Enfant neuroatypique : comment identifier et comprendre ses besoins spécifiques?
Un enfant neuroatypique est un enfant qui ne correspond pas aux standards traditionnels de la société.
Il peut être « HYPER » dans plusieurs domaines : hypersensible, hyperactif, hyperdoué, etc. On le voit souvent comme « TROP » : trop bizarre, trop timide, trop rêveur, trop agité, trop dans la lune, trop angoissé… Ce sont ces particularités qui le rendent unique.
Être parent d’un enfant neuroatypique est un véritable défi. Cela peut mener à un épuisement parental, avec des moments d’impuissance, de culpabilité (Qu’ai-je fait pour que cela se passe ainsi ?) et le poids du regard des autres qui ravive tes propres blessures, peurs et doutes.
Cependant, en tant que parent, ton rôle est crucial. Tu veux offrir à ton enfant neuroatypique les outils pour qu’il puisse s’épanouir et affronter les défis avec confiance. Qu’il soit neurodivergent, doué ou qu’il rencontre des difficultés spécifiques, il est essentiel de comprendre les meilleures stratégies pour l’accompagner dans son développement.
Dans cet article, nous explorerons comment soutenir ton enfant neuroatypique pour qu’il se sente confiant face à l’avenir. Tu y trouveras des conseils concrets, des ressources pratiques, et des pistes pour renforcer son estime de soi, l’aider à surmonter les défis quotidiens et préparer son futur de manière positive.
- 1/ Identifier un enfant neuroatypique : signes et caractéristiques
- 2/ Observer et comprendre son enfant neuroatypique avec bienveillance
- 3/ Adopter une approche scientifique pour accompagner un enfant neuroatypique
- 4/ Accepter et valoriser les spécificités de son enfant neuroatypique
- 5/ Transformer les spécificités d’un enfant neuroatypique en atouts
- 6/ Inspirer son enfant neuroatypique avec des modèles de réussite
- 7/ Effet Pygmalion : libérer le potentiel de son enfant neuroatypique
- Conclusion
1/ Identifier un enfant neuroatypique : signes et caractéristiques
Enfants qui ne rentrent pas dans « un moule »
Les enfants neuroatypiques sont ceux qui ne rentrent pas dans le moule traditionnel de la société. On ne peut pas les classer facilement dans une catégorie spécifique.
Un enfant neuroatypique peut avoir un haut potentiel (HP), présenter des troubles dys tels que la dyslexie, la dysorthographie, la dyscalculie, la dysgraphie, la dyspraxie, ou la dysphasie. Il peut également être atteint de troubles de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) ou faire partie du spectre autistique (TSA). Ces particularités forment ce qu’on appelle un « profil neuroatypique », un terme qui englobe la diversité des formes de neurodivergence.
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Points communs des enfants neuroatypiques : signes à observer
Les enfants neuroatypiques partagent certains points communs : leur pensée fonctionne souvent par association et en arborescence, ils présentent un décalage entre leur maturité intellectuelle et émotionnelle, et ils sont dotés d’une sensibilité et d’une créativité remarquables.
Cependant, ces enfants peuvent également éprouver des difficultés à se concentrer sur une tâche de manière durable, à rester tranquilles, ou encore à gérer leurs émotions. Leur empathie, souvent très développée, peut les rendre particulièrement sensibles aux émotions des autres.
Pour reconnaître un enfant neuroatypique, deux étapes essentielles s’imposent : être attentif et bienveillant dans ses observations, et se renseigner scientifiquement sur ses comportements « hors norme ». Nous allons explorer ces étapes ensemble pour t’aider à mieux comprendre ton enfant.
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2/ Observer et comprendre son enfant neuroatypique avec bienveillance
Identifier les comportements atypiques spécifiques
La première chose qu’un parent d’enfant neuroatypique peut faire, c’est observer son enfant avec bienveillance. Pourquoi ? Parce que pour comprendre pleinement ton enfant neuroatypique, tu dois d’abord reconnaître ses comportements spécifiques.
