
10 blocages invisibles qui freinent ton enfant neuroatypique : comment les lever en douceur?
Tu crois que ton enfant manque de volonté ? Qu’il exagère ? Qu’il se laisse aller ?
Et si je te disais que tu te trompes complètement…
La plupart des enfants neuroatypiques ne sont pas freinés par un manque d’intelligence ou d’envie. Ils sont freinés par des blocages invisibles. Des freins que personne ne voit, que l’école ne comprend pas, et que même les parents culpabilisent de ne pas repérer à temps.
On les traite d’agités, de paresseux, de rêveurs ou d’enfants-rois. Mais derrière les comportements dérangeants, il y a souvent un cerveau en lutte, un cœur en tension, une énergie à bout.
Ces blocages sont sournois. Ils sabotent l’élan intérieur de ton enfant sans bruit.
Et plus tu le pousses, plus il résiste. Plus tu le corriges, plus il se replie.
Alors avant de demander plus de discipline ou d’effort, pose-toi cette question :
Et si le vrai problème, c’était ce qu’on ne voit pas ?
Dans cet article, je t’emmène explorer les 10 blocages invisibles qui empêchent ton enfant d’avancer. Et surtout, je te montre comment les lever, avec bienveillance et clarté.
- Ces blocages invisibles qui troublent la pensée : « Je ne comprends pas ce qu’on attend de moi »
- Ces blocages invisibles qui blessent l’estime : « Je ne me sens pas à la hauteur »
- Ces blocages invisibles liés à l’identité : “Je suis comme ça, donc je ne peux pas…”
- Ce blocage invisible qu’on oublie toujours : “Je n’en peux plus…”
- Conclusion
Ces blocages invisibles qui troublent la pensée : « Je ne comprends pas ce qu’on attend de moi »
1/ Des consignes floues ou trop vagues : l’enfant cherche la règle sans la trouver
Quand on dit à un enfant :
– “Sois sage.”
– “Fais un effort.”
– “Concentre-toi un peu !”
On pense être clair. Mais pour un enfant TDAH ou dys, c’est comme si on disait… rien du tout.
Il n’y a aucune information exploitable dans ces phrases. Rien de précis à faire, ni de repère temporel. L’enfant se retrouve à deviner les attentes de l’adulte, à tâtonner, à se tromper… et à se faire gronder pour de « l’opposition ».
Exemple vécu :
Un jour, je demande à ma fille Melyssa de “ranger sa chambre”. Cinq minutes plus tard, elle est assise au milieu des jouets, l’air perdu.
Ce n’est pas qu’elle ne veut pas le faire, c’est qu’elle ne sait pas par où commencer.
Ranger quoi ? Où ? Dans quel ordre ? Elle a besoin d’un découpage précis : “Commence par remettre les livres sur l’étagère, puis mets les peluches dans le coffre.” Et là, elle se met en action.
💡 Ce qu’il faut faire :
- Donner une consigne précise, courte, réalisable tout de suite.
- Proposer une ou deux étapes maximum à la fois.
- Éviter les questions ouvertes (“Tu peux m’aider ?”) qui ajoutent de la confusion.
2/ Un environnement trop bruyant ou instable : le cerveau saturé
Un enfant hypersensible, HPI ou TDAH capte tout. Les bruits, les mouvements, les tensions émotionnelles… même les odeurs.
En classe, le bruit des chaises, les néons qui clignotent, la mouche qui tourne : tout devient source de distraction. À la maison, si le petit frère crie, la télé est allumée et la casserole bout, impossible de se concentrer sur les devoirs.
Résultat :
L’enfant est perçu comme agité, “dans la lune” ou “incapable de se concentrer”.
Mais ce n’est pas un problème d’attention au sens classique. C’est une surcharge sensorielle. Un trop-plein d’infos que son cerveau n’arrive plus à trier.
💡 Ce qu’il faut faire :
- Réduire les sources de stimulation quand il doit se concentrer.
- Offrir un coin calme pour se recentrer, même 5 minutes.
3/ Des attentes mal adaptées : trop, trop vite, trop tôt
Certains enfants atypiques peuvent être très à l’aise dans certains domaines… et complètement perdus dans d’autres.
Ce décalage est déroutant, surtout pour les adultes qui s’attendent à une progression linéaire. On croit que parce qu’un enfant “parle bien” ou a “de bonnes idées”, il saura lire vite, écrire vite, comprendre vite. Mais ce n’est pas toujours le cas.
Exemple avec Melyssa :
Quand elle était en équivalent CM1 (dans une école anglophone), on lui a proposé des petits livres. Comme elle s’exprimait très bien, la maîtresse pensait qu’elle était prête à lire seule.
