
Comment prendre du recul avec ses enfants? Ma méthode en 5 étapes
Quand ton enfant dépasse les limites, qu’il refuse d’écouter, qu’il transgresse une règle pour la centième fois, la colère monte. Très vite. Trop vite.
Tu sens cette montée de tension. Tu voudrais garder ton calme. Mais comment faire quand l’émotion déborde déjà ?
On te répète souvent qu’il faut « prendre du recul avec ses enfants ». Mais personne ne t’explique comment faire, concrètement, au moment où tout explose.
Quand ton réservoir émotionnel est vide et que tu te sens à bout.
Moi aussi, je suis passée par là avec ma fille Melyssa. J’ai vécu ces moments où l’on se sent impuissante, où l’on doute de ses capacités de parent.
C’est justement dans ces situations qu’apprendre à prendre du recul devient essentiel pour préserver la relation et garder le cap éducatif.
Dans cet article, je vais te montrer étape par étape comment prendre du recul avec ton enfant dans les moments de crise. Tu découvriras des outils simples et concrets, que tu pourras utiliser même quand la colère monte. Apprendre à respirer, à observer la situation différemment, à te reconnecter à ton intention de parent : voici les clés qui m’aident chaque jour.
Si toi aussi tu te demandes comment prendre du recul avec tes enfants sans t’épuiser, tu es au bon endroit. Je vais te partager une méthode réaliste, applicable dans ton quotidien de parent atypique.
- 1/ Comment prendre du recul avec ses enfants quand l’émotion déborde?
- 2/ Comment appuyer sur pause pour prendre du recul immédiatement?
- 3/ Comment prendre de la hauteur avec ses enfants en pleine crise?
- 4/ Comment se reconnecter à son rôle de parent pour garder le recul?
- 5/ Comment transformer la crise en apprentissage en prenant du recul après coup?
- Conclusion
1/ Comment prendre du recul avec ses enfants quand l’émotion déborde?
La scène du quotidien où tout peut basculer
Je vais te raconter une scène très ordinaire.
Un mardi soir, je rentre du travail, encore un peu speedée. En passant dans le salon, je vois Melyssa, avachie sur le canapé, les yeux rivés sur un écran. Rien d’anormal à première vue. Sauf qu’en m’approchant, je remarque qu’elle tient le téléphone de sa grand-mère.
Problème : on a une règle très claire à la maison. Pas d’écran pendant la période scolaire. Elle le sait. On en a parlé des dizaines de fois.
Je lui demande calmement :
« Melyssa, tu peux me dire ce que tu fais avec le téléphone de Neny (le petit nom de sa grand-mère en malgache) ? »
Elle me répond, sans lever les yeux :
« Je regardais juste une vidéo. C’est pas grave. »
Et là, je sens cette fameuse montée. Cette bouffée de colère mêlée de fatigue et de déception.
« Pourquoi elle teste encore les limites ? Pourquoi il faut toujours rappeler les règles ? »
L’erreur qui empêche de prendre du recul : vouloir nier l’émotion
Ce genre de moment, je le connais bien. Et toi aussi, probablement.
Le premier piège serait de croire qu’il faut à tout prix rester zen, tout le temps.
Qu’un « bon parent » ne s’énerve jamais. C’est faux. On est humain. Nos émotions sont normales. Elles racontent juste qu’on est fatigué, qu’on a peur de mal faire, qu’on voudrait parfois juste un peu de répit.
À force de vouloir « gérer » nos émotions, on finit par culpabiliser de les ressentir. Or, c’est justement cette culpabilité qui alimente la spirale : plus tu veux être parfait, plus tu t’en veux de ne pas l’être.
Dans la parentalité atypique, il faut commencer par accepter l’évidence : tu as le droit de saturer.
Ton enfant a ses tempêtes. Toi aussi.
Le vrai travail commence ici : non pas supprimer l’émotion, mais apprendre à la traverser sans la laisser piloter le volant.
Maintenant qu’on accepte cette émotion, la vraie question devient :
Comment éviter qu’elle prenne le contrôle total ?
C’est là que commence le travail concret.
2/ Comment appuyer sur pause pour prendre du recul immédiatement?
Pourquoi il faut couper la montée émotionnelle avant qu’elle déborde?
Dans ce genre de moment, tout peut aller très vite.
La colère monte. Les pensées s’emballent :
« Elle ne respecte jamais rien. »
« Je me tue à poser des règles et ça ne sert à rien. »
« Je vais encore devoir gérer un conflit. »
C’est exactement là que le cerveau parental entre en surrégime. Et quand l’émotion prend le dessus, on réagit souvent en mode automatique : on crie, on menace, on punit plus fort que ce qu’on voulait.
Le vrai danger, ce n’est pas la colère. C’est de laisser l’émotion décider à ta place.