Je me souviens quand ma fille Melyssa avait 3 ans. Elle tombait souvent, se cognait partout, bien plus que les autres enfants. S’habiller, mettre ses chaussures, c’était une lutte quotidienne. Pendant que les autres dessinaient des formes simples comme des ronds ou des carrés, sa feuille n’était qu’un ensemble de gribouillis. En tant que parent, on s’est vite rendu compte que quelque chose était différent chez elle. Elle ne restait jamais en place. Alors que les autres enfants pouvaient jouer calmement pendant 30 minutes, au bout de 7 minutes, elle en avait assez et voulait changer d’activité.
L’observation bienveillante, sans jugement, est donc une étape indispensable pour chaque parent d’enfant neuroatypique. Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ? C’est repérer les comportements qui sortent de la norme : des difficultés avec l’écriture, la coordination des gestes, la compréhension des chiffres, des défis relationnels ou encore une motricité fine difficile à automatiser.
Adopter une communication bienveillante pour soutenir son enfant neuroatypique
La manière dont tu parles à ton enfant a un impact énorme. Chaque mot compte. En tant que parent, il est essentiel de prendre conscience de l’effet que tes paroles peuvent avoir sur lui. Choisir des mots qui respectent ses émotions, son estime de soi, c’est lui offrir un environnement où il se sent en sécurité et soutenu.
- Évite les généralisations. Ton enfant est unique, avec ses propres forces, défis et particularités. Il ne rentre pas dans un moule, et c’est ce qui fait sa richesse. Ne compare pas, n’essaie pas de le calquer sur les autres. Accueille-le tel qu’il est, sans supposer qu’il devrait réagir comme les autres enfants.
- Sois attentif à ton ton et à ton attitude. Le langage bienveillant ne se limite pas aux mots, mais à l’ensemble de ta communication : ton attitude, ton regard, ton ton de voix. Lorsque tu lui parles avec calme et ouverture, tu lui montres que tu es là, que tu le comprends, et que tu es prêt à l’accompagner, sans jugement.
- Évite les remarques toxiques — et crois-moi, on en fait tous. Des phrases comme : « Bon sang, mais tu ne peux pas rester tranquille 5 minutes ? , « Tu le fais exprès ou quoi ? », « Je t’ai déjà montré 10 fois, qu’est-ce qui ne va pas avec toi ? ». Ces mots peuvent sembler anodins sur le moment, mais ils laissent des traces. Ils ébranlent la confiance de ton enfant et renforcent son sentiment de différence.
L’entrée en CP, souvent marquée par l’apprentissage de la lecture, peut accélérer cette « perception de la différence ». Certains enseignants, ou même les autres enfants, peuvent inconsciemment renvoyer une image négative à ton enfant. C’est à ce moment-là que ta bienveillance devient cruciale. Ton rôle est de contrebalancer ces jugements, d’être la voix qui lui rappelle combien il est capable, combien ses différences font sa force.
Rappelle-toi : ton enfant a besoin de ton soutien, de ton amour inconditionnel, et surtout de ton respect. Adopter une communication bienveillante, c’est l’aider à croire en lui, à se sentir à la hauteur, même quand le monde autour de lui semble lui dire le contraire.
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3/ Adopter une approche scientifique pour accompagner un enfant neuroatypique
Une fois que les comportements hors norme ont été répertoriés, il faut se renseigner pour savoir de quelles spécificités il s’agit. Il y a plusieurs manières de se renseigner :
L’importance de l’école pour mieux comprendre son enfant neuroatypique
L’école joue souvent un rôle clé dans la révélation de l’atypie de ton enfant. Ce lieu où il passe une grande partie de ses journées peut devenir une fenêtre ouverte sur des aspects de sa personnalité que tu ne vois peut-être pas toujours à la maison. Les enseignants, avec leur expérience et leur capacité à observer plusieurs enfants en même temps, sont souvent les premiers à remarquer des comportements « hors norme ».
Statistiquement, 5 à 7 % des enfants dans une même classe sont neuroatypiques. Cela veut dire que ton enfant n’est pas seul, et qu’il y a sûrement d’autres parents qui se posent les mêmes questions que toi. Ces échanges informels avec d’autres parents, dans la cour ou après les réunions, peuvent être une mine d’or pour comprendre certains aspects du comportement de ton enfant.
En parlant avec eux, tu peux découvrir des similitudes, des points communs entre les enfants neuroatypiques, qui te donneront des pistes pour mieux accompagner ton enfant.
