
Une génération anxieuse sous pression : comment faire autrement ?
Tu connais ce moment où ton ado rentre de l’école, son sac sur le dos, les épaules affaissées, le regard fuyant. Tu lui demandes comment s’est passée sa journée, et il marmonne un vague « Ça va… » avant de disparaître dans sa chambre. Ce soupir, ce silence, c’est peut-être un cri qu’il n’arrive pas à exprimer. L’anxiété est devenue un compagnon de route pour tant d’enfants et d’ados aujourd’hui. Mais pourquoi ? Pourquoi nos jeunes, qui ont accès à tant de possibilités, semblent-ils plus fragiles que jamais ?
C’est en découvrant un article sur Jonathan Haidt et son best seller » Anxious generation » que j’ai commencé à relier les points : les réseaux sociaux, la compétition scolaire, le besoin de tout réussir, tout de suite. Son livre est le phénomène de 2024. Mais voilà la question essentielle : et si on faisait autrement ? Si au lieu d’ajouter encore plus de pression, on choisissait de leur offrir un espace pour respirer, se tromper, et grandir à leur rythme ?
Dans cet article, je veux qu’on se concentre sur ce qu’on peut changer, en tant que parents, aujourd’hui, pour offrir à nos enfants un futur plus serein. Oui, il y a des solutions. Oui, ton enfant peut surmonter cette pression. Et oui, tu as le pouvoir d’être ce pilier qui l’aide à retrouver confiance.
Alors, prends une grande inspiration. Ce voyage commence par une prise de conscience : nous pouvons transformer cette pression en une opportunité de construire des bases solides pour nos enfants. Ensemble, on va leur apprendre à respirer à nouveau, à marcher sans craindre de tomber, et à rêver sans limite.
- Jonathan Haidt et le cri d’alarme sur une génération anxieuse
- Les racines de l’anxiété chez une génération sous pression
- Créer un environnement serein : 4 nouvelles normes pour protéger son enfant
- Pas de smartphone avant le lycée : le premier pas pour une enfance plus sereine
- Pas de réseaux sociaux avant 16 ans : une barrière contre l’anxiété numérique
- Des écoles sans téléphone : une solution pour la concentration et la sérénité
- Plus de liberté, de jeu libre et de responsabilités : redonner confiance aux enfants
- Créer un environnement propice pour une génération moins anxieuse
- Conclusion
Jonathan Haidt et le cri d’alarme sur une génération anxieuse
Jonathan Haidt : comprendre les enjeux d’une génération anxieuse
Jonathan Haidt, psychologue social de renom, est un expert des comportements humains et des dynamiques sociales. Professeur à la Stern School of Business de la New York University, il a consacré sa carrière à comprendre ce qui rend les sociétés plus prospères et les individus plus heureux.
Mais dans The Anxious Generation, il s’éloigne de ses travaux sur le bonheur pour s’attaquer à un phénomène alarmant : l’explosion des troubles mentaux chez les jeunes.
Depuis le début des années 2010, les chiffres sont accablants. Selon Haidt, le taux d’hospitalisation pour tentative de suicide a doublé chez les adolescentes entre 2010 et 2020. Les diagnostics d’anxiété et de dépression, eux, ont augmenté de 40 % en une décennie. En parallèle, les admissions aux urgences pour des blessures auto-infligées ont bondi de 62 % chez les filles de 15 à 19 ans et de 189 % chez celles de 10 à 14 ans. Ce ne sont pas de simples données, mais des vies, des familles bouleversées.
Ce livre est plus qu’une analyse : c’est un appel à l’action. Haidt explique que derrière ces statistiques se cache une génération en quête de sens, de repères et de résilience dans un monde qui semble les fragiliser.

Une génération anxieuse : pourquoi nos enfants sont-ils sous pression ?
Haidt avance des pistes claires pour expliquer cette crise.
L’une des principales ? La montée en puissance des réseaux sociaux. Leur explosion à partir de 2010 a coïncidé avec une hausse des troubles mentaux chez les jeunes. Pourquoi ? Parce que ces plateformes, bien qu’utiles, transforment la quête d’acceptation sociale en compétition permanente.
Mais ce n’est pas tout. La parentalité surprotectrice, bien intentionnée, a privé les enfants de la liberté d’explorer et de faire leurs propres erreurs. Sans ces expériences, ils n’ont pas développé les compétences nécessaires pour affronter les défis de la vie.
