éloignent, ces réflexes qu’on répète sans les remettre en question. Et chez un enfant neuroatypique, ces micro-violences résonnent fort. Parce qu’il sent tout. Entend tout. Et n’oublie rien.

Mais tu n’as pas à être parfaite. Juste présente.
Présente dans la tempête. Présente quand tu t’excuses. Présente quand tu choisis de dire “Je vais faire autrement.”

Ce n’est pas la perfection qui fait grandir ton enfant. C’est le lien. C’est ta capacité à revenir vers lui, encore et encore, même après un débordement.

Chaque mot bienveillant que tu choisis à la place d’une menace, chaque réparation après un cri… c’est une graine que tu plantes. Une graine de sécurité. D’amour. De résilience.

Et ça, c’est puissant.

Pour découvrir mes meilleurs conseils en images, c’est sur ma chaine OptimismeCool.

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