Ce qui est intéressant, c’est que ton enfant peut se comporter différemment à l’école qu’à la maison. Ce décalage est souvent révélateur. À l’école, il est confronté à des règles sociales, des attentes, des rythmes différents, et c’est là que son atypie peut se manifester de façon plus marquée. L’enseignant peut ainsi t’aider à avoir un autre angle de vue, à voir des comportements que tu n’avais peut-être pas identifiés.
L’école, c’est aussi un miroir qui te permet de mieux cerner ton enfant. C’est un lieu où il interagit avec d’autres enfants, où il est mis au défi de s’adapter à un cadre parfois rigide. Et c’est dans ces moments-là que tu peux vraiment comprendre ce qui rend ton enfant unique, et comment ses particularités peuvent devenir des forces.
Les ressources en ligne : forums, livres, et guides sur la neurodiversité
Les réseaux sociaux et les nombreux sites sur la parentalité constituent une mine d’informations pour comprendre, mettre en parallèle des expériences et s’entraider.
Le forum du site Parents regroupe plusieurs sujets. Il suffit de mettre dans la barre de recherche (à droite) le mot clé pour accéder aux discussions en cours.
Les livres sur la neuroatypie
Les livres sur les neuroatypiques : hypersensibilité, précoces, zèbres, hyperactifs, famille des dys (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie, dysorthographie, dysphasie, dysgraphie), etc.
Je recommande d’ailleurs vivement l’ouvrage d’Audrey Akoun et Isabelle Pailleau « Vive les zatypiques ». Les différents troubles sont expliqués en détail et elles apportent des clés de compréhension salvatrices.
Les guides gratuits
Sur la neurodiversité en général
Les excellentes fiches techniques de l’association Raptor NeuroPsy qui abordent la santé mentale et les apprentissages.
Sur les troubles DYS
- Guide ressources pour les parents, de l’INPES : « Troubles dys de l’enfant »
- Guide de la Fédération Française des DYS : « 10 questions/réponses »
- Guide des aménagements pour élèves Dys, primaire et secondaire, de l’association Apedys 78.
- Guide troubles dys et de l’attention édition 2023, de la ville de Saint-Etienne
- Guide de l’association HELP DYS & CIE
- Recueils des outils concrets de l’association HELP DYS & CIE
Sur le TDAH
- Guide sur le TDAH par la Fédération Mondiale pour le TDAH
- Apprendre et réussir avec le TDAH, par la Fondation Philippe Laprise
- Guide linguistique du TDAH, par l’association canadienne CADDRA
Sur le Haut Potentiel
- Guide sur le Haut Potentiel Intellectuel à la fois pour les enseignants et pour les parents, édité par la fédération Wallonie-Bruxelles
- Guide de 10 pages essentielles sur le Haut Potentiel, édité par le site PsychaAnalyse
- Exposé très parlant d’un collégien HPI
Sur le TSA
« Autistes et non-autistes, mieux se comprendre » par l’organisme Autisme Montérégie du Québec
La liste des principaux sites de référence
En téléchargeant le kit de survie des parents neuroatypiques sur ce blog, tu accèderas à la bibliothèque des sites de références pour les troubles dys, les troubles de l’attention, les troubles du spectre autistique, l’hypersensibilité et les hauts potentiels.
Les publications de spécialistes (médecins, orthophonistes)
- Présentation du Dr Mazeau, spécifiquement sur la dyspraxie
- Présentation de Mme Launay, orthophoniste, sur la dyslexie et la dysorthographie
Evidemment, il y a bien sûr les professionnels qui peuvent faire des diagnostics poussés.
Personnellement, je n’aborderai pas ce point. Nous vivons à Madagascar et les parcours de santé ou d’accompagnement des enfants neuoatypiques sont quasi inexistants. Par ailleurs, selon les pays la prise en charge est très différente : le Canada par exemple est beaucoup plus avancé que la France sur le sujet de l’atypisme.
A lire aussi : Bien vivre sa parentalité avec un enfant neuro-atypique
4/ Accepter et valoriser les spécificités de son enfant neuroatypique
Il y a une citation qui résume bien la nécessité pour nous parents, d’accepter totalement notre enfant neuroatypique.
