croyances toxiques

3 croyances toxiques que je refuse de transmettre à ma fille neuroatypique

« L’argent ne fait pas le bonheur. »
« Il n’y a que les grandes écoles qui ouvrent les vraies portes. »
« Sois sage, obéissante, ça te mènera loin. »

On a toutes grandi avec ces phrases. On les entendait à table, à l’école, dans les films. Elles semblaient pleines de bon sens. Inoffensives. Même rassurantes.

Mais un jour, je me suis arrêtée. Et j’ai tout décortiqué.
Parce que je suis devenue mère. Et transmettre ces croyances toxiques à ma fille, Melyssa, ça me semblait… dangereux.

Je me suis demandée : est-ce que je veux vraiment qu’elle passe sa vie à chercher la sécurité plutôt que l’alignement ? À faire des choix raisonnables plutôt que vivants ? À s’excuser d’être différente pour rentrer dans un moule qu’elle n’a pas choisi ?

Alors j’ai écrit ce texte. Pas pour faire joli. Pas pour faire consensus.
Mais pour livrer le fond de ma pensée.
Ce que je ne veux PAS transmettre à ma fille. Ce que je refuse d’encourager.

Je suis toujours cash et ça ne plait pas toujours.
Mais c’est important. Parce que les mots qu’on répète à nos enfants deviennent leur voix intérieure.
Et cette voix, je veux qu’elle soit libre. Alignée. Et puissante.

Croyance toxique n°1 : « Un CDI dans une grande boîte, c’est ça réussir. »

Pourquoi ce modèle unique de réussite détruit plus qu’il ne libère?

Ce modèle, c’est celui qu’on transmet encore partout.

Dès l’école, on prépare les enfants à rentrer dans des cases. On valorise les bons élèves, ceux qui suivent les consignes, qui visent les grandes écoles.
Mais personne ne leur dit que ce chemin ne garantit ni l’épanouissement, ni la joie, ni la liberté.
Au contraire. Beaucoup de ceux qui réussissent “sur le papier” se sentent vidés à l’intérieur. Prisonniers d’un rythme, d’une routine, d’un moule.

Et pour un enfant neuroatypique comme Melyssa, ce modèle-là n’est pas seulement inadapté.

Il peut être destructeur.
Parce qu’il nie ses forces. Il ignore son potentiel. Il la juge selon des critères rigides qu’elle ne choisit pas.

Mais ce piège du modèle unique, je l’ai vu à l’œuvre aussi autour de moi, très concrètement. Une personne de ma famille, par exemple, était considérée comme l’exemple à suivre. Elle avait un parcours brillant, sans faute, avec un poste à responsabilité dans une grande entreprise à Paris. On me répétait souvent : “Fais comme elle.”

Mais un jour, elle m’a confié qu’elle se sentait vide. Sans énergie, sans enthousiasme. Elle avait tout… sauf la sensation d’être à sa place.

Elle a fait preuve d’un immense courage en prenant la décision de quitter cette « prison dorée » pour tout recommencer. Elle a intégré les Beaux-Arts. Aujourd’hui, elle est artiste peintre, épanouie, libre et rayonnante.

Son histoire m’a ouvert les yeux.
Le succès ne se mesure pas à la hauteur du salaire ou au prestige du poste.
Il se mesure à l’alignement intérieur.
À cette joie tranquille du matin.
À l’énergie qu’on retrouve quand on cesse de jouer un rôle.

Et si on arrêtait de croire que la sécurité professionnelle est le sommet de la réussite ?

Je refuse que ma fille sacrifie sa joie pour une fiche de paie dorée

Un jour, Melyssa m’a dit :
“Moi, je veux pas de patron comme toi.”
Sur le coup, j’ai ri. Et puis j’ai vu dans ses yeux que ce n’était pas une blague.

Elle ne rêve pas forcément de “réussite” au sens classique du terme.
Elle veut créer, tester, rêver, inventer des choses qui n’existent pas encore.

Mais je lui ai aussi expliqué qu’on ne fait pas toujours ce qu’on aime.
Que parfois, on prend un job pour payer les factures.
Qu’on traverse des étapes. Des compromis. Des boulots “alimentaires”.

Mais que ça ne doit jamais devenir une fin en soi.
L’essentiel, c’est de garder vivante sa quête.
De ne pas oublier ce qui fait vibrer à l’intérieur.
De ne pas laisser les cases définir qui on est.

