
TDAH et EMDR : comment cette thérapie peut aider ton enfant?
Depuis que je suis maman d’une enfant neuroatypique, j’explore différentes approches pour mieux l’accompagner. Je ne teste pas tout, mais je m’arrête sur ce qui résonne avec ma compréhension d’elle, notre mode de vie et ce qui semble avoir du sens pour nous.
Avec le temps, j’ai compris que rien n’était magique, mais que tout était un équilibre.
L’alimentation joue un rôle clé : réduire les aliments ultra-transformés, intégrer des nutriments comme le magnésium ou le safran peut influencer l’attention et l’humeur. L’activité physique aide à évacuer l’énergie et canaliser l’impulsivité. Le sommeil reste un défi, avec des rituels à ajuster sans cesse. Les écrans, eux, nécessitent une gestion fine pour éviter qu’ils n’aggravent la dispersion et l’irritabilité.
À côté de ça, j’ai aussi exploré d’autres pistes : neurofeedback, Brain Gym, programme Barkley… Certaines stratégies nous ont aidées, d’autres ne collaient pas à notre réalité. Mais je reste curieuse.
Et puis, récemment, un sigle est revenu dans mes recherches : TDAH et EMDR. Je connaissais pour les traumatismes, mais quel lien avec le TDAH ? J’ai creusé… et ce que j’ai découvert mérite qu’on s’y attarde.
TDAH et EMDR : une thérapie qui rééduque le cerveau
Qu’est-ce que l’EMDR et comment ça fonctionne ?
Quand j’ai commencé à m’intéresser à l’EMDR, je me suis d’abord demandé comment une thérapie basée sur des mouvements oculaires pouvait avoir un impact sur un enfant TDAH. J’avais en tête l’image d’une technique utilisée principalement pour les traumatismes ou les phobies, mais en creusant, j’ai découvert que son champ d’application était bien plus large.
L’EMDR, ou Eye Movement Desensitization and Reprocessing, a été développée dans les années 1980 par Francine Shapiro, une psychologue américaine.
Son principe repose sur un constat simple : après un choc émotionnel intense, le cerveau n’arrive pas toujours à traiter l’information correctement. Les souvenirs restent « bloqués » avec leur charge émotionnelle, et au lieu d’être digérés et intégrés, ils continuent d’impacter le quotidien.
L’objectif de l’EMDR est donc d’aider le cerveau à retraiter ces souvenirs en utilisant une stimulation bilatérale (mouvements oculaires, tapotements, sons alternés).
Cette stimulation réactive la capacité naturelle du cerveau à « classer » correctement l’information, réduisant ainsi la charge émotionnelle associée aux événements passés.
Cette vidéo te permettra de comprendre l’essentiel sur l’EMDR : L’EMDR C’est Quoi ? 10 Questions pour Tout Savoir sur cette Thérapie
Pourquoi l’EMDR est une approche intéressante pour les enfants TDAH ?
Même si le TDAH n’est pas un trouble traumatique, il peut s’accompagner de nombreuses expériences difficiles :
- Des échecs scolaires répétés, qui minent la confiance en soi.
- Un sentiment d’être « différent », souvent renforcé par les remarques des enseignants, des pairs ou même des proches.
- Une hyperémotivité qui rend les moqueries, les injustices ou les contrariétés beaucoup plus douloureuses.
- Parfois, des événements marquants (harcèlement, anxiété de performance, conflits familiaux) qui laissent une empreinte durable.
L’EMDR ne va pas « soigner » le TDAH, mais elle peut aider un enfant à se libérer des émotions négatives qui amplifient ses difficultés.
En réorganisant certains souvenirs, en diminuant leur charge émotionnelle, elle pourrait améliorer la gestion des émotions et réduire l’anxiété, ce qui peut avoir un impact indirect sur l’attention et l’impulsivité.
Déroulement d’une séance d’EMDR pour un enfant TDAH
Une séance d’EMDR adaptée aux enfants est souvent plus ludique qu’avec les adultes.
Plutôt que de revivre des souvenirs de façon directe, le praticien peut utiliser des histoires, des métaphores, du dessin, des jouets pour aider l’enfant à exprimer ce qu’il ressent.
Pendant qu’il suit du regard les mouvements du thérapeute ou qu’il ressent des tapotements alternés sur ses mains, son cerveau travaille à « retraiter » l’information.
Dans cette vidéo par exemple tu peux voir comment se déroule la séance pour un petit garçon de 3ans, Taë, qui tient rarement en place et qui se réveille beaucoup la nuit : L’EMDR améliore le sommeil des enfants
Et quels effets concrets peut-on espérer pour un enfant TDAH ? J’ai cherché des témoignages et des études… et les résultats sont intéressants.