« Le premier pas vers le changement est la prise de conscience, le second est l’acceptation »
Nathaniel Branden
Sortir du déni : un chemin nécessaire pour tous les parents d’enfants neuroatypiques
Accepter que ton enfant est neuroatypique, c’est un chemin parfois difficile, mais indispensable pour avancer sereinement. Il s’agit de faire le deuil d’une idée : celle d’un enfant « comme les autres », pour accueillir pleinement la réalité de ton enfant « différent », « atypique ».
Le déni de cette différence peut être un obstacle majeur. Il empêche de mettre en place les accompagnements adaptés et ferme la porte à une vie de famille plus sereine, plus épanouie.
J’ai souvent entendu des enseignantes me dire : « Untel ressemble à Melyssa, mais ses parents refusent d’accepter la situation. Ils nous accusent de ne pas savoir gérer, disent que le problème vient de l’école. » Ce refus, bien que compréhensible, retarde la possibilité de donner à leur enfant les outils nécessaires pour s’épanouir. Sortir du déni, c’est ouvrir la voie à un avenir plus confiant et plus apaisé pour toute la famille.
Il ne s’agit pas de renoncer à tes rêves pour ton enfant, bien au contraire. Accepter son neuroatypie, c’est l’aimer pour ce qu’il est vraiment, c’est l’accompagner avec bienveillance dans un monde qui n’est pas toujours conçu pour lui, mais dans lequel il peut trouver sa place, à sa manière, avec ses forces uniques
Accepter inconditionnellement son enfant neuroatypique
Accepter ton enfant, tel qu’il est, avec ses différences, est une nécessité absolue. Pour qu’il puisse croire en son propre avenir, il doit d’abord se sentir pleinement accepté et compris par toi, par sa famille, par ses proches. C’est le socle sur lequel il va bâtir sa confiance en lui. Mais concrètement, ça veut dire quoi ?
Cela signifie avant tout arrêter de le comparer aux autres enfants. Ton enfant est unique. Ses réussites et ses défis ne sont pas ceux des autres, et il ne devrait pas avoir à se conformer à des attentes qui ne lui correspondent pas.
Ensuite, c’est arrêter de l’assommer avec des « Pourquoi ? ». Des questions comme « Pourquoi tu te comportes comme ça ? », « Pourquoi tu ne fais pas d’efforts ? » peuvent sembler innocentes, mais elles finissent par peser sur lui. Ton enfant ne choisit pas d’être différent, il fait de son mieux avec ses propres outils.
L’accepter tel qu’il est, avec toutes ses qualités et ses défauts, c’est lui donner la liberté d’être lui-même, sans masque. C’est lui garantir que tu l’aimes inconditionnellement, même dans ses moments de crise, même dans ses échecs. Savoir qu’il peut compter sur ton soutien quoi qu’il arrive, c’est ce qui va lui permettre de se relever et d’avancer, encore et encore.
L’amour inconditionnel, c’est ce qui fait la différence entre un enfant qui doute de lui et un enfant qui ose. Et ton enfant neuroatypique, plus que tout, a besoin de cet amour, de cette acceptation totale, pour s’épanouir et trouver sa place dans ce monde.
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5/ Transformer les spécificités d’un enfant neuroatypique en atouts
Sa timidité
Ton enfant est critiqué pour son côté timide et taciturne ? Sa timidité cache en réalité un talent d’observateur attentif.
Son calme lui permet de prendre du recul là où d’autres s’agitent. Il analyse les situations avec une profondeur que beaucoup ne perçoivent pas.
Dans un monde où tout va vite, cette capacité à observer silencieusement est une force précieuse. Elle lui permettra de prendre des décisions réfléchies et éclairées dans des moments où d’autres pourraient agir précipitamment.
Ce trait de caractère, parfois jugé à tort comme un manque d’assurance, est en fait un atout qui le prépare à gérer des situations complexes avec sérénité. Enseigne-lui à être fier de cette particularité et à la reconnaître comme une véritable force.
Son trop-plein d’énergie
Ton enfant est constamment agité, il ne tient pas en place et déborde d’énergie ? Au lieu de voir cela comme un problème, considère cette énergie débordante comme une force. Il a peut-être un talent caché pour certains sports, ou même pour des activités qui nécessitent mouvement et dynamisme. Cette énergie peut devenir un moteur puissant pour exceller dans des domaines comme l’athlétisme, la danse, les arts martiaux, ou même des activités créatives comme le théâtre, où bouger et s’exprimer physiquement est un atout.