Ton objectif ici n’est pas de devenir un parent parfait qui ne ressent rien.
Ton objectif est simple : interrompre le mode pilotage automatique.
C’est là que la pause devient ton meilleur allié.
La méthode concrète des 3 respirations pour retrouver du recul
Au moment où tu sens la montée, fais une chose : respire trois fois. Lentement. Profondément.
Inspire en comptant jusqu’à 3.
Expire en comptant jusqu’à 5.
Répète trois fois.
C’est court. Ça prend moins de 15 secondes. C’est assez basique mais vraiment c’est puissant!
Pendant ces quelques secondes, tu donnes l’ordre à ton cerveau de couper l’escalade. Tu reprends un minimum de contrôle avant de répondre.
C’est un mini-circuit de sécurité, pas magique, pas parfait. Mais suffisant pour ne pas laisser l’émotion piloter le reste de la scène. Et surtout, ce réflexe t’apprend aussi à modéliser un comportement pour ton enfant. Car un jour, il pourra lui aussi apprendre à respirer avant de réagir.
Une fois cette mini-bulle de respiration créée, on peut aller plus loin.
C’est là qu’entre en jeu la fameuse technique du « zoom arrière ».
Attention si tu n’apprends pas à prendre du recul, tu peux devenir une maman poulpe : Maman poulpe : le sacrifice invisible des mamans d’enfants neuroatypiques

3/ Comment prendre de la hauteur avec ses enfants en pleine crise?
La technique du zoom arrière pour voir la situation autrement
Après les respirations, tu as créé une mini-pause. Maintenant, il faut élargir le cadre mental.
Imagine une caméra qui recule doucement. Tu sais comme dans les génériques de fin de film où tu vois la maison, le dézoom sur le quartier, la ville, etc.
Fais pareil dans ta tête : tu n’es plus à quelques centimètres du problème, en train de juger chaque détail. Tu observes la scène de plus loin.
Ta fille a emprunté le téléphone. Oui, c’est une transgression de règle.
Mais, si tu regardes plus large, tu vois aussi une enfant qui, ce soir-là, avait peut-être besoin de décompresser, de se sentir rassurée, de se distraire après une journée d’école.
Cette prise de recul n’excuse pas le comportement.
Elle permet juste de sortir de la réaction à chaud pour voir l’ensemble du tableau.
Quand tu regardes la scène comme un spectateur, tu gagnes en clarté.
Tu te poses cette question simple :
“Quel est l’enjeu réel, ici et maintenant ?”
Pour t’aider à prendre cette posture tu as également cet article : Comment gérer les crises avec sérénité avec une technique surprenante?
La question qui permet de relativiser et calmer la tension
Pour t’aider à stabiliser cette prise de recul, il y a une phrase clé que j’utilise souvent avec Melyssa :
“Dans cinq ans, est-ce que cette scène aura encore de l’importance ?”
Souvent, la réponse est non.
Pas parce que les règles n’ont pas de valeur. Mais parce que cette erreur-là, ce soir-là, ne va pas définir l’avenir de ton enfant.
Poser cette question, c’est te redonner du souffle émotionnel.
Tu reviens à l’essentiel : ton rôle de parent n’est pas de contrôler chaque écart, mais de construire un cadre stable sur la durée. Et une fois que tu as retrouvé cette hauteur de vue, il reste un levier puissant pour tenir ton cap de parent.
Celui qui t’aide à ne pas te perdre dans la quête de l’obéissance immédiate :
Te reconnecter à ton intention éducative profonde.
Dans cette vidéo, tu trouveras les erreurs à éviter quand on est parent d’un enfant neuroatypique.
4/ Comment se reconnecter à son rôle de parent pour garder le recul?
Ne pas confondre obéissance immédiate et apprentissage éducatif
Dans le feu de l’action, c’est tentant de vouloir une chose : que l’enfant obéisse tout de suite.
Mais, si on prend du recul, le but n’est pas qu’il cède sous la pression.
Le vrai objectif, c’est qu’il comprenne peu à peu pourquoi la règle existe. Qu’il intègre des repères stables et qu’il apprenne à gérer sa frustration.
La parentalité atypique, c’est souvent ça : renoncer à vouloir des résultats immédiats pour construire des apprentissages solides.
Quand Melyssa transgresse une règle, comme ce soir avec le téléphone de sa grand-mère, je me rappelle cette phrase intérieure :
“Mon but n’est pas de gagner ce soir. Mon but est qu’elle apprenne à réguler demain.”
Cette phrase m’aide à garder mon cap quand la tentation de crier monte.
Elle me recentre sur l’essentiel : mon rôle de guide, pas de juge.
