gérer les crises

Comment gérer les crises avec sérénité avec une technique surprenante?

Il y a des moments où tout semble s’effondrer.

Une simple consigne qui ne passe pas, un « non » qui déclenche une tempête… et voilà ton enfant en pleine crise. Ses cris résonnent, ton cœur s’emballe, et une petite voix intérieure commence à chuchoter : « Pourquoi je n’arrive pas à gérer ça ? ».

Si tu es parent d’un enfant neuroatypique, tu connais sûrement ces instants où l’émotion monte en flèche et où tu te sens dépassée, ces instants où tu ne sais pas comment gérer les crises.

J’ai vécu ces moments avec Melyssa, ma fille qui est multi-dys, TDAH et hypersensible.

Elle pouvait passer d’un calme apparent à une explosion d’émotions en quelques secondes. J’essayais de calmer les choses, de contrôler la situation, mais plus je m’investissais émotionnellement, plus tout empirait. Jusqu’au jour où j’ai découvert une technique assez puissante mais contre-intuitive : prendre du recul en imaginant que ce n’est pas ton enfant.

Oui, ça peut sembler étrange au début. Mais en faisant comme si c’était l’enfant de ta meilleure amie, tout devient plus simple. Tu te détaches de l’intensité émotionnelle et tu réagis avec une bienveillance naturelle. Une petite astuce qui fait une grande différence.

Changer de perspective : et si ce n’était pas ton enfant ?

La scène est familière. Ton enfant entre dans une crise, et toi, tu ressens cette boule d’émotions monter. Il pleure, il crie, peut-être qu’il frappe ou rejette tout ce que tu dis.

À cet instant, tes pensées s’emballent : « Mais pourquoi elle me pousse à bout comme ça ?! », « Elle le fait exprès ou quoi ?! », « Pourquoi c’est toujours avec moi que ça dégénère ? ».

Ces pensées, elles sont humaines. On est parents, et chaque crise semble nous interpeller directement, comme un échec personnel ou un acte dirigé contre nous.

Mais voici le problème : ce dialogue intérieur alimente l’intensité de la situation. Il transforme une difficulté passagère en une bataille émotionnelle.

Et si, à la place, tu changeais de perspective ?

Imagine que cet enfant en crise n’est pas le tien. Dis-toi que c’est l’enfant de ta meilleure amie, ce petit être que tu connais bien, mais pour lequel tu n’as pas la même charge émotionnelle. Fais cet exercice mental : « Que dirais-je si j’étais là pour soutenir mon amie ? Comment réagirais-je ? ».

D’un coup, le ton change. Tu te dis : « OK, cet enfant traverse quelque chose. Il ne sait pas gérer ses émotions et il a besoin d’aide. » Tu n’es plus en mode combat, mais en mode accompagnement.

Tu observes, tu prends le temps. Ton souffle s’apaise.

Tu ne te demandes plus pourquoi ça arrive « à toi », mais comment apaiser la situation.

Ce détachement émotionnel, bien que symbolique, est une clé.

Avec ton propre enfant, l’émotion t’envahit, parce que tu te sens responsable. Tu te dis : « Est-ce que je fais les choses correctement ? ». Mais avec l’enfant de ta meilleure amie, il n’y a pas cette pression. Tu te focalises sur ses besoins, et non sur ce que la situation dit de toi en tant que parent.

Alors, la prochaine fois que ton enfant traverse une crise, visualise-le comme l’enfant de quelqu’un que tu aimes profondément, mais pour qui tu n’as pas ce poids de responsabilité.

Cette distance émotionnelle te permettra de réagir avec calme, douceur et lucidité.

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Les bienfaits de cette approche pour gérer les crises avec sérénité

Adopter cette perspective, où tu imagines que l’enfant en crise n’est pas le tien, peut sembler contre-intuitif. Et pourtant, ses bienfaits sont nombreux et profonds. Ce petit exercice mental change tout dans la manière dont tu vis et gères ces moments si intenses.

Apaiser ton propre stress pour rester maître de la situation

Quand ton enfant est en crise, c’est ton système nerveux qui s’emballe. Ton cœur s’accélère, tes pensées tournent en boucle : « Pourquoi ça arrive encore ? Comment je vais gérer ? ». En visualisant cet enfant comme celui de ta meilleure amie, tu désamorces cette escalade interne.