Je t’invite d’ailleurs à découvrir le portrait de Noah Lyles, le sprinteur médaillé d’or aux JO de Paris : il est dyslexique et TDAH.
En tant que parent, ton rôle est de l’accompagner dans la découverte de la manière dont il peut canaliser cette énergie de manière positive. Propose-lui de tester différentes activités pour voir celles qui lui permettent de se dépenser tout en trouvant du plaisir. À travers ces expériences, il apprendra à gérer son trop-plein d’énergie de façon constructive et à en faire un véritable atout dans sa vie quotidienne.
Son perfectionnisme
Le perfectionnisme de ton enfant t’agace parfois, car tout doit être réglé au millimètre près et il laisse peu de place à l’improvisation ou à la fantaisie ? Ce besoin de contrôle et de précision peut être perçu comme contraignant au quotidien, mais il cache des qualités exceptionnelles. Plutôt que de combattre cette tendance, valorise sa rigueur et son sens du détail. Ce sont des atouts précieux dans de nombreux domaines, notamment dans les milieux professionnels exigeants comme l’ingénierie, la médecine, ou encore la recherche scientifique, où l’exactitude est cruciale.
Pourquoi ne pas mettre à profit ces compétences dès maintenant ? Confie-lui des tâches qui correspondent à cette rigueur : le tri des objets, le rangement méthodique, le classement des documents ou des collections.
Il pourrait transformer ce qui te semble un défaut en une véritable force organisationnelle. Non seulement cela peut l’aider à développer sa confiance en lui, mais cela pourrait aussi te rendre service bien au-delà de ce que tu imagines. Un enfant qui trouve satisfaction dans l’ordre et la précision peut devenir un véritable allié dans la gestion des petits défis du quotidien. Et qui sait, peut-être que ces compétences ouvriront la voie à des passions ou à des carrières où son perfectionnisme sera une force inestimable.
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Sa sensibilité
Ton enfant est très susceptible, il pleure facilement et se recroqueville au moindre reproche ? Cette sensibilité, bien que difficile à gérer parfois, est en réalité une immense richesse. Derrière ses larmes et ses réactions vives se cache une empathie profonde, une capacité à ressentir les émotions des autres comme une véritable éponge émotionnelle.
Ton enfant a probablement une compréhension des autres bien plus fine que tu ne l’imagines. Il capte des signaux émotionnels que d’autres ne perçoivent pas. Cette capacité à ressentir les émotions des autres, bien qu’elle puisse être éprouvante pour lui, est une qualité rare qui, bien accompagnée, peut faire de lui une personne incroyablement attentive et bienveillante. Dans un monde où l’empathie est une compétence de plus en plus valorisée, notamment dans les relations humaines, les métiers du soin ou de l’accompagnement, cette sensibilité peut devenir un atout majeur.
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Son sens de l’humour
Ton enfant est un rigolo, un original qui a du mal à rester sérieux ? Là où certains pourraient voir un manque de concentration, toi, vois en lui un véritable artiste en herbe.
Valorise son originalité et son charisme naturel. Ces qualités peuvent l’amener bien plus loin que tu ne l’imagines. Encourage-le à se mettre en scène, à utiliser son humour et sa créativité pour captiver son entourage. Organise des moments où il peut briller, que ce soit en famille ou avec des amis. Il pourrait bien épater toute ta famille !
Pense à l’histoire de Jean Dujardin, l’un des acteurs et humoristes les plus appréciés de France. On disait de lui qu’il « n’était pas doué pour grand-chose », et il présentait tous les symptômes de la dyspraxie. Pourtant, il a su transformer ce qui semblait être une faiblesse en une véritable force. Il a misé sur son charisme, sa capacité à faire rire et à imiter, des talents qui lui ont permis de se démarquer. En 2012, il a remporté le César du meilleur acteur pour son interprétation dans le film muet « The Artist », prouvant à tous que ses différences étaient, en réalité, des atouts exceptionnels.
Sa manière de penser hors du cadre
Ton enfant a l’esprit qui tourne à 100 à l’heure et toujours des histoires incroyables à raconter ? Plutôt que de voir cela comme de l’agitation, valorise sa créativité et son imagination débordantes. Ces idées folles sont des signes d’une pensée originale, capable de voir le monde d’une manière unique. Encourage-le à exprimer ses idées à travers l’écriture, le dessin, ou même des petites vidéos.