Mais Melyssa bloquait. Elle lisait un mini-paragraphe… et s’écroulait. Fatigue, découragement, colère. Elle me disait : “Je comprends rien. Ça me donne mal à la tête.”
Alors j’ai décidé de faire autrement.
On a repris les choses paragraphe par paragraphe, puis demi-chapitre par demi-chapitre. Et certains jours… juste un seul paragraphe. Je ne forçais plus. Je lui lisais un passage, elle lisait le suivant. Et petit à petit, elle s’est sentie capable. Parce qu’elle avançait à son rythme, pas à celui imposé par le programme.
Ce qu’il faut faire :
- Adapter les supports à son niveau réel d’endurance cognitive.
- Fractionner les tâches : par exemple, on ne lit pas un livre, on découvre une histoire en petites étapes.
- Remettre du plaisir avant la performance.
- Et surtout : montrer à l’enfant que le chemin compte autant que le résultat.
Quand on dit “il n’écoute rien”, “il fait exprès de ne pas obéir”, on passe à côté du vrai besoin. L’enfant atypique ne fait pas exprès. Il fait comme il peut, dans un monde souvent trop flou, trop bruyant, ou trop exigeant pour lui.
La clé, ce n’est pas de “resserrer la vis”. C’est de clarifier, simplifier et ajuster. Et là, le cerveau atypique commence à déployer ses trésors d’ingéniosité.
Ces blocages invisibles qui blessent l’estime : « Je ne me sens pas à la hauteur »
On parle souvent des besoins cognitifs des enfants atypiques… mais beaucoup moins de leurs fragilités émotionnelles. Et pourtant, ce sont elles qui freinent le plus leur élan intérieur.
Quand un enfant doute de lui, se sent jugé, ou croit qu’il ne sera jamais “à la hauteur”, il freine. Il se retient. Il s’éteint parfois, sans qu’on s’en rende compte.
Voici trois freins émotionnels invisibles, mais puissants.
4/ La peur de décevoir : l’enfant se met une pression immense
Dès qu’un enfant atypique se sent “différent”, il comprend vite qu’il ne fonctionne pas comme les autres. Et parfois, au lieu de s’autoriser à apprendre à son rythme, il se met à vouloir faire plaisir à tout prix. Aux parents, aux enseignants, aux copains…
Il devient ultra-performant dans certains domaines, mais au prix d’une pression intérieure constante. Il a peur de rater. Peur qu’on ne l’aime plus s’il n’est pas parfait.
Exemple :
Quand Melyssa a vu que son institutrice félicitait souvent les enfants qui finissaient les exercices vite, elle s’est mise à rusher tout, même si elle ne comprenait pas bien.
Elle voulait briller. Mais le soir, elle fondait en larmes : “J’ai peur de ne pas y arriver, maman…”
💡 Ce qu’il faut faire :
- Rappeler à son enfant qu’il a le droit d’échouer.
- Valider ses efforts, pas seulement ses performances.
- Montrer que ton amour ne dépend pas de ses résultats.

5/ Les comparaisons constantes : l’enfant perd l’estime de lui-même
C’est un poison doux, insidieux, mais redoutable :
“Regarde ta sœur, elle au moins elle écoute.”
“Ton cousin a de bien meilleures notes.”
Même si c’est dit avec humour, l’enfant retient une chose :
Il est moins bien. Moins fort. Moins aimé.
Résultat :
L’enfant cesse de croire en lui. Il se sent “moins que” les autres. Il n’essaie même plus. Et parfois, il développe un comportement provocant pour cacher sa honte.
💡 Ce qu’il faut faire :
- Arrêter toute comparaison.
- Valoriser ses progrès personnels.
- Le soutenir dans son rythme, même s’il est atypique.
J’en parle dans cette vidéo, c’est une des grandes erreurs des parents d’enfant neuroatypique :
6/ Le manque de valorisation émotionnelle : l’enfant se sent transparent
Un enfant atypique vit souvent des journées pleines de tensions :
- Il ne comprend pas les consignes.
- Il fait des efforts sans qu’on les voie.
- Il est repris, corrigé, redirigé… toute la journée.
À force, il peut finir par se sentir invisible. Ce qu’il ressent, ce qu’il vit intérieurement, personne ne le nomme. On valide (parfois) ses résultats, mais jamais ses émotions.
Exemple :
Mon petit cœur de maman s’est serré quand Melyssa m’a dit un jour : “Tu me dis quand je fais mal, mais tu ne me dis jamais quand je me suis bien retenue.” C’était vrai. Je voyais ses crises, pas ses efforts de régulation en amont. Et ça, c’est une erreur fréquente.