Ce n’est plus « ton » problème à résoudre immédiatement, mais une situation à observer et accompagner. Cette prise de recul apaise naturellement ton rythme cardiaque, clarifie ton esprit et te permet de respirer.

Réduire les tensions dans la relation parent-enfant lors des crises

Quand tu es submergée par l’émotion, tes réactions risquent d’alimenter la crise.

Peut-être que tu te mets à crier, ou au contraire à te renfermer, ce qui intensifie le mal-être de ton enfant. En changeant ton angle de vue, tu deviens une présence rassurante et non une adversaire. Ton calme agit comme un signal pour ton enfant : « Je suis là pour toi, même dans ce chaos. »

Favoriser l’empathie et la compréhension au cœur des crises

Ce changement de perspective t’aide à mieux comprendre ce que ton enfant traverse. Tu n’es plus centrée sur ce que tu ressens, mais sur ce que lui vit.

Peut-être qu’il est submergé par des émotions qu’il ne sait pas nommer.

Peut-être qu’il a juste besoin de décharger une tension qu’il ne comprend pas. Voir la crise à travers cette lentille te pousse à te demander : « Qu’est-ce que je peux faire pour le soutenir ? »

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Renforcer la bienveillance dans ta parentalité, même en période de crise

Ce regard extérieur te ramène à l’essentiel : ton rôle n’est pas de contrôler ton enfant, mais de l’accompagner. Ce n’est pas une bataille, mais une opportunité d’être un guide.

Cette approche te permet de poser des gestes simples, comme un câlin ou une phrase apaisante : « Je vois que tu es en colère, mais je suis là. « 

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Comment appliquer cette technique pour mieux gérer les crises ?

Mettre en pratique cette technique de « l’enfant de la meilleure amie » n’est pas inné. Cela demande du temps, de la patience et surtout, une bonne dose de pratique. Voici un guide détaillé pour t’accompagner à chaque étape et intégrer cette méthode dans ton quotidien.

1/ Stopper et respirer : reprendre le contrôle de ton corps en pleine crise

La première étape peut sembler banale, mais elle est cruciale : arrête-toi.

Lorsque la crise éclate, ton instinct pourrait te pousser à réagir immédiatement. Pourtant, il est essentiel de t’imposer une pause, même si elle ne dure que quelques secondes.
Prends une grande inspiration, retiens-la quelques instants, puis expire lentement.

Ce simple geste permet à ton cerveau de sortir du mode « réaction » pour entrer dans un état de « réflexion ». Cela t’aide à réduire ton rythme cardiaque et te donne la distance nécessaire pour répondre calmement.

2/ Changer ton dialogue intérieur : transformer tes pensées automatiques

Les pensées qui surgissent en pleine crise sont souvent critiques et remplies de frustration : « Pourquoi elle fait ça ? Elle veut me rendre folle ? ». Ces pensées amplifient ton stress et renforcent l’idée que tu perds le contrôle. La clé ici est de reconnaître ces pensées sans te laisser emporter par elles.
Au lieu de penser « Elle le fait exprès », reformule : « Elle traverse quelque chose qu’elle ne peut pas gérer seule. »
Ce changement n’est pas immédiat, mais avec de l’entraînement, tu te surprendras à modifier automatiquement ton dialogue intérieur.

Tu passeras d’une posture défensive à une posture de soutien, et cela changera la manière dont tu te connectes à ton enfant.

3/ Observer sans intervenir immédiatement : lire entre les lignes d’une crise

Une fois ton calme retrouvé, prends le temps d’observer ton enfant. Quand il est en crise, chaque geste, chaque mot, chaque silence peut être porteur d’un message. Par exemple :

  • Les pleurs ou les cris intenses peuvent traduire une surcharge émotionnelle.
  • Les gestes brusques ou l’agitation peuvent indiquer un besoin physique de se défouler.
  • Le silence ou le repli peuvent signaler de la honte ou de la peur.

Regarde son visage : Est-il crispé ou fermé ? Observe son corps : Est-il tendu ou agité ?