Ces histoires, bien qu’elles puissent sembler désordonnées, révèlent un esprit créatif. Propose-lui des activités qui stimulent son imagination : inventer des histoires, créer des bandes dessinées, ou filmer de petits scénarios. Il apprendra à canaliser cette énergie pour en faire un atout.
Les grands créateurs ont souvent commencé avec des idées farfelues. Qui sait, ton enfant pourrait transformer ses pensées en quelque chose de grandiose.
La liste est interminable. A toi de faire l’exercice pour lui.
6/ Inspirer son enfant neuroatypique avec des modèles de réussite
Exemples inspirants dans le cinéma, l’art, l’innovation et l’entrepreneuriat
Cinéma
Jouons maintenant à un petit jeu de devinettes :
· Quel est le point commun entre ces différents films : Indiana Jones, Mission impossible, Seigneur des anneaux, Pirates des Caraïbes, Top Gun, la trilogie Matrix et Jurassic Parc ?
Oui, effectivement, ils ont eu des succès tellement énormissimes qu’ils ont engrangé des millions de dollars de recettes. Mais encore ?
Ils ont été joués ou réalisés par : Tom Cruise, Keanu Reeves, Orlando Bloom et Steven Spielberg.
Tous les 4 sont dyslexiques :
- Tom Cruise : « J’ai dû apprendre à concentrer mon attention. Je suis devenu très visuel et j’ai appris à créer des images mentales pour comprendre ce que je lisais. »
- Keanu Reeves : « J’étais désespéré au lycée, j’étais mauvais en tout sauf en latin »
- Steven Spielberg : Il a été diagnostiqué dyslexique après 60 ans uniquement. A l’école les enseignants pensaient qu’il était paresseux. Il a beaucoup souffert car les autres enfants le maltraitaient régulièrement. Il décrit sa dyslexie comme « la dernière pièce d’un puzzle mystérieux et secret. »
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Mis à part le cinéma, il y a également d’autres personnalités étonnamment brillantes dans d’autres domaines, avec les mêmes spécificités.
Arts
- Le cerveau de ces deux musiciens ont les mêmes spécificités : Mozart, Beethoven.
- Ces quatre peintres ont révolutionné l’art : Picasso, Vincent Van Gogh et Léonard de Vinci.
Et du côté du monde du business?
Invention et entreprenariat
- Ces génies sont à l’origine d’inventions majeures que nous utilisons au quotidien : Thomas Edison, Albert Einstein et Nikola Tesla.
- Richard Branson (Entrepreneur, créateur de Virgin Group), tu connais? Il a des qualités spécifiques qui lui ont permis de faire fortune : créativité, intuitivité et capacité à résoudre rapidement des problèmes multi-dimensionnels. Des qualités que d’autres partagent avec lui.
Tu l’as compris, le point commun à tous c’est le trouble dys, ils sont neuroatypiques.
L’atypisme n’a rien à voir avec le niveau intellectuel. C’est juste qu’il dévoile des intelligences différentes, qui relève parfois du génie.
Je n’ai pas parlé des femmes, mais elles sont aussi concernées : Agatha Christie, Jennifer Aniston, Keira Knightley, Whoopi Goldberg, etc.
Il y a également le célèbre agent immobilier qui a partagé en 2022 sa dyspraxie : Stéphane Plaza.
Melyssa l’adore. De savoir que ses maladresses et ses pitreries ont contribué à son côté attachant et à son succès, ça l’a inspirée.
La reconnaissance croissante des profils neuroatypiques dans la société
A savoir. Depuis 2019, les profils neuro-atypiques (notamment autistes de haut niveau), jugés hors normes sont chassés par certaines grosses entreprises. En 2020, Microsoft lançait même une formation gratuite pour les profils neuro-atypiques.
A ton tour maintenant de trouver des HP, des DYS, etc. célèbres, que ton enfant pourrait prendre en modèle.
A lire aussi : Inclusion des neuroatypiques dans l’éducation et l’emploi
7/ Effet Pygmalion : libérer le potentiel de son enfant neuroatypique
Le pouvoir de l’Effet Pygmalion pour les enfants neuroatypiques
L’Effet Pygmalion, découvert par Rosenthal et Jacobson, montre que les attentes que l’on place sur une personne influencent ses résultats, créant une prophétie autoréalisatrice.