La question intérieure qui t’aide à garder ton cap parental
Quand tu sens que l’émotion monte, pose-toi cette question simple :
“Qu’est-ce que je veux lui transmettre, là, maintenant ?”
Veux-tu lui transmettre que l’autorité passe par la peur ou le cri ?
Ou veux-tu qu’elle comprenne qu’il existe des limites claires, mais posées avec respect ?
En te reconnectant à ton intention profonde, tu reprends le contrôle du ton, des mots et de l’énergie que tu vas mettre dans la suite.
Et tu restes aligné avec ce que tu veux construire pour ton enfant : de la sécurité intérieure, de la confiance et de la responsabilité.
Il reste un moment clé, souvent sous-estimé, qui permet de transformer la tempête en véritable apprentissage :
Le sas de récupération après la crise.
A lire aussi : Éduquer sans crier : 5 clés pour une relation parent-enfant neuroatypique plus sereine
5/ Comment transformer la crise en apprentissage en prenant du recul après coup?
Le débrief qui permet de consolider les apprentissages avec ton enfant
Une fois la tension redescendue, il y a un moment clé souvent sous-estimé : le débrief.
Pas à chaud, pas sur le ton du reproche. Mais quelques heures plus tard ou le lendemain, quand tout le monde a retrouvé son calme.
Avec Melyssa, je prends souvent ces quelques minutes en fin de journée ou au petit-déjeuner.
Je lui dis simplement :
“Tu sais, hier, quand tu as pris le téléphone de Neny, ça m’a beaucoup énervée. On avait pourtant bien posé la règle. Tu peux m’expliquer ce qui s’est passé dans ta tête à ce moment-là ?”
Ce genre de discussion ouvre la porte à l’échange.
Parfois, elle me parle de sa frustration, de son besoin de se détendre, ou même simplement de l’envie impulsive de regarder une vidéo.
Et on peut alors reparler de la règle ensemble, poser de nouveau le cadre sans la charge émotionnelle.
Je lui rappelle aussi pourquoi il y a cette règle : la fatigue, les conséquences sur sa concentration, ses difficultés d’endormissement, etc. La règle est là pour une raison précise, pas juste pour l’embêter.
Le débrief n’est pas un jugement. C’est un espace d’apprentissage.
Il permet à l’enfant de prendre conscience de ses choix et de leurs conséquences.
Prendre soin de toi pour recharger ton réservoir émotionnel
La crise passée, il reste un autre point essentiel : te régénérer toi aussi.
Prendre du recul, c’est aussi apprendre à vider ton propre réservoir émotionnel après l’effort.
Ce n’est pas toujours possible de partir faire du sport ou de méditer pendant une heure.
Mais tu peux t’offrir de petits sas de récupération :
- une douche en pleine conscience,
- 5 minutes de respiration avant de dormir,
- un message échangé avec une amie qui te comprend.
Chaque parent atypique a besoin de ces micros espaces pour ne pas s’épuiser sur la durée.
Ce n’est pas du luxe. C’est de l’entretien émotionnel.
Car pour accompagner ton enfant, tu as besoin de rester debout. Et c’est dans ces petits gestes répétés que tu construis ta propre solidité intérieure.
A lire absolument : 50 façons de prendre soin de soi
Conclusion
Quand la colère monte, quand ton enfant franchit encore une limite, c’est normal de sentir cette vague intérieure.
Tu n’es pas faible. Tu n’es pas une mauvaise mère.
Tu es humaine. Et surtout, tu es engagée.
Prendre du recul avec ses enfants, ce n’est pas être parfaite.
C’est accepter que l’émotion existe, mais refuser de la laisser piloter la relation.
C’est choisir, à chaque crise, de poser des repères plutôt que des menaces.
De construire plutôt que d’imposer.
De guider plutôt que de contrôler.
Chaque respiration que tu prends, chaque zoom arrière que tu fais, chaque débrief que tu proposes à ton enfant, c’est une graine que tu plantes dans la relation.
Une graine qui, un jour, deviendra sa capacité à gérer ses propres tempêtes.
La parentalité atypique, ce n’est pas l’absence de conflit.
C’est l’apprentissage du calme au cœur de la tempête.
« Éduquer un enfant, c’est lui apprendre à traverser les orages sans perdre le nord, et à se relever, même quand le vent souffle fort. »
Si cet article t’a parlé, c’est sûrement que tu vis aussi ces moments de fatigue, de tensions, de découragement.
J’ai rassemblé dans un guide gratuit les outils concrets qui m’ont aidée à traverser ça avec ma fille.
Trop de cris, de tensions, de doutes au quotidien ?
Ce guide va t’aider à comprendre ton enfant neuroatypique et à reprendre la main, pas à pas, sans t’épuiser.
Pingback: 50 citations inspirantes pour une parentalité épanouie