Enfant neuro-atypique : 3 livres qui ont bouleversé ma vision de la parentalité
La parentalité est une aventure extraordinaire et souvent épuisante qui demande compréhension, bienveillance et adaptabilité. Quand on a un enfant neuro-atypique, cette aventure est encore plus spéciale : plus de défis, plus d’émotions inconfortables, plus d’incompréhension.
Quand j’ai appris que ma fille Melyssa était multi-dys, il m’a paru essentiel de bien m’informer et de me former pour être la maman qui pourrait la comprendre et l’accompagner au mieux.
Trois livres m’ont particulièrement aidée (notamment dans une période de phobie scolaire de ma fille), et depuis ils sont devenus des livres de chevet. J’aime les relire régulièrement. Ils m’ont aidé à déculpabiliser, à lâcher prise et à me concentrer sur l’essentiel. Ils m’ont ouvert les yeux sur la parentalité positive, les neurosciences et le développement personnel. Ces trois thèmes sont d’ailleurs les socles de ce blog. Ces livres m’ont permis de trouver « mon propre style de parentalité ».
Il s’agit de : « Vive les zatypiques » d’Audrey Akoun et Isabelle Pailleau, « Pour une enfance heureuse » de Catherine Gueguen et « L’enfant optimiste » d’Alain Braconnier.
Chacun de ces livres m’a apporté une perspective unique sur la compréhension de l’enfant et du développement de son potentiel. Découvrons-les ensemble!
1/ « Vive les zatypiques » d’Audrey Akoun et Isabelle Pailleau
Identifier les enfants neuro-atypiques
Cet ouvrage permet de mieux comprendre ceux « qui ne rentrent pas dans le moule ». Des enfants surdoués, des hypersensibles, des enfants dys, des artistes, etc.
Les auteurs donnent les clés pour reconnaître ces enfants spéciaux dits « atypiques ». Grâce à de nombreux témoignages de parents et d’enfants, on décode davantage comment aider un enfant neuro-atypique à s’épanouir.
L’hypersensibilité, la caractéristique commune des atypiques
Souvent taxé de « pleunichard », « timide », « rêveur », « je sais tout », etc. le cerveau de l’enfant hypersensible réagit souvent de manière disproportionnée aux stimuli extérieur (bruits, odeurs, luminosité, etc.).
Les hypersensibles régulent moins bien les différentes émotions, et ont un traitement de l’information très spécial. Ils ont un sens du subtil et du détail hors du commun.
En gros, ils ont un fonctionnement psychoaffectif et cognitif très particulier.
Pourquoi ça m’a marqué ?
Par exemple, j’ai compris l’hyperesthésie de Melyssa : les étiquettes de ces tee-shirts la grattent en permanence et désormais on les enlève systématiquement de ces vêtements. Je comprends aussi mieux les choses qui la mettent en panique, comme un concert avec trop de bruits, de lumière et de monde.
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Les différents types de troubles neuro-atypiques
Le terme “neuro-atypique” désigne l’ensemble des profils présentant des spécificités du développement neurologique plus ou moins importantes. On parle de trouble neuro-développemental, qui induit souvent des troubles de l’apprentissage.
Les auteures identifient les différents types de troubles atypiques :
- les troubles « Dys » (dyslexie, dyspraxie, dysphasie, etc.)
- le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H)
- les enfants intellectuellement précoces (EIP) dit « à haut potentiel » (HP)
Elles abordent les caractéristiques de ces troubles, avec leurs incidences sur le quotidien et les apprentissages.
Pourquoi ça m’a marqué ?
Melyssa est dyslexique et dyspraxique. Depuis que je comprends mieux ces troubles, j’accepte davantage ses maladresses, sa lenteur pour certaines tâches, sa distractibilité et son agitation. J’ai amélioré ma patience et j’essaie de faire preuve de bienveillance même si les situations sont irritantes.
A lire aussi : Les secrets de la dyslexie : tout ce que tu dois savoir!
Un système scolaire obsolète
Les auteures sont assez tranchées sur le sujet.
« Nous subissons un système éducatif obsolète, qui démotive et fait souffrir élèves et enseignants. Un système qui prône l’égalité sans être capable de garantir l’équité. » Elles critiquent notamment le système d’évaluation. En résumé le système scolaire actuel peine à s’adapter aux différents enfants.