Le principe est simple : le bien que l’on pense de toi améliore tes résultats.
Pour un enfant neuroatypique, cela peut transformer sa perception de lui-même. Quand tu crois en ses capacités, il ressent cette confiance, ce qui booste ses performances. Ces résultats positifs renforcent ensuite sa confiance en lui, le motivant à accomplir encore plus. Ainsi, ses réussites renforcent les attentes positives que tu as de lui, créant un cercle vertueux. Cet Effet Pygmalion permet à ton enfant de surmonter ses défis et de révéler tout son potentiel, soutenu par ton regard bienveillant.
Techniques pour libérer leur potentiel unique
Ce que tu penses de ton enfant influence tes gestes, tes paroles et ton attitude envers lui. Si, par exemple, tu te dis intérieurement : « Mon enfant est trop difficile, il ne fera jamais rien de bon », tu risques inconsciemment de transmettre ce message par tes actions. Ton enfant percevra ce manque de confiance, ce qui diminuera sa propre estime et ses résultats.
Pour inverser cela, adopte un état d’esprit positif. Dis-toi : « Mon enfant a une intelligence différente, et il peut apporter quelque chose de précieux au monde. » Cela va transformer la manière dont tu l’accompagnes : tu seras plus encourageant, plus patient, plus ouvert à ses façons uniques de fonctionner. Concrètement, cela veut dire quoi ?
- Lorsque ton enfant fait une erreur ou rencontre un obstacle, au lieu de critiquer, montre-lui que tu crois en sa capacité à apprendre et à grandir.
- Remplace les remarques négatives (« Pourquoi tu n’y arrives pas ? ») par des encouragements (« Je sais que tu peux trouver une solution à ton rythme »).
- Valorise ses réussites, même petites, pour lui montrer que chaque pas en avant compte.
En adoptant cette attitude, tu crées un cercle vertueux où la confiance que tu lui montres alimente sa propre confiance en lui-même. Cela peut littéralement libérer son potentiel, lui permettant d’exprimer ses talents uniques et de surmonter les défis liés à son atypie. Sait-on jamais, ton regard positif pourrait bien faire de lui un petit génie.
A lire aussi : Comment aider ton enfant hypersensible?
Lettre inspirante pour les parents d’enfants neuroatypiques, comme celle à Thomas Edison
Je te laisse avec cette petite histoire concernant Thomas Edison. A priori elle est fausse, mais elle a l’avantage de bien expliquer l’effet pygmalion. Et tu pourras même la partager à tes enfants.
Thomas Edison est né aux Etats-Unis en 1847. C’est à la fois un inventeur, un scientifique et un industriel américain. Voici la petite histoire romancée, à son sujet :
Un jour, en rentrant de l’école, il apporte une lettre pour sa mère. Il lui dit : « Mon instituteur a demandé que je te donne cette lettre, à toi, uniquement à toi ».
Alors sa mère ouvre la lettre, la lit silencieusement et avec les yeux pleins de larmes, la lit ensuite à son fils:
« Votre fils est un génie. Cette école est trop petite pour lui et nous n’avons pas d’assez bons enseignants pour l’instruire. Veuillez le faire vous-même ».
Le petit Thomas possède déjà un vrai petit laboratoire de chimie dans le sous-sol de la maison de ses parents.
De nombreuses années plus tard, quand la mère d’Edison est décédée, il était alors connu comme l’un des plus grands inventeurs de son siècle (1093 brevets déposés dont l’invention de l’ampoule électrique, le télégraphe, le phonographe, la centrale électrique, la caméra, etc.).
Un jour qu’il fouillait dans les vieux souvenirs de famille, il trouva une lettre pliée dans une boîte de sa mère. C’était la lettre qu’il avait donnée étant enfant à sa mère de la part de son instituteur. Elle disait ceci:
“Votre fils est nul ! Il est déficient ! On détecte chez lui une maladie mentale. Nous n’autorisons plus votre fils à revenir à l’école.”