Les bienfaits de l’EMDR pour un enfant TDAH
En explorant les témoignages et les études scientifiques sur l’utilisation de l’EMDR pour les enfants atteints de TDAH, j’ai découvert des perspectives intéressantes.
Bien que cette approche ne remplace pas les stratégies éducatives ou médicales classiques, elle peut jouer un rôle clé pour apaiser l’émotionnel et libérer des ressources cognitives précieuses.
TDAH et gestion des émotions : comment l’EMDR apaise les réactions excessives
Les enfants TDAH vivent souvent leurs émotions sans filtre.
Une frustration anodine peut devenir une véritable tempête.
Une simple remarque peut être ressentie comme une attaque personnelle. Cette réactivité émotionnelle intense est souvent alimentée par des souvenirs négatifs accumulés au fil du temps : remarques blessantes, échecs répétés, moqueries…
L’EMDR agit comme un « nettoyeur émotionnel » en retraitant ces souvenirs pour qu’ils ne déclenchent plus de réactions excessives. Une étude menée a montré que l’EMDR réduisait significativement l’intensité émotionnelle des enfants ayant vécu des expériences difficiles, ce qui peut indirectement aider un enfant TDAH à mieux gérer ses émotions.
Après plusieurs séances, certains parents observent que leur enfant :
- Réagit moins intensément aux contrariétés du quotidien.
- Gère mieux ses frustrations et ne s’effondre plus face à un refus.
- Se sent plus léger et plus confiant face aux défis.
Réduction de l’anxiété chez l’enfant TDAH
Beaucoup d’enfants TDAH sont hypersensibles et développent des niveaux d’anxiété élevés. Ils absorbent tout : critiques, conflits familiaux, stress scolaire… Et plus ils sont anxieux, plus leur attention est impactée.
Des recherches montrent que l’EMDR réduit l’anxiété en permettant au cerveau de retraiter les souvenirs qui alimentent l’inquiétude constante.
Ce que les parents remarquent après un accompagnement EMDR :
- Leur enfant est moins agité avant de dormir, ce qui améliore son sommeil.
- Il est plus détendu en classe, donc plus réceptif aux apprentissages.
- Il ose plus s’exprimer sans craindre d’être jugé.
Un impact sur la concentration et l’attention
L’EMDR ne cible pas directement l’attention, mais elle pourrait libérer des ressources cognitives en réduisant les pensées parasites liées au stress et aux souvenirs douloureux.
Ce que certains parents rapportent :
- Leur enfant se disperse moins facilement car il n’est plus submergé par des pensées anxieuses.
- Il parvient à mieux rester assis et engagé sur une activité.
- Son temps de concentration s’améliore progressivement.

Moins d’impulsivité grâce à l’EMDR : comment ça fonctionne ?
L’impulsivité du TDAH est souvent liée à une difficulté à gérer les émotions en temps réel. Lorsque l’enfant ressent une injustice ou une frustration, il réagit immédiatement, sans filtre ni recul.
Or, des expériences négatives non digérées peuvent amplifier ces réactions impulsives. L’EMDR peut aider à retraiter ces souvenirs et à rendre les réactions de l’enfant plus mesurées.
Résultats concrets observés par certains parents :
- Moins d’explosions émotionnelles face aux frustrations.
- Une capacité accrue à prendre du recul avant de réagir.
- Une amélioration des relations avec les autres, car il est moins dans la confrontation.
Attention. L’EMDR ne va pas « soigner » le TDAH ni remplacer d’autres approches comme l’éducation bienveillante, les aménagements scolaires ou les stratégies cognitives.
Mais elle peut être un levier puissant pour les enfants qui vivent leur quotidien avec une charge émotionnelle trop lourde.
Si ton enfant accumule les échecs, les angoisses, les frustrations, si son impulsivité est nourrie par un passé douloureux, l’EMDR pourrait l’aider à avancer plus sereinement.
Mais comment s’assurer de choisir un bon praticien ? Et comment l’intégrer efficacement dans un parcours d’accompagnement ? C’est ce que j’ai cherché à comprendre ensuite.
Pour approfondir la question de l’EMDR chez les enfants (y compris non TDAH), je t’invite à écouter ce webinaire (un peu technique toutefois) : Replay du Webinaire EMDR avec les enfants: intérêts, limites et spécificités
Comment intégrer l’EMDR dans l’accompagnement d’un enfant TDAH ?