Enfin, Haidt pointe du doigt une pression académique et sociale croissante. Les enfants grandissent dans un monde où chaque échec semble définitif. Ils internalisent l’idée que s’ils échouent aujourd’hui, leur avenir est compromis.
Comprendre ces racines n’est pas une fin en soi. C’est une invitation à agir. À aider nos enfants à retrouver la confiance et l’équilibre qu’ils méritent.
Comme le dit Jonathan Haidt, « On ne peut pas résoudre un problème que l’on ne comprend pas. » Les statistiques peuvent sembler alarmantes, mais elles sont aussi une opportunité : celle de remettre en question nos habitudes, nos croyances, et les modèles que nous transmettons.
Et c’est là que le rôle de parent devient si précieux. Nous avons la capacité d’offrir à nos enfants des bases solides pour qu’ils naviguent dans un monde complexe. Nous pouvons les aider à apprivoiser leurs peurs, à construire leur résilience et à voir chaque défi comme une occasion de grandir. Mais comment faire concrètement ?
Dans la partie suivante, je vais t’expliquer pourquoi et comment ces causes, comme les réseaux sociaux ou la surprotection, influencent l’anxiété de nos enfants au quotidien.
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Les racines de l’anxiété chez une génération sous pression
Pourquoi nos enfants se sentent-ils si souvent dépassés, alors même qu’ils ont accès à un confort et à des opportunités sans précédent ? Cette question, Jonathan Haidt l’aborde avec clarté et pragmatisme. Pour agir, il faut d’abord comprendre les raisons qui rendent nos enfants plus vulnérables à l’anxiété aujourd’hui.
Les réseaux sociaux : le poison invisible d’une génération anxieuse
Les réseaux sociaux ont transformé la manière dont les jeunes interagissent et se perçoivent.
Avant, la comparaison sociale se limitait à un cercle restreint, comme la classe ou le quartier. Aujourd’hui, Instagram, TikTok et Snapchat ouvrent une fenêtre sur des milliers de vies « parfaites ».
Haidt explique que ces plateformes, conçues pour capter notre attention, accentuent le sentiment de ne jamais être assez bien. Une étude citée dans son livre révèle qu’un adolescent passe en moyenne 7 heures par jour devant un écran, et que l’exposition prolongée est directement liée à une hausse des troubles anxieux.
Je me souviens de Melyssa, qui parlait d’une de ses amies déçue qu’une de ses publications ne récolte pas autant de « likes » que prévu. Son amie était triste car cela signifiait qu’elle valait moins. Cette pensée reflète une réalité que vivent tant de jeunes : ils mesurent leur valeur à travers un écran.

Parentalité surprotectrice : protéger ou enfermer nos enfants ?
Nous, les parents, voulons protéger nos enfants des dangers du monde. Mais parfois, en évitant qu’ils se blessent ou échouent, nous leur enlevons l’opportunité d’apprendre et de grandir. Haidt parle d’une « génération bulles » : ces enfants élevés dans des environnements ultra-sécurisés, où chaque risque est éliminé.
Je repense à une amie qui refusait que sa fille aille faire des soirées pyjama chez ses copines à 11 ans. Elle voulait la protéger, bien sûr, mais en réalité, elle lui transmettait une peur du monde. Pourtant, c’est en prenant des risques – calculés, bien sûr – que les enfants apprennent à se faire confiance.
La pression scolaire : gravir une montagne quotidienne
Dans nos sociétés, la réussite scolaire est souvent vue comme le seul chemin vers un avenir réussi. Les enfants grandissent en croyant que chaque mauvaise note est une condamnation.
Haidt souligne que cette pression constante ne leur laisse pas l’espace de respirer, d’explorer et, surtout, d’échouer.
Melyssa, un jour, m’a confié : « Si je ne réussis pas mes maths, à quoi ça sert que je continue ? » Cette peur de l’échec était devenue une barrière à son apprentissage. Pourtant, en valorisant l’effort et non le résultat, on peut leur montrer qu’apprendre, c’est aussi faire des erreurs.
Alors, comment renverser la tendance et créer un environnement propice à leur épanouissement ? Jonathan Haidt propose quatre nouvelles normes à adopter.
Créer un environnement serein : 4 nouvelles normes pour protéger son enfant
Jonathan Haidt propose quatre réformes essentielles, ou « nouvelles normes », pour transformer l’environnement des enfants et leur offrir une enfance plus saine dans l’ère numérique. Ces normes visent à corriger deux erreurs majeures : surprotéger les enfants dans le monde réel et sous-protéger leur accès au monde numérique. Voici comment les appliquer concrètement.