En te mettant dans une posture d’écoute silencieuse, tu captes mieux les signaux qu’il envoie, même s’ils ne sont pas verbaux.

4/ Agir avec bienveillance : les mots et gestes qui désamorcent les crises

Après avoir observé, il est temps d’agir. Mais ici, la clé est de privilégier une approche douce et mesurée. Garde à l’esprit cette question : « Comment réagirais-je si c’était l’enfant de ma meilleure amie ? ».
Voici quelques suggestions adaptées à différentes situations :

  • S’il crie ou hurle : Baisse volontairement ta voix pour créer un contraste apaisant. Dis : « Je vois que tu es très en colère. Je vais rester ici avec toi jusqu’à ce que ça passe. »
  • S’il rejette tout contact : Respecte son espace tout en restant disponible. Dis : « Je suis là quand tu seras prêt à parler ou à me montrer ce que tu ressens. »
  • S’il frappe ou jette des objets : Interviens calmement mais fermement pour sécuriser l’espace, sans crier. Dis : « Je ne peux pas te laisser faire ça, mais je suis là pour t’aider.« 

5/ Décomposer la crise : identifier les déclencheurs et trouver des solutions

Une fois la crise passée, prends un moment pour analyser ce qui s’est passé. Demande-toi :

  • Qu’est-ce qui a déclenché cette réaction ? Était-ce la fatigue, la faim, une frustration ou un malentendu ?
  • Qu’est-ce qui aurait pu désamorcer la crise plus tôt ?

Par exemple, si ton enfant explose parce qu’il n’a pas pu finir un jeu avant le dîner, réfléchis à une solution préventive, comme lui donner un avertissement quelques minutes avant la transition.

6/ Pratiquer régulièrement pour ancrer la méthode de gestion des crises

Au début, appliquer cette technique peut te sembler artificiel ou difficile, surtout si tu es submergée par l’émotion. Mais plus tu la pratiques, plus elle deviendra naturelle. Maintenant, je considère chaque crise comme une opportunité d’entraînement. Et même si tu échoues parfois à garder ton calme, ce n’est pas grave. Ce qui compte, c’est de continuer à essayer.

Rappelle-toi : cette approche n’est pas un outil pour « contrôler » ton enfant, mais une méthode pour te reconnecter à lui, même dans les moments de chaos.

En persévérant, tu verras des changements non seulement dans la manière dont tu gères les crises, mais aussi dans la qualité de votre lien.

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7/ Reprendre du temps pour toi

Enfin, n’oublie pas que ton calme est directement lié à ton bien-être. Si tu es épuisée, stressée ou surmenée, cette technique sera plus difficile à appliquer.

Accorde-toi des moments pour décompresser : une marche, un bain, un café en silence. Ces instants où tu te ressourceras te permettront de revenir plus sereine face aux défis du quotidien.

Pour t’apaiser, je te propose également cette technique de relaxation efficace en 5 minutes : Exercice de relaxation anti stress 5 min : la caresse du papillon

Conclusion : une crise, une opportunité de connexion

Prendre du recul et imaginer que ton enfant est celui de ta meilleure amie, c’est bien plus qu’une simple astuce. J’ai appris cette leçon avec Melyssa. Ses crises pouvaient me submerger : ses émotions explosaient si fort qu’elles semblaient déborder sur les miennes. À ces moments-là, je me sentais dépassée, sur le fil entre culpabilité et frustration.

Imaginer que Melyssa n’était pas ma fille, mais celle de ma meilleure amie, a changé mes réactions lors des crises. En prenant cette distance émotionnelle, j’ai commencé à la voir autrement : un être unique, en construction, traversant ses propres tempêtes intérieures. Je ne ressentais plus ce poids de devoir tout contrôler. À la place, j’étais là pour l’accompagner, comme je l’aurais fait pour l’enfant de mon amie, avec calme et bienveillance.

Cette approche m’a permis de mieux comprendre ses besoins et d’agir en fonction de ce qu’elle vivait, pas de ce que je ressentais. Et tu sais quoi ? Cela a transformé notre relation. Lors de la prochaine crise, respire, observe, et rappelle-toi cette phrase qui m’a guidée avec Melyssa : « Je suis là pour l’accompagner, pas pour me battre contre elle. »

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