Lorsque j’ai compris les bénéfices potentiels de l’EMDR pour les enfants TDAH, une autre question s’est imposée : comment l’intégrer concrètement dans un parcours d’accompagnement ?
Car si cette approche semble prometteuse, elle ne remplace pas les autres stratégies déjà en place. Comme toute méthode, elle doit s’intégrer dans une vision globale adaptée aux besoins spécifiques de l’enfant.
Comment trouver un bon praticien EMDR pour un enfant TDAH ?
L’EMDR est une thérapie spécifique qui nécessite une formation approfondie.
Tous les psychologues ne sont pas formés à cette approche, et encore moins à son adaptation pour les enfants. Il est donc essentiel de :
✔ Vérifier la certification du praticien auprès d’organismes reconnus comme EMDR France ou EMDR Europe.
✔ S’assurer qu’il a une expérience avec les enfants, et idéalement avec des profils neuroatypiques.
✔ Discuter du cadre des séances : fréquence, durée, adaptation à l’âge de l’enfant.
Pour trouver un thérapeute, tu peux consulter des annuaires spécialisés comme :
EMDR et autres stratégies pour accompagner un enfant TDAH efficacement
L’EMDR ne remplace pas une prise en charge globale du TDAH, mais peut venir complémenter d’autres outils. Voici comment elle peut s’articuler avec :
✔ L’éducation bienveillante : en travaillant sur les souvenirs négatifs, l’EMDR peut aider un enfant à mieux répondre aux stratégies éducatives mises en place.
✔ Les adaptations scolaires : en réduisant l’anxiété et l’impulsivité, il peut être plus réceptif aux outils mis en place (temps supplémentaire, fiches simplifiées…).
✔ Les thérapies cognitives et comportementales (TCC) : si ton enfant suit déjà un accompagnement en TCC, l’EMDR peut accélérer certains progrès.
✔ Le suivi médical : certains enfants TDAH prennent un traitement médicamenteux. L’EMDR n’est pas une alternative aux médicaments, mais peut réduire des symptômes associés comme l’anxiété ou la gestion émotionnelle.
A lire aussi : Troubles “dys”, TDAH, HPI : dépasser les étiquettes pour révéler le potentiel unique de chaque enfant neuroatypique
TDAH et auto-régulation : exercices à faire à la maison
Même si l’EMDR est pratiqué par un thérapeute, il existe des petites adaptations inspirées de cette approche que tu peux mettre en place à la maison pour aider ton enfant à mieux réguler ses émotions :
✔ Stimuler la coordination bilatérale : marcher en tapotant alternativement ses épaules, jouer à des jeux de rythme qui impliquent les deux côtés du corps.
Dans cette vidéo, il y a une technique très simple qui stimule la coordination bilatérale : Exercice de relaxation anti stress 5 min : la caresse du papillon
✔ Créer un espace de parole sécurisé : si ton enfant traverse un moment difficile, l’encourager à en parler en dessinant ou en racontant une histoire.
✔ Encourager la respiration consciente : exercices de cohérence cardiaque ou de pleine conscience pour ancrer l’instant présent.
✔ Utiliser des peluches ou des objets sensoriels : certains enfants trouvent du réconfort en manipulant des objets doux ou en exerçant une pression sur leurs mains (comme les balles anti-stress).
Conclusion
L’EMDR ne va pas « guérir » le TDAH, mais elle peut être une aide précieuse pour un enfant qui vit ses émotions comme des tempêtes incontrôlables.
En l’aidant à retraiter ses expériences difficiles, cette approche permet d’apaiser l’anxiété, de renforcer la confiance en soi et de réduire les réactions impulsives. Moins d’émotions négatives qui polluent l’attention, c’est aussi plus de place pour la concentration et l’apprentissage.
Bien sûr, comme toute méthode, l’EMDR ne fonctionne pas pour tout le monde, et elle doit être intégrée dans un accompagnement plus global : aménagements scolaires, régulation des écrans, activité physique, alimentation adaptée… Chaque enfant est unique, et l’important est de trouver ce qui lui correspond.
Si ton enfant semble prisonnier de ses émotions, si ses échecs passés freinent ses progrès, cela vaut la peine d’explorer l’EMDR. Trouver un praticien formé, essayer quelques séances, observer les effets… Parfois, une simple clé peut débloquer bien des portes.
Parce qu’accompagner un enfant TDAH, c’est avant tout lui offrir les outils pour qu’il puisse, à son rythme, construire sa propre confiance et avancer sereinement.
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