Comment réduire la fatigue parentale sans changer ta routine quotidienne?
Être parent d’un enfant atypique, c’est un voyage unique, rempli de défis constants qui peuvent parfois te laisser épuisé, tant physiquement qu’émotionnellement.
Entre les rendez-vous médicaux, les besoins spécifiques de ton enfant, et les montagnes russes émotionnelles à gérer, il arrive que tu te sentes vidé avant même que la journée ne touche à sa fin. Pourtant, tu continues, jour après jour, avec tout ton amour et ta détermination, car tu sais combien ton rôle est essentiel.
Mais la fatigue, elle, s’accumule, et tu te demandes peut-être comment l’alléger sans devoir tout bouleverser dans ton quotidien. Comment réduire la fatigue sans changer ta routine quotidienne?
Bonne nouvelle : il existe des postures psychologiques simples et puissantes que tu peux adopter, qui s’intègrent naturellement à ta routine, sans la chambouler.
Il ne s’agit pas de tout réinventer, mais de faire des petits ajustements pour retrouver plus de sérénité et d’énergie. Ensemble, explorons ces stratégies pour alléger ton fardeau et te redonner l’énergie dont tu as besoin.
1/ Réduire la fatigue en acceptant l’imperfection
Reconnaitre les attentes irréalistes
Les parents, surtout ceux d’enfants atypiques, peuvent souvent se fixer des attentes élevées et irréalistes. Ces attentes peuvent concerner le comportement de l’enfant, le déroulement des journées ou même les progrès scolaires.
Il est important de reconnaître que ces attentes, souvent influencées par des normes sociales ou familiales, ne correspondent pas toujours à la réalité quotidienne.
Pour alléger cette pression, cette fatigue latente, prends un moment pour évaluer tes attentes.
Sont-elles réalistes, compte tenu des besoins de ton enfant ?
Prends l’habitude de revoir tes objectifs pour la journée et d’ajuster tes attentes en fonction de ce qui est réalisable. En te fixant des objectifs plus souples et atteignables, tu réduis le sentiment de frustration et tu peux te concentrer sur l’essentiel : le bien-être de ta famille, plutôt que sur la perfection que personne n’atteint vraiment.
Apprendre à lâcher prise
Lâcher prise signifie accepter que tout ne se déroulera pas toujours comme prévu et que c’est normal. Pour y arriver, commence par te rappeler que tu ne peux pas tout contrôler, surtout avec un enfant neuroatypique.
Identifie les moments où tu tentes de forcer une situation ou de maintenir un contrôle excessif.
Par exemple, il m’est arrivé avec ma fille de prévoir un samedi juste entre nous. Je m’imaginais papoter, me balader avec elle, manger une bonne glace. En réalité, au bout de 30 minutes, elle a préféré rentrer à la maison pour discuter au téléphone avec ses copines.
Lâcher prise, c’est accepter que l’imprévu fait partie du quotidien et qu’il peut aussi apporter de jolies surprises. J’en avais profité pour me mettre sous la couette et terminer une série Netflix.
Célébrer les imperfections comme des opportunités
Au lieu de considérer les imperfections comme des échecs, il est utile de les voir comme des opportunités d’apprentissage. Chaque défi que rencontre votre enfant atypique peut te pousser à chercher des solutions créatives ou à adopter une nouvelle approche.
Par exemple, ma fille avait un mal fou à pour apprendre les tables de multiplication. Cela m’a amenée à explorer des méthodes alternatives : l’apprentissage en chansons, par le jeu ou par des supports visuels. Ces imperfections peuvent aussi permettre à ton enfant de développer des compétences qui ne seraient pas apparues autrement, comme la résilience ou l’autonomie.
2/ Pratiquer la bienveillance envers soi-même
Se pardonner les erreurs
Les parents d’enfants atypiques sont souvent confrontés à des moments de stress intense, ce qui peut les amener à faire des erreurs. Il est crucial de ne pas être trop dur avec soi-même.