Pourquoi ça m’a marqué ?
Ça a conforté les choix que nous avons eus en tant que parents. Nous avons abandonné le système classique français, pour trouver d’autres stratégies éducatives. Nous avons notamment essayer la pédagogie Montessori et l’école à la maison. Ces alternatives ont davantage favorisé sa créativité et son autonomie. Et nous martelons à Melyssa que les notes ne la définissent pas.
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Le manque d’estime de soi des enfants atypiques
Parce ce qu’ils se sentent bizarres, incompris et que souvent leurs résultats scolaires ne sont pas à la hauteur de leurs efforts, les enfants atypiques manquent d’estime de soi et de confiance en soi.
Les phrases typiques « tout le monde est meilleur que moi ».
Les nombreux témoignages du livre donnent de nombreux éclairages pour accompagner les enfants atypiques dans la construction de leur confiance en eux.
En voici quelques-uns :
- Les aider à mieux se connaître et nommer leur particularité
- Les écouter sans jugement et faire preuve de patience
- Les aider à comprendre le monde qui les entoure
- Être capable de leur octroyer une forte confiance dans des situations délicates
- Faire preuve d’imagination, de flexibilité et d’adaptabilité en tant que parent
- Dédramatiser leurs échecs
Pourquoi ça m’a marqué ?
C’est mon plus grand challenge du moment : booster la confiance en soi de ma fille. On est sur le chemin, on doit tenir bon.
A lire aussi : Oser être soi : développer l’authenticité et l’estime de soi des 6-12 ans
2/ « Pour une enfance heureuse » de Catherine Gueguen
Qui est Catherine Gueguen?
Catherine Gueguen est pédiatre et psychothérapeute. Dans ce livre, elle s’appuie sur les dernières recherches en neurosciences pour mieux comprendre le développement du cerveau chez l’enfant et ses implications sur l’éducation.
Deux chapitres ont particulièrement retenu mon attention :
Le rôle du cortex préfrontal
Qu’est-ce que le cortex préfrontal?
C’est une partie du cerveau situé dans la partie antérieure du lobe frontal. C’est le centre exécutif du cerveau : une sorte de centre de décision et de planification. Il pilote des fonctions comme le langage, le raisonnement et la mémoire. Il permet également de garder un contrôle sur nos réponses émotionnelles.
Concrètement, lorsqu’on est face à une situation complexe, le cortex préfrontal nous aide à réfléchir et à prendre du recul. Il régule nos émotions fortes, nos impulsions et nous aide à analyser calmement ce qui nous arrive.
Il se trouve que la maturation du cortex préfrontal dépend en grande partie de l’entourage de l’enfant.
Contexte où le cortex préfrontal se développe
Si l’enfant est avec un parent qui le rassure, qui le comprend et qui le sécurise, le cortex préfrontal va se développer.
Les encouragements, l’écoute, le ton de voix chaleureux, le regard tendre participent à la maturation du cortex préfrontal. Ainsi, lorsque l’enfant deviendra adulte, il pourra évaluer de manière raisonnée les différentes situations et prendre de bonnes décisions. Il saura réguler ses émotions.
Contexte où le cortex préfrontal restera immature
A l’inverse, s’il est avec un parent abusif, avec des paroles blessantes, un manque d’empathie, un manque de considération, le cortex préfrontal aura une activité faible et restera immature.
Ce qui veut dire qu’une fois adulte, le comportement de la personne qui aura subi ces « maltraitances » sera probablement négatif. On pourra observer de la violence, de l’anxiété, de la peur, des instincts agressifs, etc. A l’instar des jeunes enfants qui font des caprices et qui ne peuvent pas réguler leur comportement.
La personne aura du mal à tisser des relations saines avec les autres.
Pourquoi ça m’a marqué ?
La parentalité positive est souvent décriée. Phénomène de mode ou style trop permissif, c’est finalement un faux débat. Catherine Gueguen prouve scientifiquement dans ce livre, qu’être un parent positif, soutenant et bienveillant, c’est juste essentiel au bon développement du cerveau et à l’épanouissement de l’enfant.