J’espère que cette petite histoire te permettra de modifier en profondeur le regard que tu portes sur ton enfant. Jusqu’ici peut-être que tu cherches à modifier, à adapter le comportement de ton enfant. Sache que c’est d’abord ton propre comportement et ta manière de voir les choses que tu dois changer.
Conclusion
Accompagner un enfant neuroatypique, c’est un voyage à la fois enrichissant et rempli de défis. De l’identification des premiers signes atypiques à l’acceptation inconditionnelle de ses particularités, chaque étape est essentielle pour comprendre, soutenir et valoriser ton enfant. En adoptant une approche bienveillante et scientifique, en s’appuyant sur les ressources disponibles, et en intégrant des modèles inspirants, tu peux l’aider à transformer ses spécificités en véritables atouts.
Mais plus que tout, le pouvoir de l’Effet Pygmalion t’offre une clé précieuse : la croyance que tu as en ton enfant peut littéralement libérer son potentiel. Ton regard positif, ton soutien constant et ton amour inconditionnel lui permettront de grandir en confiance et de s’épanouir, malgré les obstacles. En fin de compte, c’est cette force intérieure, nourrie par tes encouragements, qui l’amènera à révéler tout ce qui fait de lui un être unique, prêt à conquérir le monde à sa manière.
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J’adore l’histoire de T. Edison, et je vais rester sur : elle est vraie 🤣
Je pense que je suis certainement dyslexique, car je me souviens enfant avoir quelques exercices, pas un long suivi, mais maintenant que quelques décennies ont passé, je commence à me tromper de + en + dans l’ordre des syllabes.
En tout cas, je pense, qu’en règle générale, il faut valoriser son enfant, lui trouver ses forces et différences par rapport aux autres enfants, pour développer sa confiance en lui, alors pour un enfant atypique, cela l’est encore +. Et je pense aussi, que nous parents d’enfants non atypiques, devrions prendre exemple sur les parents qui ont des enfants avec des différences, car vous êtes souvent bien + bienveillant que nous à l’égard de nos enfants.
Très joli article que je vais partager.
Merci beaucoup Marie pour ton commentaire. Atypique ou non, tu as raison : chaque enfant est unique et spécial, et notre rôle de parent est de l’aider à trouver ses forces et ce qui le fait vibrer positivement.
Merci pour cemagnifique artcile. mon fils est un être à part, je ne le met dans aucune case mais son fonctionnement est différent de celui de sa soeur et des autres enfants. merci pour tous ces conseils, j’avoue me laisser dépasser par moment.
Merci pour le commentaire. Ravie que ces conseils aient été utiles.
Merci pour cet article qui m’émeut beaucoup ! Oui on est tous différents, mais de nos jours la différence est trop souvent mal vue et dénigrée. Les enfants en particulier sont très durs les uns avec les autres (mon fils me racontait ce soir encore comment certains de ses camarades avaient tenu des propos très durs à son encontre aujourd’hui)
En tant que parent, on se sent vite une responsabilité, mais sans savoir forcément quoi faire : cet article est très déculpabilisant et très rassurant. J’aime beaucoup en particulier les analogies avec des difficultés que des célébrités ont rencontrées et résolues !Merci !
Merci Valérie. Ravie que cet article ait été utile et déculpabilisant.
Je crois fortement qu’il n’existe que des personnes atypiques et que vouloir les cataloguer et faire rentrer dans des cases est un des problèmes pour nos enfants. La réussite en tant que parent, me semble t il, est de pourvoir révéler le plein potentiel de nos enfants afin qu’ils puissent vivre une vie de leur choix et en pleine conscience de leurs capacité. Merci beaucoup pour cet article qui résonne fortement en moi …
Merci Eric. « Révéler le plein potentiel de nos enfants », tout est dit 😉
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J’adore!! Magnifique article très bien écrit, facile à lire avec pleins d’infos et d’astuces qui remettent un peu les choses à leur place. C’est tellement vrai et un travail de tous les jours sur soi ça c’est sûr. J’ai un fils hypersensible et hyperactif et je suis persuadée qu’il est capable de beaucoup de chose dans ce monde. En effet l’accompagnement au quotidien n’est pas simple du tout mais pas impossible et transformer ses faiblesses en force est bien la clés de la réussite de tous les êtres humains. Merci beaucoup pour cette article que je partage.
Merci beaucoup pour votre commentaire très touchant.
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