Accepte tes erreurs, ça fait partie de la vie. Lorsque tu fais une erreur, reconnais-les sans culpabilité excessive. Demande-toi ce que tu peux apprendre de cette situation et comment tu peux réagir différemment à l’avenir. Rappelle-toi que personne n’est parfait et que chaque parent traverse des moments de doute.
Il m’est arrivé par exemple de sortir des phrases toxiques à ma fille : « Mais ce n’est pas possible, ça fait 10 fois que je t’explique la même chose et tu as encore oublié! ». J’ai appris avec le temps qu’elle avait juste un cerveau qui fonctionnait différemment. Une mémorisation et un schéma de pensées très spécifique. J’ai appris à apprivoiser cela et à valoriser ses points forts.
Adopter un discours intérieur bienveillant
Le discours que tu as envers toi-même a un impact direct sur ton état émotionnel et ta capacité à gérer les défis quotidiens. Si tu te critiques constamment ou que tu te reproches tes erreurs, cela peut augmenter ton stress et te faire sentir dépassée.
À l’inverse, un discours intérieur bienveillant peut t’aider à être plus résiliente et à mieux surmonter les difficultés. Par exemple, au lieu de dire « Je n’arrive à rien », dis-toi « Je fais de mon mieux dans une situation difficile ». En pratiquant régulièrement cet exercice, tu développes une attitude plus douce et plus tolérante envers toi-même.
S’engager dans des pratiques de soin personnel
Prendre soin de soi est essentiel pour maintenir un bon équilibre mental et émotionnel, surtout en tant que parent d’enfant atypique. Il peut être difficile de trouver du temps pour soi, mais même de petits moments de répit peuvent avoir un impact significatif.
Identifie des activités qui t’apaisent et qui te ressourcent, comme lire un livre, prendre un bain ou faire une marche rapide. Planifie ces moments dans ton emploi du temps, tout comme tu planifies les activités de ton enfant. Le soin personnel ne devrait pas être considéré comme un luxe, mais comme une nécessité pour rester serein et disponible pour ton enfant. Un parent en meilleure forme mentale et physique pourra mieux gérer les défis quotidiens.
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3/ Se concentrer sur ce qui est sous ton contrôle
Identifier les aspects contrôlables dans ton quotidien
Dans le cadre de la parentalité, il est facile de se sentir submergé par les aspects que tu ne peux pas contrôler, comme les réactions de ton enfant ou les imprévus extérieurs.
Cependant, se concentrer sur ce qui est sous ton contrôle peut t’aider à réduire le stress.
Par exemple, tu ne peux pas contrôler les émotions de ton enfant, mais tu peux contrôler la manière dont tu réagis à ces émotions. Tu peux aussi ajuster l’environnement à la maison pour créer une atmosphère plus calme ou plus structurée. Par exemple, on a créé un coin de jardin avec beaucoup de verdure et une petite cascade. Un petit oasis apaisant pour nous ressourcer.
Fais une liste de ce que tu peux réellement influencer, puis concentre-toi sur ces éléments. Cela te permettra de ressentir une plus grande maîtrise de la situation et de réduire les frustrations liées aux aspects incontrôlables. Je te donne quelques idées :
- La valorisation de ses réussites, même petites
- La manière dont tu lui expliques ses émotions et comment les gérer
- La gestion de ta propre fatigue pour rester patiente
- La façon dont tu gères le jugement des autres
- La gestion des situations sociales pour éviter l’anxiété
- La manière dont tu t’entoures d’une communauté de soutien (autres parents, forums, groupes)
- La recherche continue de nouvelles approches pédagogiques adaptées
- La gestion de tes propres attentes vis-à-vis de ton enfant
- La prise en compte de ses forces dans son apprentissage
- Ton attitude face à l’imprévu
- La gestion des écrans à la maison
Dans cet article, tu trouveras 10 astuces pour éviter d’accumuler la fatigue. Il ne s’agit pas de postures psychologiques comme dans cet article mais plutôt d’hygiène de vie : Comment éviter la fatigue: astuces
Réduire le stress lié aux situations incontrôlables
Les situations imprévues ou incontrôlables peuvent souvent provoquer du stress, surtout quand on est parent d’un enfant atypique. Cependant, en apprenant à accepter ces moments et à réagir de manière constructive, tu peux réduire leur impact négatif sur ton bien-être.