Pas de smartphone avant le lycée : le premier pas pour une enfance plus sereine
Haidt conseille de retarder l’accès aux smartphones avec internet jusqu’à 14 ans, pour protéger les jeunes esprits des applications conçues pour capter leur attention. En leur offrant un téléphone basique, tu réduis l’impact des distractions numériques et des comparaisons sociales précoces.
Melyssa a eu son premier smartphone à 13 ans, mais avec un contrôle parental sur la durée d’utilisation.
Tu retrouveras ici l’interview exclusive de Jonathan Haidt pour l’Express, où il donne les détails de ses recommandations.
Pas de réseaux sociaux avant 16 ans : une barrière contre l’anxiété numérique
Les réseaux sociaux, avec leurs mécanismes de comparaison constante et d’influence algorithmique, peuvent être particulièrement nuisibles pour les adolescents en plein développement. Haidt suggère de retarder l’accès à ces plateformes jusqu’à 16 ans, un âge où ils sont mieux équipés pour gérer leurs effets psychologiques.
Melyssa n’a pas accès aux réseaux sociaux. Pour les messages à suivre avec la famille, elle utilise mon téléphone sous ma surveillance. C’est assez radical mais ça se passe plutôt bien pour le moment.
Des écoles sans téléphone : une solution pour la concentration et la sérénité
Selon Haidt, les écoles devraient être des espaces où les élèves peuvent se concentrer sur l’apprentissage et les interactions réelles. Il propose que tous les téléphones et appareils connectés soient rangés dans des casiers ou des pochettes verrouillées pendant les heures de cours.
Cette approche pourrait sembler drastique, mais elle libère les enfants de distractions inutiles et leur permet de développer leur attention. Imagine ton enfant totalement présent en classe, sans notifications incessantes.
Plus de liberté, de jeu libre et de responsabilités : redonner confiance aux enfants
Enfin, Haidt insiste sur l’importance de laisser les enfants explorer le monde réel de manière autonome. C’est en prenant des risques calculés, en jouant librement et en assumant des responsabilités qu’ils développent les compétences sociales et surmontent leur anxiété.
Chez nous, cela s’est traduit par des tâches simples : Melyssa participe à l’organisation des courses, prépare des repas, etc. Chaque expérience lui a appris à gérer ses émotions, à prendre des décisions et à se faire confiance.
En intégrant ces quatre normes dans ton quotidien, tu donnes à ton enfant une chance unique de grandir dans un environnement équilibré, entre sécurité numérique et liberté réelle. Comme le dit Haidt : « Changer le monde commence à la maison, mais ensemble, nous pouvons inverser la tendance. »
Créer un environnement propice pour une génération moins anxieuse
La résilience ne se construit pas seulement dans les moments de défi. Elle s’enracine dans un environnement qui offre à ton enfant un mélange d’amour, de sécurité et d’encouragement à grandir. Jonathan Haidt le rappelle : la maison n’est pas seulement un refuge, c’est un tremplin.
Alors, comment créer ce cocon d’épanouissement qui donne des ailes à nos enfants atypiques ?
Alléger la pression scolaire : vers une réussite redéfinie
Alléger la pression, notamment à l’école, est une première étape cruciale pour redéfinir la réussite et restaurer la confiance.
Dans notre société, on valorise souvent la performance académique comme un passeport vers le bonheur. Mais Haidt nous rappelle que cette obsession du résultat crée un stress chronique chez les jeunes. « Fais comprendre à ton enfant que ses efforts, sa curiosité et sa persévérance comptent plus que ses notes », dit-il.
Chez nous, après une mauvaise note en histoire, Melyssa est venue, bouleversée : « Maman, je suis nulle ! » J’ai pris un moment pour poser les choses : « Cette note ne définit pas qui tu es. Ce que je vois, c’est tout le temps que tu as passé à réviser, et ça, c’est une vraie réussite. »
En l’aidant à dissocier son estime de soi de ses résultats scolaires, je lui ai offert une nouvelle manière de voir l’apprentissage : comme un chemin, pas une compétition.
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Réduire les comparaisons : valoriser chaque chemin unique
Mais alléger la pression ne suffit pas si les comparaisons sociales continuent d’éroder leur estime de soi.
Les réseaux sociaux amplifient un phénomène déjà bien présent dans la société : la comparaison. À la maison, fais de ton mieux pour neutraliser ce mécanisme. Rappelle à ton enfant que son chemin est unique, qu’il n’a pas besoin de « suivre » les autres pour réussir. Crée une vraie culture où ton enfant apprend à célébrer ses propres progrès, plutôt que de se mesurer aux autres.