💡 Ce qu’il faut faire :
- Nommer ses efforts émotionnels : “Tu t’es retenu de crier, c’est énorme.”
- L’écouter sans tout de suite corriger.
- Le remercier quand il verbalise une émotion, même forte.
Un enfant atypique a souvent un monde intérieur très riche et très intense. Mais s’il se sent constamment en échec émotionnel, ce monde devient un piège. Il doute. Il se referme. Ou il explose.
Ton rôle, ce n’est pas de le “rendre fort”. C’est de l’aider à croire qu’il est déjà capable, même s’il fait autrement. Même s’il va moins vite. Même s’il pleure.
Parce qu’un enfant qui se sent compris… commence à déployer ses ailes.
Ces blocages invisibles liés à l’identité : “Je suis comme ça, donc je ne peux pas…”
Quand un enfant se forge une idée erronée de lui-même, ça devient comme une prison invisible. Ce qu’on lui répète, ce qu’il entend à l’école ou à la maison, ce qu’il ressent sans toujours le dire… tout cela construit l’histoire qu’il se raconte à son sujet. Et parfois, cette histoire le limite au lieu de l’ouvrir.
Les blocages identitaires sont parmi les plus difficiles à repérer, parce qu’ils sont silencieux mais puissants. Voici trois d’entre eux.
7/ Les étiquettes trop rigides : “Je suis TDAH, donc je n’y arriverai jamais”
Le diagnostic peut être un soulagement. On comprend enfin ce qui se passe. Mais mal utilisé, il devient une étiquette qui enferme.
On entend :
– “Il est TDAH, donc il est ingérable.”
– “Elle est dyslexique, elle n’y arrivera jamais en lecture.”
– “Il est hypersensible, il faut le ménager.”
Résultat :
L’enfant intériorise ces mots. Il se définit par son trouble, pas par ses capacités. Il se dit : “Je suis comme ça. Je ne peux pas changer.” Et il se bloque, même là où il pourrait progresser.
Exemple avec Melyssa :
Après son bilan, elle a commencé à dire : “Moi je suis dyspraxique, donc j’écris mal, c’est normal.” Elle s’en servait pour baisser les bras dès que c’était difficile. Il a fallu l’aider à comprendre que ce n’était pas une excuse, mais un point de départ.
💡 Ce qu’il faut faire :
- Parler du trouble sans en faire une identité.
- Dire : “Tu as un TDAH” plutôt que “Tu es TDAH”.
- L’aider à découvrir ce qu’il peut faire autrement, pas ce qu’il ne pourra jamais faire.
8/ L’oubli de ses forces : “Je ne vaux rien”
Quand on passe nos journées à corriger, reprendre, canaliser… on oublie parfois de dire ce qui va bien. Et l’enfant aussi l’oublie.
Résultat :
Il pense qu’il n’a rien de spécial. Qu’il est “nul partout”. Il ne voit plus ses talents parce que personne ne les met en lumière.
Exemple :
Un jour, Melyssa avait passé un très bon moment avec les enfants d’une amie, beaucoup plus jeunes qu’elle. Elle savait les amuser, les enfants adoraient rester avec elle. Ce jour-là, elle m’a dit : “Tu crois que je pourrais gérer une crèche avec des enfants plus tard ?”
Il suffit parfois d’un regard positif pour rallumer la flamme.
💡 Ce qu’il faut faire :
- Identifier ses “super-pouvoirs” : curiosité, créativité, mémoire visuelle…
- Lui montrer qu’il y a plein de manières d’être intelligent.
- L’encourager à partager ses idées, même atypiques.

9/ Le regard social intériorisé : “Les autres vont se moquer de moi”
Très tôt, certains enfants atypiques développent une peur du jugement. Ils savent qu’ils sont différents. Alors ils se cachent. Ils se fondent dans la masse, ou adoptent un masque : le clown, le rebelle, l’élève parfait…
Résultat :
Ils n’osent plus être eux-mêmes. Ils censurent leurs idées, leurs émotions, leurs comportements… pour correspondre à ce qu’on attend d’eux.
Parfois ils sont même dans la « suradaptation », je t’en parle ici : « Suradaptation », le piège silencieux des enfants neuroatypiques : 5 solutions concrètes
💡 Ce qu’il faut faire :
- Dédramatiser le regard social : “Tout le monde fait des erreurs.”
- Partager nos propres imperfections pour qu’il comprenne que c’est normal.
- L’entourer de personnes qui valorisent la différence, pas qui la jugent.
Les enfants atypiques ne sont pas seulement freinés par leurs troubles. Ce qui les empêche souvent d’avancer, c’est la manière dont ils se perçoivent. Et cette perception se construit… à travers nos mots, nos silences, nos regards.