Par exemple, si une sortie ne se passe pas comme prévu, essaie de ne pas te laisser emporter par la frustration. Respire profondément et adapte-toi à la situation. Des techniques comme la respiration consciente peuvent t’aider à rester ancré dans l’instant présent, plutôt que de te focaliser sur ce qui échappe à ton contrôle. Plus tu pratiques l’acceptation des imprévus, plus tu te sentiras serein.
Je t’invite à tester cette technique de relaxation qui peut abaisser ton niveau de stress en 5 minutes : Séance de relaxation anti-stress : la « caresse du papillon »
Recentrer tes efforts là où ils comptent le plus
Il est facile de vouloir tout contrôler et de t’épuiser à essayer de tout gérer.
Mais pour éviter cela, il est important de te recentrer sur les aspects où tu peux réellement faire la différence.
Par exemple, au lieu de te stresser sur chaque détail de la journée de ton enfant, concentre-toi sur les moments clés où tu peux vraiment apporter quelque chose : une routine du matin apaisée, un moment de partage en fin de journée, ou un soutien émotionnel constant.
En concentrant tes efforts sur ce qui compte vraiment, tu seras plus efficace et tu éviteras de te disperser inutilement.
4/ Accepter les émotions difficiles
Comprendre l’importance des émotions négatives
Les émotions négatives telles que la frustration, la colère ou la tristesse sont naturelles, surtout dans le cadre de la parentalité d’un enfant atypique. Ces émotions peuvent être vues comme des signaux indiquant que quelque chose ne va pas et qu’un ajustement est nécessaire. Plutôt que de les refouler ou de te juger pour les ressentir, il est utile de les accueillir et de les comprendre.
Par exemple, si tu te sens frustré après une longue journée, réfléchis à la source de cette émotion :
Est-ce un besoin non satisfait ?
En reconnaissant tes émotions, tu pourras mieux y répondre et éviter qu’elles ne s’accumulent et deviennent ingérables. L’acceptation des émotions est un premier pas vers leur gestion.
Développer une tolérance émotionnelle
Apprendre à tolérer et gérer ses propres émotions, ainsi que celles de ton enfant, est crucial pour naviguer sereinement dans les défis quotidiens.
La prochaine fois que tu te sens submergé par une émotion, essaie de ne pas réagir immédiatement. Respire profondément, fais une pause, et prends du recul sur la situation.
En pratiquant cela régulièrement, tu pourras mieux gérer les moments de crise et réagir de manière plus posée. Si ton enfant traverse une crise émotionnelle, ta tolérance émotionnelle et ton calme l’aideront à se réguler également. Cela demande de la pratique, mais les bénéfices sont considérables pour toute la famille.
5/ Être optimiste
Cultiver une vision positive malgré les défis
En tant que parent d’un enfant atypique, il est facile de se focaliser sur les difficultés quotidiennes. Pourtant, il est essentiel de cultiver une vision positive pour le futur, même dans les moments de doute. Pour cela, concentre-toi sur les petites victoires de chaque journée, aussi minimes soient-elles.
Par exemple, même si une tâche semble difficile pour ton enfant, chaque petit progrès est un pas en avant. Adopter une attitude optimiste ne signifie pas ignorer les problèmes, mais plutôt les aborder avec l’idée que chaque défi peut être surmonté avec le temps et la patience.
Cela t’aidera à renforcer ta propre résilience et à donner à ton enfant l’envie de persévérer, même face aux obstacles. Rappelle-toi que les progrès peuvent être lents, mais chaque petit pas compte.
Cette vision positive aide à garder le moral dans les moments difficiles et à avancer avec plus de sérénité.
A lire aussi : Comment apprendre l’optimisme? 5 techniques efficaces
Créer des rituels pour renforcer l’optimisme
Les rituels peuvent être un excellent moyen de nourrir l’optimisme au quotidien.
Un exemple simple est de finir chaque journée en partageant avec ton enfant trois moments positifs, aussi petits soient-ils. Cela peut être un moment agréable, une réussite scolaire ou un geste gentil.