Et si le vrai succès, c’était justement ça ?
Pas une situation, mais une sensation.
Pas un diplôme, mais un alignement.
Pas une étiquette, mais une vie choisie, même par petits bouts.

Alors je ne veux pas lui imposer une vision figée de la réussite.
Je veux lui poser les bonnes questions :

Qu’est-ce que tu aimes faire, même quand cest difficile?
Qu’est-ce qui te donne de l’énergie, même après une mauvaise journée ?
Qu’est-ce que tu veux défendre, même si personne ne t’applaudit ?

Parce que sa vie aura de la valeur, qu’elle soit entrepreneuse, artiste, scientifique ou serveuse entre deux projets.
Ce qui compte, ce n’est pas le statut. C’est la direction.

Croyance toxique n°2 : « Sois sage, obéis, et tout ira bien. »

Quand l’obéissance devient une prison déguisée

Le système adore les enfants sages. Ceux qui lèvent la main. Qui ne dérangent pas. Qui rentrent dans le rang. Mais à quel prix ?

À force de vouloir plaire, on oublie de penser.
À force d’être raisonnable, on devient invisible.
Et pire encore : on se convainc que pour “réussir”, il faut taire ce qui fait notre singularité.

Melyssa, comme beaucoup d’enfants atypiques, ne rentre pas dans cette logique.
Elle ressent fort, elle questionne, elle remet en cause.
Et ça fait peur aux adultes. Parce que ça bouscule. Parce que ça ne se laisse pas formater.

Mais justement : je ne veux pas qu’elle devienne une version lisse d’elle-même juste pour faire plaisir.
Je veux qu’elle apprenne à penser par elle-même, à défendre ses idées, à écouter sa boussole intérieure.

« Sois raisonnable, rentre dans le moule »

Un soir, Melyssa m’a lancé :
« Pourquoi je dois faire comme les autres si j’ai une autre idée ? »
Elle parlait d’un menu, elle trouvait absurde l’ordre « entrée-plat-dessert ».
Et franchement, elle avait raison.

Ma première réponse a été un réflexe d’adulte : « Parce que c’est comme ça. »
Mais en creusant, j’ai découvert que démarrer un repas par des fruits était bien plus adapté physiologiquement.

Ce petit échange m’a réveillée.
Parce qu’on apprend souvent à nos enfants à faire comme tout le monde, sans questionner.
À être raisonnables… alors que ça peut être le début de l’oubli de soi.

Moi, je ne veux pas qu’elle entre dans un moule.
Je veux qu’elle invente le sien.
Qu’elle ose rêver grand, pas pour briller, mais pour être pleinement elle-même.
Pas pour cocher des cases, mais pour écouter cette voix intérieure qu’on veut souvent faire taire.

Être raisonnable, ce n’est pas une valeur absolue. C’est souvent une manière polie de dire : “Rentre dans le moule.” Mais rêver, explorer, créer, désobéir parfois… c’est aussi ce qui change le monde.

Attention forcer à rentrer dans un moule peut être très dangereux : Rentrer dans le moule : ce que ça coûte à nos enfants (et à nous)

« Mieux vaut s’adapter que déranger »

Je veux que Melyssa ose rêver grand.
Pas pour devenir célèbre ou exceptionnelle, mais pour vivre une vie fidèle à qui elle est.
Qu’elle ne passe pas sa vie à cocher des cases pour obtenir une validation extérieure, mais qu’elle apprenne à s’aimer en vérité.

« Si vous ne bâtissez pas votre rêve, quelqu’un va vous embaucher pour l’aider à bâtir les siens » Tony. A Gaskins Jr.

Parce qu’il y a une force incroyable dans le fait d’assumer sa différence.
Et qu’aucune vraie transformation ne naît d’un comportement obéissant.

Au début, je voyais la neuroatypie de Melyssa comme un frein.
Je pensais sincèrement que ce serait difficile pour elle de trouver sa place dans un monde normé, rapide, exigeant. Et quelque part, j’avais peur.
Mais ce que tu crois… tu le nourris. Et à force d’avoir cette pensée en boucle, j’étais en train d’enfermer ma fille dans une case avant même qu’elle ait pu s’exprimer.