A lire aussi : Bien vivre sa parentalité avec un enfant neuro-atypique
Le rôle des neurones miroirs
Une découverte de Giacomo Rizzolatti
Les neurones miroirs, découverts par le neuroscientifique Giacomo Rizzolatti, sont des cellules du cerveau qui s’activent à la fois lors de l’exécution d’une action et lors de l’observation de la même action réalisée par autrui.
Cette découverte, faite dans les années 1990, a ouvert de nouvelles perspectives dans notre compréhension de l’empathie, de l’apprentissage social et de la cognition humaine.
Les neurones miroirs jouent un rôle crucial dans la capacité des individus à imiter, comprendre et prédire les actions et les intentions des autres.
Les neurones miroirs et l’éducation
Les neurones miroirs ont des implications dans le domaine de l’apprentissage et de l’éducation, car ils suggèrent que l’observation et l’imitation jouent un rôle clé dans l’acquisition de nouvelles compétences et de comportements sociaux.
Concrètement, certains enfants, de façon surprenante, parviennent à apprendre uniquement en observant. Donc l’enfant sera très fortement influencé par les adultes autour de lui.
La question que nous devons nous poser est « Que voulons-nous transmettre à nos enfants ?»
Pourquoi ça m’a marqué ?
J’ai pris conscience que ce que je veux transmettre à ma fille c’est l’optimisme. Une foi inébranlable en l’avenir et en la vie. Je souhaite qu’elle ait confiance en elle et qu’elle ait une relation apaisée avec elle-même, les autres et le monde.
D’où la création de ce blog. Car si je cultive mon optimisme au quotidien, il y a plus de probabilité que ma fille Melyssa devienne elle-même optimiste.
A lire aussi : Comment lâcher prise et profiter de la vie grâce à l’optimisme?
3/ « L’enfant optimiste » d’Alain Braconnier
Qui est Alain Braconnier?
Psychologue et psychiatre, il est consultant au CHU Pitié-Salpêtrière et professeur émérite de l’Ecole de psychologues praticiens. Dans ce livre, ils nous livre le fruit de ans d’expérience et de consultation avec les enfants et les adolescents. Il y identifie clairement les liens qui existent entre optimisme, espoir et réussite scolaire.
Les mesures de l’optimisme chez les enfants
L’idée que l’optimisme est inné ou acquis dès la naissance est un sujet complexe et nuancé dans le domaine de la psychologie du développement. Bien que certains traits de personnalité et prédispositions puissent être présents dès la naissance, l’optimisme en tant que trait psychologique complexe est généralement considéré comme le résultat d’une combinaison de facteurs biologiques, environnementaux et d’expériences vécues.
Au cours des premières années de la vie, les interactions avec les parents, les soignants et l’environnement familial jouent un rôle crucial dans le développement des attitudes et des croyances d’un enfant.
Alain Braconnier a une approche très spécifique car il propose quelques mesures concrètes de l’optimisme chez l’enfant :
Chez le bébé :
- Qualité de l’appétit et du sommeil
- Curiosité pour le monde
- Multiplication des sourires
- Capacité à supporter d’être seul
- Capacité de recherche active de satisfaction
Chez l’enfant de 2 à 5 ans :
- Recherche d’autonomie plutôt que dépendance
- Curiosité plutôt qu’inhibition
- Ténacité plutôt qu’instabilité
- Capacité à exprimer ses besoins sans craindre les refus
- Plaisir de jouer tout en acceptant d’arrêter si besoin
Chez l’enfant de 5 à 10 ans:
- Capacité à se faire des amis
- Désir d’apprendre malgré les efforts
- Durée des bonnes résolutions
- Faible découragement dans les activités choisies
- Ressources intérieures pour gérer les pulsions et les angoisses
Pourquoi ça m’a marqué ?
J’ai pris conscience que bébé, Melyssa était vraiment optimiste. Puis l’entrée en moyenne section a grignoté son optimisme, car l’école a révélé son atypisme : elle a été diagnostiqué dyslexique et dyspraxique.
A lire aussi : TDAH et relation aux autres : Comment aider son enfant?
Les bienfaits de l’optimisme chez l’enfant
Quand on découvre tous les bienfaits de l’optimisme chez l’enfant, on ne peut que s’évertuer à le cultiver au quotidien et à le transmettre à nos enfants.