Ce rituel renforce une perspective positive et apprend à ton enfant à voir le côté lumineux de chaque journée, même dans les périodes plus difficiles.
Ces petits rituels peuvent aussi t’aider à te recentrer sur ce qui fonctionne bien et à maintenir une attitude optimiste, malgré les défis. Plus ces rituels sont réguliers, plus ils contribuent à créer une atmosphère positive et à cultiver un état d’esprit résilient.
Je t’invite à lire cet article qui donne également des astuces spécifiques (comme la boule magique) pour aider à rester positif : Comment rester positif ? 3 astuces qui changent la vie
Croire en la capacité de ta famille à surmonter les défis
Être optimiste, c’est aussi croire que, malgré les défis, ta famille a la capacité de s’adapter, de surmonter les difficultés et de grandir ensemble.
Au lieu de te concentrer sur les obstacles, essaie de mettre en avant les forces et les compétences de chaque membre de ta famille.
Par exemple, souligne la persévérance de ton enfant ou ta capacité à rester calme dans les moments de tension.
En croyant en votre capacité collective à affronter les épreuves, tu renforces la cohésion et la résilience familiale. Cette croyance positive permet à chacun de se sentir soutenu et confiant, même face aux situations les plus difficiles.
Conclusion
En conclusion, réduire la fatigue parentale sans bouleverser ton quotidien est tout à fait possible en intégrant des ajustements simples mais efficaces.
Accepter l’imperfection, pratiquer la bienveillance envers toi-même, et te concentrer sur les aspects que tu peux réellement contrôler te permettront de retrouver une sérénité précieuse et l’énergie dont tu as besoin.
Apprends à accueillir les émotions difficiles, sans les laisser te submerger, car elles font partie intégrante du processus.
Cultiver une vision optimiste, accompagnée de rituels positifs, renforcera ta résilience face aux défis constants de la parentalité.
Rappelle-toi que chaque petit progrès, aussi minime soit-il, a son importance, autant pour toi que pour ton enfant.
Il ne s’agit pas de tout transformer, mais plutôt d’adopter des postures psychologiques qui, au fil du temps, allégeront considérablement ton fardeau.
Cet article fait partie de l’événement “Gérer la fatigue au quotidien” organisé par Ana, du blog Origami Mama. Ce site aide les mamans à retrouver une sérénité familiale en prenant soin d’elles. J’apprécie beaucoup ce site et j’ai trouvé cet article particulièrement pertinent pour toi : Ma morning routine pour commencer ma journée avec énergie et sérénité.
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Merci pour cet article 🙂 ! J’apprécie particulièrement l’idée d’accepter l’imperfection et de se concentrer sur ce qui est sous notre contrôle. En tant que parent, ces petits ajustements psychologiques sont essentiels pour alléger la charge quotidienne sans tout bouleverser.
Merci pour ce témoignage poignant et inspirant.
Être parent d’un enfant atypique est un véritable voyage plein de défis, mais vous réussissez à partager des astuces concrètes et bienveillantes pour mieux gérer la fatigue et trouver des moments de sérénité.
Bravo pour cet article rempli de lumière et de résilience !
Tu partages des astuces qui sont à la fois réalistes et faciles à mettre en pratique, ce qui les rend d’autant plus précieuses pour les parents débordés. J’aime particulièrement ton approche qui allie bien-être, organisation, et lâcher-prise. C’est rassurant de voir qu’on peut retrouver un peu d’énergie sans culpabiliser.
Merci Elise pour ton partage et pour ta participation à cet évènement !
J’aime beaucoup tes astuces car elles font réellement une différence. 🙂
Merci pour cet article hyper positif.
Je retiens de se concentrer sur ce qui est sous notre contrôle. Cela évite bien des tracas inutiles !
Merci pour cet article plein de bienveillance et de conseils pertinents. Tes témoignages d’expérience personnelle rend cet article encore plus agréable à lire et plus touchant aussi. Ces rappels sont très précieux pour moi, et le seront pour tous les parents qui te lisent 🙂