Alors j’ai décidé de faire autrement.
J’ai commencé à chercher. À lire. À regarder le parcours de personnes célèbres, elles aussi neuroatypiques. Et là… révélation.
Ce n’était pas malgré leur atypie (dyslexie, autisme, etc.) qu’elles avaient réussi.
C’était grâce à elle. Einstein. Newton. Edison. Et aujourd’hui Elon Musk (qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas). Tous ont d’abord été incompris.
On les a pointés du doigt, jugés dérangeants, à côté de la plaque.
Puis ils ont transformé leur regard singulier en génie créatif.
Ils ont bousculé les règles, les structures, les habitudes.
Et un jour… ils sont devenus la nouvelle norme.
Comme la voiture électrique aujourd’hui : autrefois utopique, désormais incontournable.

Je ne veux plus que ma fille s’adapte à un monde qui n’est pas fait pour elle.
Je veux qu’elle participe à le transformer.

Je t’en parle plus en détail dans un autre article : « Suradaptation », le piège silencieux des enfants neuroatypiques : 5 solutions concrètes

Je ne veux plus que Melyssa passe sa vie à se recroqueviller pour tenir dans des cadres trop étroits.
Je veux qu’elle apprenne à les redessiner. Ou à les briser quand ils la blessent.

Oser rêver grand

Je veux que Melyssa ose rêver grand.
Pas pour devenir célèbre ou exceptionnelle, mais pour vivre une vie fidèle à qui elle est.
Qu’elle ne passe pas sa vie à cocher des cases pour obtenir une validation extérieure, mais qu’elle apprenne à s’aimer en vérité.

Parce qu’il y a une force incroyable dans le fait d’assumer sa différence.
Et qu’aucune vraie transformation ne naît d’un comportement obéissant.
Je veux qu’elle découvre sa manière unique d’être au monde.
Et qu’elle comprenne que ce qui la rend différente peut devenir exactement ce dont le monde a besoin.

Je ne lui demande pas d’être sage. Je lui demande d’être juste.
Je ne lui dis pas “sois raisonnable”. Je lui dis “sois courageuse”.
Je ne l’encourage pas à obéir aveuglément. Je lui apprends à questionner, à comprendre, à choisir en conscience.

Je veux qu’elle respecte les autres, mais aussi ses propres limites.
Qu’elle écoute les règles, mais qu’elle sache qu’elle peut en réinventer.

Parce qu’au fond, notre société n’a pas besoin de clones obéissants.
Elle a besoin de penseurs, de rêveurs, de créateurs…
Et d’enfants qui ont gardé intacte leur capacité à s’indigner, à imaginer, à dire “non” quand ça n’a pas de sens.

Tu veux l’aider à réaliser ses rêves, voici quelques conseils : Comment encourager son enfant à réaliser ses rêves?

Croyance toxique n°3 : « L’argent, ça ne compte pas. »

Pourquoi nier l’importance de l’argent fragilise nos enfants?

Dans beaucoup de familles, surtout quand on a grandi avec peu, l’argent est un sujet tabou.
On ne l’aborde pas. Ou alors avec gêne.
On apprend à “faire avec” mais jamais à créer, gérer, ou investir.
Résultat ?
On grandit avec des croyances limitantes : “je ne mérite pas plus”, “l’argent c’est pour les autres”, ou pire… “je ne suis pas douée avec ça.”

Et moi, j’ai grandi avec ça.

Ma mère m’a élevée seule. Une femme brillante, fonctionnaire, chercheuse dans le domaine de la santé.
Elle a eu une carrière impressionnante : membre experte à l’OMS, plus de 30 pays parcourus avec une seule mission en tête, améliorer la santé des plus vulnérables.
Un modèle de force, de dévouement, d’engagement.

Mais malgré cette réussite, elle m’a toujours répété : “L’argent ne fait pas le bonheur.”
Et ce que j’entendais derrière, c’était : “Ceux qui ont de l’argent ne l’ont pas vraiment mérité.”
Comme si être riche, c’était louche. Soit un héritage vide de sens, soit un coup de chance, soit une affaire douteuse.

J’ai donc longtemps cru qu’il fallait choisir : soit être utile, soit être riche.
Soit contribuer au bien commun, soit gagner de l’argent.