Notre rôle, ce n’est pas de leur dire qui ils sont. C’est de les aider à découvrir qu’ils ont le droit d’être différents, et que cette différence peut devenir une force.
Dans cette vidéo, je te parle justement du regard de la société : S’adapter à son enfant neuroatypique… ou suivre les attentes de la société ?
Ce blocage invisible qu’on oublie toujours : “Je n’en peux plus…”
Un enfant atypique a souvent un cerveau en ébullition. Ses journées sont un marathon :
- gérer les stimulations sensorielles,
- comprendre des consignes parfois floues,
- s’adapter aux autres,
- retenir ses émotions,
- et faire bonne figure malgré tout.
Même si ça ne se voit pas, cette dépense d’énergie est colossale. Et sans récupération, il finit par craquer. Ou décrocher. Voici le blocage le plus invisible de tous : l’épuisement intérieur.
10/ Le manque de pauses mentales : l’enfant est en surcharge constante
On sous-estime souvent le besoin de repos du cerveau. Pas juste le sommeil. Je parle de vraies pauses mentales, où l’enfant peut lâcher prise sans consigne, sans pression, sans enjeu. Juste… souffler.
Ce que vit un enfant atypique, au quotidien :
- Le TDAH l’oblige à rester concentré sur une tâche alors que son attention saute d’un sujet à l’autre.
- L’enfant dys doit fournir deux à trois fois plus d’efforts pour lire ou écrire.
- L’enfant hypersensible absorbe les émotions de tout le monde.
Résultat :
Il tient bon toute la journée, puis explose le soir à la maison. Ou alors il devient amorphe, se renferme, et se met à dire : “J’en ai marre… je suis nul… je veux rester dans ma chambre.”
Exemple concret avec Melyssa :
Quand elle avait 8 ans, elle rentrait de l’école épuisée. Je pensais qu’elle exagérait, qu’elle « pouvait bien faire 20 minutes de devoirs ». Jusqu’au jour où elle a fondu en larmes en me disant :
“J’ai tenu toute la journée. Je peux plus maintenant.”
Ce n’était pas une crise. C’était une alerte rouge.
💡 Ce qu’il faut faire :
- Intégrer des pauses non négociables dans la journée (même 10 minutes de calme, sans écran ni stimulation).
- Favoriser les activités qui ne sollicitent pas la performance : dessiner, se balancer, marcher dehors.
- Avoir des rituels de décompression : bulles de savon, écoute de musique douce, fidget, coloriage, etc.
Certains parents (et enseignants) pensent que pour aider un enfant atypique, il faut le faire pratiquer encore et encore, comme un entraînement intensif.
Mais un cerveau atypique ne fonctionne pas comme un muscle. Il a besoin de temps pour digérer les informations. Pour se reconstruire après un effort.
Sinon, l’enfant se met en mode “off”. Il semble ne plus rien comprendre, ne plus rien retenir. Ce n’est pas qu’il n’apprend plus. C’est qu’il est saturé.
Conclusion
Ces 10 blocages invisibles ne sont pas des caprices. Ce sont des signaux d’alerte. Des appels silencieux lancés par un enfant qui fait déjà de son mieux… dans un monde qui ne parle pas sa langue.
Tu ne peux pas deviner ce qu’il vit. Mais tu peux apprendre à l’observer autrement.
À entendre ce qui ne se dit pas.
À décoder ce qui semble incompréhensible.
Et surtout, à répondre à ses besoins réels, pas à ses comportements visibles.
Un enfant atypique n’a pas besoin de plus de pression, de punitions ou de morale.
Il a besoin de déclics. De nouvelles stratégies. D’un environnement qui l’aide à s’aligner avec lui-même, pas à se tordre pour correspondre.
Et ce changement commence par toi.
Par ton regard.
Par ta capacité à faire un pas de côté, à t’interroger, à ajuster.
Parce que ce que tu choisis de voir… change tout.
Alors la prochaine fois que ton enfant crie, bloque, explose ou s’effondre, demande-toi : quel blocage invisible est en train de le freiner ?
Et souviens-toi :
“Un enfant atypique n’a pas besoin qu’on le change. Il a besoin qu’on le comprenne, qu’on l’équipe… et qu’on l’aime tel qu’il est, même quand c’est dur.”
Si cet article t’a parlé, c’est sûrement que tu vis aussi ces moments de fatigue, de tensions, de découragement.
J’ai rassemblé dans un guide gratuit les outils concrets qui m’ont aidée à traverser ça avec ma fille.
Trop de cris, de tensions, de doutes au quotidien ?
Ce guide va t’aider à comprendre ton enfant neuroatypique et à reprendre la main, pas à pas, sans t’épuiser.
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