Pour Alain Braconnier, les bienfaits de l’optimisme se constatent sur:
- La confiance en soi : l’optimisme permet d’avoir une représentation de soi plus positive. Etre optimiste permet de reconnaître son potentiel.
- Les apprentissages : l’optimiste croit qu’il va réussir ce qu’il entreprend. L’optimisme permet aussi d’obtenir une meilleure réussite dans différents domaines extrascolaire comme le sport.
- Les relations sociales : les optimistes se font plus facilement des amis grâce à leur serviabilité, leur enthousiasme et leur humour. Ils arrivent à gérer plus facilement les conflits.
- La santé : si on définit la santé comme un état de bien-être physique, mental et social, il n’y a aucun doute sur le fait que l’optimisme favorise la santé de l’enfant
Pourquoi ça m’a marqué ?
Quand on a un enfant atypique qui a des difficultés d’apprentissage, qui a du mal à se faire des amis et qui a des problèmes de confiance en soi, la lecture de ce livre est tout simplement du pain béni! Ca m’a conforté dans l’idée d’apprendre l’optimisme au quotidien avec ma fille et de partager nos expériences dans ce blog. Malgré des notes peu valorisantes à l’école, elle peut réussir dans la vie!
Optimisme et école
Le système scolaire français est obsolète. L’auteur constate, sur la base de ses nombreuses consultations, qu’au cours de l’école élémentaire, il y a une sorte de déséquilibre entre le plaisir d’apprendre et l’obligation d’apprendre. En maternelle, les maitresses « stimulent » les enfants. Ensuite, il y a une injonction oppressante par rapport aux objectifs de lecture, écriture et calcul.
Il propose quelques stratégies pour entretenir ce plaisir d’apprendre:
- Insister sur les réussites et les facilités des enfants atypiques
- Encourager les passions et les centres d’intérêts
- Utiliser les nombreuses applications, notamment pour l’apprentissage de la lecture et des calculs
- Passer par les MOOC (Massive Open Online Course), souvent gratuits et disponibles pour des domaines infinis
- Favoriser les activités extrascolaires
Pourquoi ça m’a marqué ?
J’ai compris que l’essentiel pour ma fille n’était pas d’apprendre (notamment les leçons par cœur) et d’être bien évalué sur cela. C’est plutôt de susciter chez elle le plaisir d’apprendre en permanence et de comprendre le monde qui l’entoure. Faire en sorte de lui fournir tous les outils nécessaires pour acquérir les connaissances qui lui seront utiles. Mon rôle est de l’inciter à approfondir les sujets qui la font réellement vibrer.
A lire aussi : Etre un bon parent pour son enfant atypique : 3 compétences indispensables
Conclusion
En explorant « Vive les zatypiques » d’Audrey Akoun et Isabelle Pailleau, « Pour une enfance heureuse » de Catherine Gueguen et « L’enfant optimiste » d’Alain Braconnier, nous avons découvert des clés essentielles pour mieux comprendre et accompagner nos enfants et particulièrement ceux qui sont atypiques.
Nous nous libérons des carcans des systèmes éducatifs rigides, pour embrasser une approche bienveillante, respectueuse du rythme individuel de chaque enfant, où l’amour inconditionnel et la compréhension sont les piliers de la relation parent-enfant.
En effet, la compréhension du cerveau en pleine évolution et des particularités neuroatypiques nous incite à devenir des parents qui encouragent et qui écoutent. Des parents qui apportent un soutien émotionnel sans condition.
Chaque livre offre une approche unique qui enrichit notre vision de la parentalité et du développement personnel. En combinant les enseignements de ces ouvrages, nous pouvons construire des bases solides pour aider nos enfants à s’épanouir et à cultiver leur bonheur et leur optimisme tout au long de leur vie.
Cet article participe à l’évènement “Les 3 livres qui ont changé ma vie” du blog Des Livres pour changer de vie. J’apprécie beaucoup ce blog, et je te recommande particulièrement cet article sur la concentration. En effet, les neuro-atypiques font particulièrement face à des défis de concentration qui résultent de leur hypersensibilité, de leurs intérêts spécifiques, de leurs fluctuations d’énergie.
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Merci pour les super résumés ! Personnellement, je n’ai lu aucun de ces livres, mais ma petite sœur a lu celui d’Alain Braconnier et n’en dit que du positif 🙂
Merci Jessica!
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