Et puis la vie m’a mis sur le chemin du livre d’Olivier Roland : “Tout le monde n’a pas eu la chance de rater ses études.” Une claque. C’est là que j’ai compris que “faire de l’argent” pouvait s’apprendre. Que c’était une compétence. Pas une question de morale, ni de hasard.
Mais surtout, que je devais déconstruire tout un mindset hérité de générations.
Un rapport biaisé, parfois saboté, à la richesse.

Aujourd’hui, je veux que ma fille parte sur de meilleures bases.
Je veux qu’elle sache que ce n’est pas sale de vouloir de l’argent.
Que ce n’est pas honteux de vouloir bien vivre, d’être libre, de ne pas dépendre.

Je veux qu’elle ose construire une vie à la fois alignée et confortable.
Sans culpabilité. Sans justification.
Juste parce qu’elle le mérite. Parce que c’est possible. Et surtout, parce que c’est à elle d’en décider.

Je veux que ma fille sache gagner de l’argent sans honte ni peur

Ce que je veux lui montrer, c’est que l’argent n’est ni bon ni mauvais.
C’est un outil. Un levier.
Un moyen de créer de la liberté, du confort, de la sécurité.
Pas pour briller, mais pour choisir.

Parce que oui, l’argent permet de dire non à ce qui ne nous respecte pas.
Il permet de dire oui aux projets qui nous font vibrer.
Il permet de se soigner, de voyager, de se former, d’offrir de la qualité de vie à ceux qu’on aime.
Et ça, c’est précieux.

Mais je veux aussi lui montrer que courir après l’argent pour faire bien sur Instagram, s’endetter pour un style de vie qu’on ne peut pas assumer, ce n’est pas de la liberté.
C’est de la prison dorée.

L’argent doit servir tes valeurs, pas les écraser.

Je lui apprends que c’est ok de vouloir gagner de l’argent.
Et même beaucoup.
Mais je lui montre surtout comment : en respectant qui elle est, en s’appuyant sur ses talents, en créant de la valeur.

Je lui parle d’argent comme je lui parle d’émotions : avec simplicité, sans jugement.
Je l’aide à comprendre ce qu’elle veut vraiment.
Pas pour “faire comme les autres”, mais pour vivre selon ses propres règles.

Je veux qu’elle sache qu’elle n’a pas à choisir entre passion et sécurité.
Elle peut construire les deux.
À sa manière.
Et que plus elle saura gérer son argent, plus elle sera libre de créer une vie alignée.

Parce que oui, l’argent n’est peut-être pas le but.
Mais c’est souvent le carburant d’une vie choisie.

Conclusion

On dit souvent : “Fais de ton mieux avec ce que tu as reçu.”
Et moi, j’ai reçu beaucoup. Des valeurs solides. De la force. De la résilience.
Mais aussi des croyances limitantes. Surtout sur l’argent. Et sur ce que ça veut dire “réussir”.

Alors aujourd’hui, je fais le tri.
Je garde ce qui élève. Ce qui donne des racines. Ce qui inspire.
Mais je refuse de transmettre ce qui enferme. Ce qui culpabilise. Ce qui bride.

Je veux que Melyssa grandisse avec une voix intérieure qui lui dit :
Tu as le droit d’être ambitieuse. D’être libre. D’être différente.
Tu as le droit d’aimer l’argent si tu l’utilises pour construire une vie belle, juste, utile.
Et non, tu n’as pas besoin de cocher toutes les cases pour mériter ta place.

Je préfère qu’elle dérange un peu… plutôt qu’elle s’éteigne à force de se conformer.

Alors j’ouvre une nouvelle voie. Une voie imparfaite, mais alignée.
Qui dit : Tu n’as pas à entrer dans le moule. Tu peux créer ta propre forme. Et en inspirer d’autres à faire de même.

« Tu n’as pas à suivre le chemin tracé. Tu peux en créer un nouveau, un pas après l’autre. Et ce chemin, un jour, servira de repère à d’autres enfants qui se croient perdus. »

Si cet article t’a parlé, c’est sûrement que tu vis aussi ces moments de fatigue, de tensions, de découragement.
J’ai rassemblé dans un guide gratuit les outils concrets qui m’ont aidée à traverser ça avec ma fille.
Trop de cris, de tensions, de doutes au quotidien ?
Ce guide va t’aider à comprendre ton enfant neuroatypique et à reprendre la main, pas à pas, sans t’épuiser.

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