Une habitude que j’ai instaurée avec Melyssa : célébrer ses progrès à elle, sans jamais les mesurer à ceux des autres. Qu’il s’agisse d’un dessin ou d’un puzzle qu’elle a terminé, chaque victoire personnelle est une fête. Et ça change tout !
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Installer des rituels de sérénité : des repères pour une génération anxieuse
En plus de réduire ces comparaisons, il est important de créer des repères qui rassurent et apaisent nos enfants au quotidien.
Les enfants, surtout ceux qui sont atypiques, ont besoin de repères. Les rituels familiaux, aussi simples soient-ils, apportent stabilité et sérénité. Un dîner sans écran, une promenade hebdomadaire, ou même une soirée jeux de société peuvent devenir ces moments précieux où ton enfant se sent pleinement vu et aimé.
Chez nous, le dimanche soir est réservé au « cocon familial ». On se raconte des anecdotes, et parfois, on termine par un film. Ces moments, constants et rassurants, agissent comme des balises dans sa semaine.
Accueillir les émotions : une clé pour restaurer la confiance
Enfin, pour qu’ils grandissent avec confiance, il est essentiel de leur offrir un espace où leurs émotions sont accueillies et validées. Quand il sait que ses émotions sont valides, il apprend à les gérer et à ne pas les enfouir.
Je dis souvent à Melyssa : « Ce que tu ressens est important. Je suis là pour t’écouter. » Une fois, après une dispute avec une amie, elle est venue me voir, les larmes aux yeux. Au lieu de lui donner une solution, je l’ai simplement écoutée. À la fin, elle a dit : « Merci, maman, ça fait du bien. » Ces moments, simples mais profonds, renforcent son sentiment de sécurité.
Conclusion
Jonathan Haidt met des mots sur ce que nous ressentons tous : nos enfants vivent dans un monde qui les pousse trop vite, trop fort, sans leur laisser le temps de souffler. Les réseaux sociaux, la peur de l’échec, et la surprotection étouffent leur confiance et alimentent leur anxiété. Mais tu sais quoi ? On peut changer ça.
En tant que parent, tu as entre les mains un pouvoir immense : celui de transformer cette pression en opportunité. Comment ? En leur offrant un cadre clair et bienveillant. Retarder l’accès aux smartphones, privilégier le jeu libre, et leur apprendre que la réussite, ce n’est pas une note parfaite, mais le chemin qu’ils construisent, étape par étape.
Et si tu faisais de la maison un cocon d’épanouissement ? Un endroit où les émotions sont accueillies avec douceur, où les dîners sans écran redeviennent des moments précieux, et où chaque progrès est célébré, peu importe sa taille.
En appliquant ces petites actions, tu plantes des graines de sérénité et de résilience dans le cœur de ton enfant. Parce que oui, tu peux l’aider à grandir avec confiance, à croire en lui, et surtout, à respirer à nouveau. C’est un voyage, et tu es déjà en train de tracer le plus beau des chemins.
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Merci infiniment de parler de ce sujet de société et d’apporter autant d’éléments qualitatifs de réflexion. L’anxiété généralisée qui grimpe dans notre société est une des raisons principales de ma reconversion en Doula et de mes études en psychologie. J’ai l’ambition et le besoin d’agir pour lutter contre ce fléau qui sabote l’avenir de tous, à commencer par nos enfants. Personnellement, j’ai choisi d’accompagner les mamans, parce que je pense que prendre soin de la santé mentale de la maman est une pierre angulaire pour donner des clés d’épanouissement serein aux enfants pour le reste de leur vie. J’essaie de planter la graine dès la naissance, pour reprendre ton image.
Mais au delà de nos actions individuelles, il y a une question de responsabilité collective qui, je trouve, n’est pas assez audible aujourd’hui dans le paysage médiatique.
Désolée pour la tartine, c’est vraiment un sujet qui me tient très fort à coeur, et je ne peux que te remercier encore pour ce merveilleux article.
Merci pour ton retour tellement riche et passionné. Ta démarche en tant que Doula et tes études en psychologie montrent à quel point tu es engagée dans cette mission essentielle. Prendre soin de la santé mentale des mamans, c’est effectivement bâtir des fondations solides pour les générations futures. Et tu as raison, la responsabilité collective sur ce sujet mérite d’être davantage mise en lumière. Merci d’agir avec autant de cœur !
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